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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 14:19

Après les morts et les milliers de sans abri des cyclones Eric et Fanele lundi 19 et mercredi 21, ce sont les morts de l'insurrection populaire depuis lundi. Beaucoup de rényonés ont de la famille à Mada ou y travaillent, d'où une grande inquiétude ici. Si vous faites www.lexpressmada.com : rien ne se passe (L'Express de Madagascar est le principal quotidien et il est assez indépendant par rapport au pouvoir). Apparemment les serveurs sont tombés. Ci-dessous, les derniers articles de Clicanoo/JIR

Un bilan encore plus lourd : 102 morts

CLICANOO.COM | Publié le 29 janvier 2009

http://www.clicanoo.com/index.php?id_article=200726&page=article

Le bilan des morts à Antananarivo s'est encore alourdi hier. Les sapeurs-pompiers de la capitale ont découvert de nouveaux corps carbonisés dans les décombres du magasin Trading Center d'Anakely qui a pris feu. Au total, 35 personnes auraient péri dans cet incendie. Selon les secouristes, l'incendie a été déclenché par les allumettes qui ont servi à éclairer tous ceux venus dévaliser le commerce. « En entendant la police intervenir, des profiteurs se sont enfuis, raconte un journaliste malgache. Ils ont laissé la grille tomber. D'autres ont été enfermés à l'intérieur et n'ont pu s'échapper alors que le feu avait démarré ».' Lundi, six autres cadavres avaient été découverts dans la centrale Magro de Tanjambato. Ces victimes avaient succombé « à des piétinements et à cause de piles de sacs de riz qui se sont effondrées ». Mardi, un prisonnier a été tué et dix autres blessés lorsque les forces de l'ordre ont réprimé par balles un début de mutinerie dans la prison Antanimora. Il faut également ajouter deux civils tués lors des émeutes lundi. Dans les régions, le nombre de morts reste difficile à évaluer. On sait que 24 personnes ont été tuées à Tuléar électrocutées et que 16 personnes ont été étouffées dans des bousculades à Mahajanga. Selon les estimations de nos confrères de l'Express de Madagascar, le pays comptait hier au moins 102 morts liés à la crise depuis lundi

"Il y a un risque d'entêtement du président et du maire"

CLICANOO.COM | Publié le 29 janvier 2009
Rédacteur en chef de "La Lettre de l'océan Indien", Francis Soler estime que la crise à Madagascar était inévitable. Le risque est maintenant que le président Ravalomanana ne tienne pas compte de ce qui s'est passé ces derniers jours. Et que son opposant cherche à tout prix à le pousser dehors.

http://www.clicanoo.com/index.php?id_article=200727&page=article

Tout le monde considère que cette crise était prévisible. Est-ce votre avis ?

Absolument. Il existait un sentiment montant de mécontentement vis-à-vis du président Ravalomanana qui est même antérieur à l'élection d'Andry Rajoelina à la mairie de Tana fin 2007. Les gens ont alors voté pour quelqu'un qui s'affichait clairement comme un concurrent et un opposant à Marc Ravalomanana. La question que tout le monde se posait, c'était de savoir quel serait le déclic qui mettrait le feu aux poudres. Les habitants de la capitale sont las de la situation qu'ils ont connue dans les années 90. Les Tananariviens se sont fortement mobilisés en 2001 et ils ont été déçus. Tana a été la ville qui a porté au pouvoir Ravalomanana. Les gens ont un sentiment personnel d'être responsables de ce qui s'est passé. Rappelons qu'il y avait déjà eu une alerte avec une mini-émeute lors d'un match de foot. Contrairement à ce que les autorités ont fait croire, il ne s'agissait pas d'actes de délinquance. Le déclic a donc été la montée de l'opposition entre le maire de Tana et le président de la République. C'est devenu une affaire politique, commerciale et personnelle. Le président n'a eu de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues. Et d'empêcher Andry Rajoelina de devenir un opposant politique. C'est le remake du cheminement politique de Marc Ravolomanana. La goutte qui a fait déborder le vase a été la saisie des émetteurs de la télé Viva appartenant au maire, sachant que le président est lui-même propriétaire d'un groupe de presse. D'ailleurs, les premières cibles des émeutiers ont été les sociétés qui appartenaient au président. Et les médias qui étaient la voix de Ravolomanana.

On connaît le parcours d'Andry Rajoelina mais on cerne mal son entourage. Qui le soutient ? Des partis sont-ils derrière lui ? Est-il vraiment nouveau en politique.

Le maire de Tana est un homme politique extrêmement jeune. Il a 34 ans. Ses affaires ont été florissantes. Il est arrivé en politique de façon un peu forcée. L'entrepreneur qu'il était a connu tellement de conflits commerciaux avec l'État et avec Marc Ravalomanana qu'il a été poussé sur la scène politique. D'autres personnalités auraient pu se lancer mais elles ont été commercialement laminées par le président de la République. Andry Rajoelina s'est, lui, jeté dans la bataille avec un soutien très hétéroclite. Petit à petit, il a catalysé l'opposition. Il a vu venir vers lui des soutiens. Y compris des gens de l'ancien Arema, le parti de Didier Ratsiraka, ou encore le neveu de celui Rolland Ratsiraka. Des gens qui ont été marginalisés politiquement et réprimés. Andry Rajoelina est finalement devenu le seul opposant face au président et au parti présidentiel hégémonique au Sénat, à l'Assemblée. Ravalomanana a fait modifier la loi sur les partis pour éviter que des candidats indépendants se présentent aux élections. Il ne voulait pas que le mouvement de TGV se développe en province. L'opposition étant muselée, les gens se retrouvent derrière Andry Rajoelina. Son élection à la mairie en 2007 montre aussi que beaucoup de Malgaches sont fatigués des vieux politiciens. Son élection, c'est aussi le reflet de l'américanisation de la vie politique malgache. Il faut de l'argent pour se présenter. Ce n'est pas un hasard si TGV est un peu un clone de Ravalomana. Le problème pour Andry Rajoelina est qu'il ne pourra pas se présenter aux présidentielles de 2011 puisqu'il n'aura pas 40 ans. Cette limite a été fixée volontairement pour que lui ou des gens de sa génération se présente.

Comment voyez-vous la suite des événements ?

Dès le début de la crise, des gens ont fait la navette entre les deux hommes ou entre leur entourage afin d'essayer de trouver un terrain d'entente et de faire en sorte qu'ils se rencontrent. Dans la haute hiérarchie de l'ethnie merina, l'une des craintes est un embrasement du pays. L'hégémonie politique merina pourrait être mise en cause. Madagascar possède aujourd'hui un président merina et premier Ministre merina. La tradition est d'avoir un président côtier et un premier Ministre merina pour représenter l'ensemble des composantes du pays. La peur est donc que la crise aille trop loin. Les églises, les hommes d'affaires, les bailleurs de fonds ont fait pression pour que la situation s'apaise. Pour l'instant, c'est le maire de Tana qui a refusé une rencontre avec le président. Il souhaitait profiter d'un rapport de force lui permettant d'imposer un gouvernement de transition dont il prendrait pris la tête. Mais il n'est pas sûr d'avoir ce rapport de force. Andry Rajoelina ne veut pas non plus se faire enfermer dans une relation avec un président qui l'a reçu à plusieurs reprises et lui a tenu des propos paternalistes. Dès que le maire a eu le dos tourné, le président a pris des mesures répressives contre la municipalité ou le business d'Andry Rajoelina. Pour retarder toute rencontre avec Marc Ravalomanana, le maire a pris comme prétexte qu'un manifestant avait été tué par un soldat.

Les deux hommes vont bien être contraints de discuter un jour.

Dans les deux camps, il existe des forces qui poussent à la réconciliation. Mais il y a aussi un risque d'entêtement des deux leaders. Ravalomanana sait ce qu'il fait. Il a poussé Andry Rajoelina à la faute. À prendre des initiatives politiques qui vont au-delà de ce qu'il imaginait au début. L'idée du président est aujourd'hui de mettre en prison Andry Rajoelina et de l'isoler politiquement comme il l'a fait avec Roland Ratsiraka qui était le leader politique de Tamatave. En jouant ce jeu, les deux dirigeants risquent de mettre le feu aux poudres dans tout le pays. La solution à la crise serait alors encore plus difficile à trouver. D'ores et déjà, on voit mal comment le président Ravalomanana va sortir grandi de cette crise. On voit mal comment il pourra avoir la crédibilité nécessaire pour se représenter aux élections. Toutefois, il y a une contradiction. Il est à la fois président et homme d'affaires. Partir brutalement revient à abandonner ses intérêts économiques. Sa richesse est en jeu. Il n'a pas d'autres solutions que de s'agripper au pouvoir. C'est cet élément qui rend la chose complexe et dangereuse.

Comme dans beaucoup de crises de ce type, il semble que l'armée détienne en partie les clés du problème.

L'armée malgache n'est pas une armée africaine, si l'on peut dire. Cette armée ne s'est jamais battue contre un ennemi intérieur. Elle a très souvent une attitude mesurée. Lors des événements dans les années 90, ce n'est pas l'armée qui a tiré sur la foule mais la garde présidentielle de Didier Ratsiraka. Ce n'est pas pareil. L'armée ne veut pas non plus un remake de la crise 2001-2002 lorsque l'institution s'était cassée. Il y avait eu des affrontements intermilitaires. L'armée fait donc généralement preuve de retenue. Lors de cette crise, les forces de l'ordre ne sont pas intervenues dans un premier temps. Mis à part ce qui s'est passé devant la MBS. Elles ont changé d'attitude quand aussi bien Marc Ravalomanana qu'Andry Rajoelina ont appelé au calme dans la matinée de mardi. Les militaires ont alors considéré qu'il s'agissait d'une mission nationale. En revanche, si la crise est sans solution et s'aggrave, il ne faut pas exclure que le recours à l'armée ait lieu. Ce qui n'est pas le cas actuellement. Et il y a des militaires au gouvernement, ils sont bien placés dans les institutions

Entretien : Jérôme Talpin



Le pouvoir en sursis

CLICANOO.COM | Publié le 29 janvier 2009
Un calme précaire est revenu hier à Antananarivo avec une présence plus soutenue de l'armée. Plus de 10 000 partisans d'Andry Rajoelina ont rendu hommage au jeune tué lundi par un soldat. Le maire a annoncé une journée morte pour aujourd'hui et une grande manifestation samedi. Marc Ravalomanana a, lui, voulu montrer qu'il dirigeait bien le pays en accusant TGV d'être le responsable des émeutes.

http://www.clicanoo.com/index.php?id_article=200724&page=article

Invisible depuis dimanche, Marc Ravalomanana est réapparu en public dans la journée d'hier. Le chef de l'État a visité les locaux de la radio et de la télévision nationale malgache détruits lundi. Il était accompagné du Premier ministre, du ministre des Affaires étrangères, du ministre de la Défense nationale, et son épouse. Une façon de montrer que l'ordre était revenu et qu'il tenait toujours solidement les rênes du pays. Pour affirmer son autorité, Marc Ravalomana a accusé le maire d'Antananarivo d'être "l'initiateur des troubles" qui aurait fait au moins 102 morts dans tout le pays. Il a également reproché à Andry Rajoelina de n'avoir pas répondu à son appel au dialogue. Le chef de l'État a ajouté que le gouvernement avait lancé un mandat d'arrêt à l'encontre de l'ex-maire de Tamatave, Roland Ratsiraka et du général Dolin, directeur de cabinet d'Andry Rajoelina. Tous les deux sont considérés comme les responsables "des opérations de destructions".

"J'ai donné l'ordre de ne pas intervenir"

Le président malgache a cru bon de préciser qu'il allait demander le soutien de la France pour effectuer ses arrestations. Du coup, l'ambassade de France a aussitôt réagi en précisant que Paris ne soutenait aucune personnalité mais que le gouvernement français allait aider l'État malgache dans les opérations de reconstruction. Les diplomates français auront sans doute apprécié la façon de Marc Ravalomanana de vouloir instrumentaliser ses bonnes relations avec Paris après avoir tant critiqué Paris ces derniers mois. Interrogé sur l'absence d'intervention des forces de l'ordre lundi contre les émeutiers, Marc Ravalomanana a, là aussi, voulu montrer qu'il était maître du jeu tout en dissipant les idées selon lesquelles l'armée serait restée attentiste ou n'aurait pas obéi aux ordres : "C'est moi qui ai donné l'ordre aux militaires de ne pas intervenir. Il faut bien gérer la crise, sinon cela aurait été un bain de sang".Le président a une nouvelle fois appelé la population au calme et lui a demandé de "collaborer avec les forces de l'ordre pour rétablir le calme. Tous les moyens seront mis en œuvre pour redresser la situation". La journée d'hier a également été marquée par le rassemblement de plus de 10 000 partisans d'Andry Rajoelina sur la place du 13-Mai. Voulant rendre hommage au jeune homme tué par un militaire lundi devant la chaîne de télé MBS, la foule a observé une minute de silence. Après s'être recueilli devant la dépouille de l'adolescent, le maire a affirmé à la foule lancer "un ultimatum à l'État pour que d'ici demain (ndlr aujourd'hui) il condamne aux travaux forcés celui qui a donné l'ordre et celui qui a exécuté" la victime. Andry TGV Rajoelina a lancé que les commanditaires des émeutes sont les responsables de l'Etat, sans toutefois les nommer, dans le but de décrédibiliser son mouvement. "Demain (ndlr aujourd'hui), nous allons attendre chez nous pour voir si la demande a été acceptée", a ajouté le maire, selon qui "dans l'attente de la réponse de l'État, on va faire d'Antananarivo une ville morte : pas d'école, bureaux et magasins fermés. Samedi, on sera tous ici, sur la Place du 13 mai", a-t-il affirmé, sans faire mention de rassemblement vendredi, avant que la foule ne disperse dans le calme. L'adjoint du maire, Andriamahazo Nirhy-Lanto, a déclaré qu'il n'y avait pour le moment pas de discussions directes avec M. Ravalomanana, estimant que ce dernier était "désavoué nationalement".

"La revendication du peuple"

Andry TGV Rajoelina estime toujours qu'il ne peut discuter avec le président Ravalomanana tant que le gouvernement n'a pas démissionné. "La revendication du peuple", répète-t-il. Celui qui est devenu le principal opposant au chef se dit prêt à prendre la tête d'un gouvernement de transition. Par ailleurs, de plus en plus de commentateurs politiques évoquent l'hypothèse d'un troisième homme. Dans la capitale, on parle en effet beaucoup du rôle actif que jouerait dans cette crise l'Amiral Rouge Didier Ratsiraka depuis son exil de Neuilly

Jérôme Talpin, Pana Reeve et AFP

Encore des pillages à Tamatave

Si un calme précaire était revenu, hier, à Antananarivo, où le maire Andry Rajoelina avait décrété avec le soutien de l'armée un couvre-feu mardi soir, la situation était encore particulièrement tendue à Tamatave. Selon différentes sources, la ville portuaire de la côte Est a encore été le théâtre de pillages de magasins. Des manifestants ont tenté de prendre d'assaut le camp Galiéni de la gendarmerie pour s'y procurer des armes. Mais les gendarmes auraient riposté en ouvrant le feu. Plusieurs victimes seraient à déplorer. La journée a également été tendue à Mahajanga, sur la côte Ouest, où il ne reste plus guère de commerces qui n'ont pas été mis sac. Selon un journaliste, plus de 80% des magasins ont en effet été dévalisés depuis mardi. D'abord ceux appartenant au groupe Tiko, ensuite ceux de la communauté karana. Au moins 16 personnes auraient trouvé la mort dans des bousculades dans la journée de mardi. De nouveaux pillages ont également été signalés à Nosy Be, à Antalaha et à Fianarantsoa. À Diego-Suarez, l'opposition a organisé une manifestation.

Les voyageurs et ressortissants français fuient le pays

CLICANOO.COM | Publié le 29 janvier 2009
Si les compagnies réunionnaises qui desservent la Grande-Ile disent ne pas avoir beaucoup d'incidence sur leurs réservations, les voyageurs qui arrivent de Tananarive ne dissimulent pas les raisons de leur retour.

http://www.clicanoo.com/index.php?id_article=200731&page=article

Le drapeau vert blanc rouge flotte au vent, mais le consulat général de Madagascar est vide. Herivelona Andriamiaranjato, vice-consul à la Réunion se refuse à tout commentaire officiel. Dépendant directement du ministère des affaires étrangères malgache, il explique : "Forcément, il y a une baisse des demandes de visas mais il y a des gens qui viennent malgré tout. Nous leur demandons de reporter leur voyage comme le préconise le Quai d'Orsay mais ils restent libres de choisir." Du côté des compagnies aériennes, les agences ne désemplissent pas. "En ce moment, nous avons surtout des organisations de départ pour les vacances de mars", explique Régis Técher, chef de vente à l'agence Air Madagascar à Saint-Denis, "Ceux qui partent maintenant s'informent et s'interrogent. Si il y a des demandes d'annulation ou de report, nous traitons les dossiers au cas par cas. Mais nous sommes assez souples compte tenu des circonstances. De toute façon, nous sommes actuellement en période creuse. Il n'y a donc pas vraiment d'incidence. Par contre, il y a pas mal de retour anticipé de Madagascar." Pour Air Austral qui commercialise également des billets vers la Grande-Ile, aucun vol ne sera annulé tant que l'aéroport de Tananarive restera ouvert. Les pleins de kérosène se font à la Réunion afin d'assurer l'aller-retour sans problème, la compagnie aérienne confie n'avoir "pas particulièrement enregistré d'annulation".

"J'ai craint pour ma vie"

Si les compagnies aériennes se veulent rassurantes, le son de cloche est différent sur place où les touristes fuient le pays. "Tout le monde a vu les images à la télévision lundi et mardi. Alors les voyageurs écourtent leurs séjours et partent", relate un ressortissant français basé dans la capitale. Hier, à l'aéroport de Gillot, la tension était palpable pour les Réunionnais qui attendaient famille et amis de retour de la Grande-Ile. "Ma petite amie est en vacances depuis un mois là-bas, elle a eu le temps de voir les choses se durcir. Elle devait rentrer lundi mais a été retardée par les événements. Les opposants au président ont barricadé l'accès à l'aéroport.", explique Christophe, 27 ans, le regard embué. Il poursuit : "Elle a vu l'horreur. Je serais soulagée lorsque je la verrais en chair et en os." Au sortir de l'avion, parmi les 120 passagers, certains visages sont graves. Des voyageurs refusent de parler : "C'est trop dur ce que j'ai vu", lâche l'un d'eux avant de s'éclipser. Des employés de la société Orange ont été rapatriés avec femmes et enfants. "C'est plus par précaution" confie un père de famille. Géraldine, 39 ans, est consultante à Tananarive depuis deux ans. Elle a choisi de venir passer quelques jours à la Réunion chez une amie le temps que les choses se calment : "Depuis un mois, il y avait des grèves permanentes, la tension était palpable et de plus en plus forte. L'ambassade de France donne la consigne de rester chez soi car il est dangereux de sortir. On n'a pas la possibilité d'aller à la banque pour retirer de l'argent et tous les magasins sont pillés. Donc c'est très compliqué pour acheter à manger. Alors si l'on n'a pas fait de provision... Ce n'est pas une situation très rassurante. J'ai craint pour ma vie. En face de chez moi, hier, il y a eu des tirs de l'armée qui ont fait cinq morts. On n'est pas visés. Mais une balle perdue, c'est vite fait."



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commentaires

S
la situation est- elle actuellement toujours aussi critique? les trafics aériens doivent être fortement troublés n'est-ce pas?
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S
ton blog est génial! c'est vraiment bien de pouvoir avoir une vision objective de ce qui se passe sur la Grande Ile!<br /> continue a nous tenir informer :)
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V
tu comptes toujours y aller? ça m'inquiète. ti-g.
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