5 octobre 2008
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Je me suis cassé la figure hier midi dans les marches de pierre du 90 rue Roland Garros en revenant du lycée et pourtant j'étais bien concentré sur ce que faisaient mes pieds. De colère, j'ai appelé Bourbon Parapente pour réserver un vol avec moniteur et je m'en félicite : ça s'est passé ce matin et pas le moindre signe d'un gyroscope déréglé, que du bleu.
Départ aux colimaçons (800 mètres). Mon moniteur ne s'appelle pas Dédale mais Gérald (Gégé). Mise à plat de l'aile en corolle, avec sa trentaine de suspentes colorées. Harnachement. Traction violente pour arracher l'aile du sol et on court. Immédiatement, fin des éclats de voix qui entouraient le bouclage des baudriers et des casques, un silence fait de murmures, de chuchotements, d'aboiements étouffés de quelque bourbon royal esseulé, de pépiements venant des arbres, de froissements d'aile, frôlements, glissements, caresses. Doux froufroutement de la brise dans les suspentes, balancement des girations, bipbip rapide de l'altimètre dans les courants ascendants et tout en bas, les hommes, ces vilains, réduits à peu de chose.
Un papang et un paille en queue passent tout près. Des sites qu'on s'étonne de voir sous cet angle : les différentes ravines (Grande ravine, Petite ravine, Ravine des colimaçons), le viaduc de Ravine Fontaine (prise d'altitude thermique grâce aux charpentes métalliques chauffées par le soleil), l'anneau de Moebius (début du chemin surprise), là-bas la ferme des tortues, à l'est la plage cachée par les filaos, le lagon délimité par sa barrière de corail.
Les oiseaux nous aident pour trouver les thermiques, mais là-haut la couverture nuageuse est basse et ne facilite pas les longues distances. Pas de risque de faire fondre la cire et de tomber dans l'océan. Les falaises aussi font naître des vents ascendants.
Et puis il faut bien faire des rotations pour perdre de l'altitude, l'aire d'atterrissage n'est plus très loin. 10 à 15m/s si on réduit la voilure en plus de la rotation. On se pose face au vent.
A mon retour, Evelyne m'attend. Prévenue par SMS de mon passage, elle a photographié mon aile blanche et orange passant devant chez elle.
Prochain vol : le plus vite possible et à 1500 mètres. Pour passer au monoplace, vous devrez patienter : il faudra que mon ORL donne le feu vert et que je suive toute la formation. Mais je vais tout faire pour.
Coût : une aile neuve coûte 2000€, mais on en trouve de bonnes à 1000€ avec les garanties de sécurité. C'est de loin le moyen le moins cher pour voler.
Poids : 5kgs pour une sellette monoplace.
Les moniteurs sont si habitués qu'ils évaluent la vitesse du vent en regardant le moutonnement des vagues. Au-dessus de 40km/h, on ne sort pas. Les alizés rendent la pratique du parapente quasiment impossible à l'est de l'île pour cette raison.
Je profite de l'occasion pour vous donner l'URL d'un site bourré de photos magnifiques sur la Réunion :
www.mi-aime-a-ou.com
Demain soir : Fleurs du mal 2
après-demain : rien
mercredi soir : Cilaos
vendredi soir : la langue créole
JC