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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 05:15
Je me souviens en décembre dernier avoir trouvé chez moi un petit scorpion. De crainte qu'il ne se sauve et hante mes nuits, je l'ai tué et, évidemment, il les hante quand même.
Sa forme me fait penser à celle du homard, autre arthropode, et pourtant le scorpion est un arachnide et le homard un crustacé, ne me demandez pas pourquoi (il y a des crustacés terrestres).
Photos prises par Dom2 à Saint-Paul





La crevette, de la taille ordinaire d'un bibelot, a une consistance à peine inférieure à celle de l'ongle. Elle pratique l'art de vivre en suspension dans la pire confusion marine au creux des roches.
Comme un guerrier sur son chemin de Damas, que le scepticisme tout à coup foudroie, elle vit au milieu du fouillis de ses armes, ramollies, transformées en organes de circonspection.
La tête sous un heaume soudée au thorax, abondamment gréée d'antennes et de palpes d'une finesse extravagante... Douée du pouvoir prompt, siégeant dans la queue, d'une rupture de chiens à tout propos.
Tantôt tapie d'aguet aux chambranles des portes des sous-marins séjours, à peu près immobile comme un lustre, -- par bonds vifs, saccadés, successifs, rétrogrades suivis de lents retours, elle échappe à la ruée en ligne droite des gueules dévoratrices, ainsi qu'à toute contemplation un peu longue, à toute possession idéale un peu satisfaisante.
Rien au premier abord ne peut en être saisi, sinon cette façon de s'enfuir particulière, qui la rend pareille à quelque hallucination bénigne de la vue...

La crevette dans tous ses états, Pièces, 1962, Francis Ponge










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commentaires

L
J'allais dire : on dirait du Ponge. Mets-nous en plus souvent, c un régal !
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