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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 19:48

Avant-hier, ma voisine, euphrasie-framboise, m’a offert un recueil de Daniel Biga que je ne connaissais pas, forcément, c’était le dernier : Impasse du progrès (ed Traumfabrik juillet 2008). Quel beau titre. Avec dédicace s’il vous plaît : « Pour Jean-Claude Noël 2008 ô mon voisin Kilukru ? E-F »

Je vous entends déjà : « Euphrasie est nantaise, t’es nantais depuis 40 ans, Biga vit à Nantes : voisins, coterie ». Même pas vrai. Biga parle une langue polyphonique inusable inlassable qui vous poursuit, qui rend friable le déjà lu, déplie le mille-feuilles qu’on croyait derrière.

Lisez-moi ça (oui datif éthique), ce sont les pages 4 et 5  :

« Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre » pensait Ulysse. Aussi son chant écarta six reines et écueils ainsi sut-il revenir vers Pénélope : qu’à son exemple chacun cherche son Ithaque qui en lui demeure – sans doute lui sera-t-il accordé d’y aborder lumen de lumine.

Combien de temps faut-il pour comprendre qu’il n’y a ni passé no future on a le temps d’apprendre qu’y a rien à apprendre sinon le présent (é)mouvant ce curseur dévoile une seconde l’éternité. Que je devienne mon maître et son serviteur intérieurs que je n’aie d’autre héros que moi m’aime.

Le ciel est bleu ou gris et la mer son miroir va ma vie vogue après vague ma nave voyage. Ulysse des banlieues j’aime êtres et hêtres la belle et la bête elle et l’aile le clair et la chair mi-di comme mi-nuit mon cri et mon silence le crépuscule des matins avec celui des soirs j’aime l’obscur et le clair et par l’éclair je vois dans la nuit jour de colère de tendresse ;

pas résigné pas rampant pas rebut pas à consommer condamné pas denrée mais vivant comme le corps beau délicieux croâ je crois et croîs en moi niant les saigneurs de guerre les assassins du seigneur moi-M niant les prophéties de Mal-heure les religieux du Mal-aise désobéissant aux politiques de Mal-être – n’oubliant pas qu’à l’an vert du monde rit le vers lent du démon impasse du progrès ;

simple comme un caillou sage comme un arbre vif comme une pie inquiet comme un homme pays : le monde – patrie : adresse la terre où la femme égale l’homme d’aucun parti mais de la totalité où les humains vont égaux en tous sous le soleil exactement embrassant seule religion la Vie Vraie (la guerre étroite celle des détroits de Toi n’aura pas lieu) n’y a rien d’autre qu’être moi toi soi notre Odyssée ludique dans l’Univers lieu unique sois :

humain humus d’humanité !

merci Daniel de nous réapprendre à écrire, on était en train de se laisser déformer sans rien dire

merci Euphrasie
je vous souhaite de trouver dans une semaine d’aussi beaux cadeaux dans la cheminée.

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commentaires

L
fo QUE TU GROSSISSES LA CASSE du rexte de Biga, ON VOIT QUEUDE.
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