La Une du Quotidien d'aujourd'hui, c'est : « AVIS DE GALERE »
La route de Saint-Paul à Saint-Denis, la Route du Littoral, la route la plus chère du monde, la route plus saturée tu meurs, fermée depuis déjà plusieurs jours, va rester fermée encore 2 ou 3 jours pour cause d'effondrement (10m X 8m X 5m) ! En bon saint-leusien, j'aurais pu me dire : pas grave, je me rabattrai sur Saint-Pierre. Que nenni : le radier de la rivière Saint-Etienne a été emporté !
le radier de la rivière St-Etienne à St-Louis depuis hier (photo : clicanoo)
En fidèle serviteur de l'Etat et du ministre Darcos qui vient de supprimer mon poste afin d'augmenter le nombre d'élèves par classe et ainsi de mieux assurer la réussite de tous les élèves (sisi), j'ai pris la route ce matin pour aller faire cours. J'ai mis 1h15 au lieu de 40' : route jonchée de branches, de feuilles, de terre, de galets, de tôles, de fils de téléphone et de fils électriques, coupée par des radiers remplis de cailloux. Mais c'est passé quand même. Eh bien, il n'y avait pas cours ! Oui, Soph' ! Même Emilie n'était pas là. Suis reparti et ai appris que maires et autorités diverses et variées avaient fermé les écoles, collèges et lycées du Tampon, de St-Leu, de Trois Bassins et de St-Paul. Voilà ce que c'est que de ne pas écouter la radio !
Les grosses quantités de pluie ont redonné vie à des tas de cascades et de cours d'eau tout au long de mon trajet. A la Saline, le radier était submergé, j'ai fait demi-tour.
Je partirai demain à 5h pour éviter les embouteillages et être à mon rendez-vous médical à 8h à St-Pierre (pb de ménisque, plus de rando avant longtemps). Idem après-demain, départ 5h pour St-Denis (Consulat de Mada). Personne en effet ne croit vraiment que la Route du Littoral sera réouverte mercredi matin. Non loin du trou de 5 mètres de profondeur, les paquets de mer ont déplacé la chaîne de blocs de béton (1,4 tonne chacun) qui séparent les voies pour en faire un gros serpent désarticulé. Quant à la Route de la Montagne (qui n'a pas grand chose à envier aux 420 virages de la route de Cilaos), « suite à un glissement de terrain, la circulation ne se fait plus que sur une voie au niveau du PR9+300 ».
Mais on fera contre mauvaise fortune bon coeur et surtout on se dira que les métropolitains vont subir à partir d'aujourd'hui un gros de coup de vent (140km/h) avec neige. Que ce blog ensoleillé soit avec vous !
N'essayez pas de battre le record de Piton Saint-Rose, avec des rafales à 162 km/h samedi et à 155 km/h hier, ni celui du gîte du volcan hier à 144 km/h.
près de Trois bassins ce matin
Un trou coupe la route du littoral
CLICANOO.COM | Publié le 9 février 2009
De nombreux automobilistes espéraient la réouverture de la route du littoral après le départ de Gaël, ils devront attendre encore quelques jours. En effet, la houle a provoqué l'effondrement d'une partie de la route, creusant un trou de plusieurs dizaines de mètres cubes à l'entrée de la route en venant de Saint-Denis
"On faisait notre inspection de début d'après-midi", explique Bernard Moulard, le chef d'exploitation de la route littoral. "Au loin, on a vu une trace noire", poursuit-il, "et c'est seulement en arrivant dessus que l'on s'est aperçu qu'il s'agissait de l'effondrement d'une partie de la route et que nous avions devant nous un trou." Et quel trou ! Six à sept mètres de long, quatre à cinq de large et surtout au moins cinq mètres de profondeur, laissant apparaître la structure de la route avec des morceaux de ferrailles sortant de la terre comme des veines d'une blessure ouverte. L'excavation, qui se trouve à l'entrée de la route du littoral, côté mer, au PR 1.6, coupe littéralement la voie la plus proche de la mer et la bande d'arrêt d'urgence. "C'est entre 11 heures et 14 heures que cette partie de la route, s'est effondrée sous l'action de la houle", constate Bernard Moulard. "La houle s'est infiltrée sous la terre armée", explique Jean-Jacques Gueguen, le directeur régional des routes, "puis elle a creusé doucement jusqu'à créer une cavité. Lorsqu'elle s'est retrouvée suffisamment importante, le haut de la route s'est effondré sur lui-même. C'est ce qu'on appelle le phénomène du Renard", poursuit le directeur régional. "On remarque souvent ce phénomène sur des routes maritimes comme en Bretagne", renchérit Ivan Martin. "J'avais déjà vu ce type de phénomène, mais de ce volume c'est la première fois", remarque Bernard Moulard.
Au moins deux jours de travail
Les responsables présents sur les lieux ne pensaient qu'aux travaux à mettre en œuvre le plus rapidement possible afin que les usagers soient pénalisés le moins longtemps possible. "S'il n'y avait pas eu cela, on aurait pu ouvrir la route lundi matin", explique encore Bernard Moulard. "Dès demain matin (ce matin ndlr), on va se mettre au travail. Il va falloir que l'on coule du béton, couche après couche, afin de pouvoir stabiliser tout cela. On va faire le plus vite possible en espérant pouvoir terminer mardi et pouvoir rouvrir la route dès mercredi", espère le chef d'exploitation de la route du littoral. Mais la houle n'a pas fait que creuser un trou. Quelques kilomètres plus loin, au niveau de la pointe du gouffre, plusieurs plots de séparation, ceux qui servent à délimiter les voies en 2+1+1 et qui pèsent plus d'une tonne ont été repoussés sur la barrière séparant les deux voies. Démontrant ainsi, s'il en était besoin, la puissance de la houle. Après la falaise et les chutes de pierres, après la houle, voilà maintenant la création de trou sous les roues des véhicules. On peut s'interroger pour savoir qu'elle sera la prochaine "mauvaise" surprise que nous réservera cette satanée route du littoral
Jérome Leglaye
Le radier saute, bouchons en perspective dans le sud
CLICANOO.COM | Publié le 9 février 2009
Mauvaise nouvelle pour les automobilistes du Sud, le radier entre Saint-Louis et Saint-Pierre n'a pas résisté aux flots de la rivière Saint-Étienne. Plus de 50 mètres de chaussée ont été emportés dans la nuit de samedi à dimanche. Dès que la décrue la rendra possible, une expertise doit encore évaluer les dégâts. Mais la circulation risque d'être impossible pendant une bonne quinzaine de jours.
Sous la menace des flots de la rivière Saint-Étienne depuis deux jours, le radier sur la RN 1 entre Saint-Louis et Saint-Pierre n'a pas résisté. Dans la nuit de samedi à dimanche, la route a été submergée dans sa partie la plus basse, du côté de Saint-Louis. La puissance de l'eau a littéralement arraché le revêtement de la chaussée sur une bonne cinquantaine de mètres et semble avoir endommagé partiellement la digue sur laquelle repose la route. "Il va falloir attendre la décrue pour évaluer avec précision les dégâts", expliquait hier matin Nicolas Freitas, responsable dans le Sud de la direction régionale des routes. À ses côtés, le vice-président de la Région Philippe Berne assure que les travaux pourront rapidement être engagés grâce à un marché à bons de commande. Quant à évaluer la durée du chantier, personne hier ne se risquait à donner un échéancier précis. Si on s'arrête aux seuls dégâts visibles, une bonne quinzaine de jours semble nécessaire pour réparer le radier. Peut-être plus si la structure encore sous l'eau a également souffert. "Une expertise va être menée dès que possible", confirmait le sous-préfet de Saint-Pierre, Alain Gérard qui comprend la nécessité de rétablir au plus vite "ce cordon ombilical".
S'armer de patience
En attendant, les automobilistes vont devoir s'armer de patience. La circulation basculée depuis samedi matin sur le pont amont, restera à double sens pour un moment encore avec son cortège d'embouteillages. Les automobilistes ont encore en mémoire les difficultés rencontrées il y a deux ans. Moins de deux mois après l'effondrement du pont amont emporté par le cyclone Gamede, le radier avait été livré en avril 2007 leur offrant une bouffée d'oxygène. Il avait jusque-là bien joué son rôle provisoire en attendant la construction et la livraison d'un nouveau pont (lire par ailleurs). Lui seul pourra d'ailleurs réellement garantir la circulation entre Saint-Louis et Saint-Pierre. Au moins cet épisode aura eu pour mérite de tester la solidité du radier et de valider le dispositif de fermeture anticipée en fonction de la pluviométrie sur Cilaos et la Plaine-des-Cafres. "Heureusement que nous l'avions fermé à temps", soulignait hier Philippe Berne. "Les automobilistes pourront peut-être mieux comprendre pourquoi la circulation avait été déviée samedi". C'est une évidence. Mais la grogne de certains automobilistes ce week-end a de grandes chances de prendre une tout autre ampleur aujourd'hui avec des dizaines de milliers de véhicules qui vont devoir se partager le pont amont à double sens. Une sacré galère en perspective surtout qu'hier en fin de journée, le radier a été submergé une nouvelle fois, mais très brièvement et surtout sans causer de dégâts supplémentaires
Pierre Leyral
Pas mieux avant 2011
Du provisoire qui dure, le radier de la rivière Saint-Étienne n'a pas vocation à remplacer définitivement un véritable pont. Mais il va falloir s'en contenter pendant encore "deux saisons cycloniques et demies" comme le disait, hier, Philippe Berne. Le vice-président de la Région a toujours bon espoir que le nouveau pont en 2x2 voies soit livré à la fin de l'année 2011. Un optimisme qui fait écho à la position de Paul Vergès. Le mois dernier, le président de la Région avait confirmé le lancement des travaux en janvier 2010, même si le contentieux avec les services de l'État reste d'actualité. Ces derniers ne veulent participer au financement qu'à hauteur d'une "reconstruction à l'identique" du pont effondré soit 25 millions d'euros. Le projet de la Région se chiffre lui à 76 millions d'euros, il prévoit un nouveau pont à deux fois deux voies. Pour cette raison la collectivité veut bien mettre 30 millions d'euros de plus sur la table, mais compte sur un geste du gouvernement invité à rajouter 20 millions d'euros. "Devant l'urgence de remplacer le radier actuel et de donner du travail au secteur du BTP avec la crise qui se profile, nous avons décidé de passer outre la position du gouvernement et de lancer le chantier le plus tôt possible", assurait Paul Vergès le 8 janvier dernier. Une position qui ne pourra que sortir confortée après ce qui vient d'arriver au radier de la rivière Saint-Étienne. Un événement qui pourra peut-être aussi inciter l'État à revoir sa position. Le contentieux semblerait "en voie de règlement", laissait entendre, hier, Philippe Berne