C'est d'abord la descente vers Formica leo à flanc de falaise. Ce petit piton rouge se serait formé en 1753. Nous
y jouons avec nos ombres portées avant de repartir dans les laves lisses de type pahoehoe et les lapilis, ces toutes petites pierres friables de différentes couleurs qui font croire qu'on marche
dans des débris de verre ou du charbon de bois. Plus loin, c'est du graton noir, avec anfractuosités et saillies : pénible pour progresser puisqu'on ne peut quitter ses pieds des
yeux.
petit bois de rampart
psadia callocephala
branle blanc
branle vert
le Kapor
Il a fallu que le piton de la Fournaise soit très amoureux pour que son coeur soit ainsi calciné. Son coeur réduit à des ponces, des basaltes, des océanites, des projections riches en fer ou en sulfate de sodium, des cendres, des gratons, des bombes, des coulées de lave aa ou de lave cordée, des cheveux de Pélé. Noir, noir, bruslé, tourmenté, torturé, tourné en anthracite lunaire, son coeur ! Qu'avait-il fait ? Quelle femme cruelle l'a ainsi fêlé, fissuré, a craquelé sa croûte avant de le casser, le concasser ? Quelle pâtissière a ainsi entassé et écrasé ses gâteaux ratés comme l'enfant sa pâte à modeler : religieuses, cakes, tiramisus, macarons et pralines ?
au-dessus des nuages, on voit successivement le bleu de l'océan indien, l'horizon avec l'île Maurice, puis l'azur du ciel
dernier regard sur Formica leo
Héphaïstos, ton travail inimitable