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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 08:41

Les rénionnés aiment leur volcan. Bien qu'il soit interdit de monter au sommet depuis 2007, chacun est persuadé qu'à la prochaine éruption il bravera les embouteillages, arrivera avant la pose des barrières et assistera au plus beau spectacle de sa vie. Hier, de la lave a jailli à l'intérieur du cratère Dolomieu et s'est mise à couler vers le fond. ça faisait 3 semaines que Héphaïstos faisait du ménage dans sa forge : ça devait arriver !
J'en suis réduit au copié-collé de clicanoo.com et du _Journal_de_l_ile_de_la_réunion_ car chaque jour qui passe efface les infos de la veille. A suivre !

Un solo au cœur du cratère

CLICANOO.COM | Publié le 23 septembre 2008

Le piton de la Fournaise, après avoir joué avec nos nerfs, s’est enfin décidé à entrer en scène dimanche après-midi. Une éruption inhabituelle, la première à apparaître au cœur du Dolomieu depuis qu’un formidable effondrement s’y est produit le 6 avril 2007, creusant un gouffre de près de 350 m de profondeur. Cette manifestation intimiste de notre volcan, qui mobilise les scientifiques, apporte de manière spectaculaire la preuve que le géant ne dormait que d’un œil.

Le piton de la Fournaise n’a que faire de nos impatiences. En janvier, puis tout au long du mois du mois d’août et pour finir depuis le début du mois de septembre, notre volcan a multiplié crises sismiques, gonflements et même un soupçon de trémor dans la journée du 12 septembre dernier. Les scientifiques de l’observatoire volcanologique du piton de la Fournaise savaient que tous ces signes étaient annonciateurs d’une éruption prochaine, mais le ténor volcan était le seul à savoir le moment où il se déciderait à entrer en scène. Les trois coups ont été frappés dimanche vers 15h30 (voir notre édition d’hier). Mais, le piton de la Fournaise a décidé de jouer cette fois à huis clos au cœur du Dolomieu. Rien à voir cette fois avec les manifestations dantesques de l’éruption d’avril 2007. Ce n’est pas parce qu’il donne son spectacle à guichet fermé que notre volcan joue petit jeu. Partons à sa rencontre. Pas de Bellecombe, 3 h du matin. Il fait frisquet mais beau. Un ciel piqueté d’étoiles et un morceau de Lune éclairent le massif du piton de la Fournaise. Le panache de fumée au-dessus du cratère principal a une couleur jaune orangée. Nous aurons rapidement d’autres preuves de l’activité au cœur du Dolomieu. Après la descente des marches du pas de Bellecombe et alors que nous avons entamé la traversée de l’enclos, flotte dans l’air une odeur soufrée. Le souffle court, nous attaquons la rude ascension du Bory prélude à l’ouverture du rideau. En nous approchant du Dolomieu, le doute n’est plus permis. Il se passe quelque chose. La gorge est prise par les vapeurs toxiques. L’approche doit être prudente. Tout le bord du Dolomieu est zébré de fissures. À la lueur des frontales, aucun faux pas n’est permis. Au bord du cratère, des pans entiers menacent à tout instant de partir dans le vide. C’est ici que se déroule un spectacle insolite. À moins de la survoler, il est le plus souvent impossible du sol d’avoir une vision d’ensemble d’une éruption. Là nichée au creux des près de 350 m de profondeur du Dolomieu nous embrassons d’un seul coup d’œil, la bouche éruptive d’où jaillissent des fontaines de lave, le serpent jaune de la coulée qui vient se perdre dans un lac de lave noir parcouru en surface par un quadrillage rouge. Il fait un froid de gueux accentué par un vent qui glace les os mais rien ne peut nous arracher à la prestation du piton de la Fournaise. En venant se perdre dans le lac figé, la lave dessine des feuilles de fougères arborescentes. Avec le lever du jour, l’éruption s’inscrit dans son décor. Les remparts qui l’entourent s’élancent vers le ciel. Au fur et à mesure que les rayons du soleil descendent sur eux, ils prennent une teinte blonde. La lave elle passe du jaune au rouge sang avec l’aube naissante. Le fleuve sage de la nuit se dissipe multipliant les bras et débordements. Au cœur du Dolomieu, la partition du piton de la Fournaise se renouvelle inlassablement. Non, notre volcan ne s’est pas endormi définitivement après sa prestation hors norme d’avril 2007. Il arrive encore à nous surprendre et ce n’est pas fini

Reportage textes et photos : François Martel-Asselin Alain Dupuis


 Augmentation de l’activité hier après-midi Après une diminution de l’importance des coulées de lave, l’observatoire volcanologique a enregistré hier après-midi “une augmentation progressive de l’activité”, comme une “petite bouffée” de trémor (le signal caractéristique de la vigueur de l’éruption). Ces fluctuations ne sont pas inhabituelles au cours d’une éruption. Avant cette reprise, l’intensité du trémor éruptif avait été divisée par huit depuis le début de l’éruption, dimanche après-midi. “La situation semble assez stabilisée”, indique l’observatoire volcanologique. Aucun séisme n’a été enregistré.

 

 

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