La tension monte d'un cran
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"Nou va casse tout !". Le ton est monté d'un cran après la rencontre entre le collectif et le préfet. Peu après 14 heures, une partie des manifestants s'était retrouvés autour des portes-paroles pour les obliger à poursuivre les négociations aujourd'hui. "Il faut bat le fer kan li lé chaud", lance un membre de la CGTR. "Quand Jégo est venu, il nous a fait les mêmes déclarations. C'était des mensonges. Aujourd'hui le préfet joue le même jeu", dénonce Eric Hortense de la CGTR. Reçu à 13h30 à la préfecture, les représentants du collectif contre la vie chère étaient ressortis insatisfaits. En effet, aux revendications d'urgences comme la baisse du gaz de 5 euros, le préfet a répondu favorablement sans pour autant préciser de combien sera cette diminution. Il a par ailleurs souligné que cette mesure sera applicable dès le jeudi 12 mars . La baisse du prix du loyer a également été évoqué par Pierre Henry Maccioni. Cependant, il n'a pas fait d'annonce quant au montant et à la date à laquelle elle sera effective. "Je m'engage à faire baisser le prix du carburant dès la fin du mois de mars. Par contre je ne suis pas en mesure de faire des propositions sur l'augmentation des salaires et minimas sociaux à 200 euros. Une partie de cette somme ( 100 euros) sera prise en charge par l'Etat. Mais je ne sais pas si le gouvernement procédera de la même façon qu'en Guadeloupe pour les autres 100 euros. Dans les prochains jours, je rencontrerai les bailleurs sociaux et le patronat." a confié le préfet. Pour les autres mesures le représentant de l'Etat n'a fait aucune annonce mais a invité le collectif à revenir demain à 11 heures pour une nouvelle réunion. Le Cospar a pour sa part, annoncé la reconduite du mouvement jusqu'à mardi. "D'ici là, quelques opérations coup de poingt pourraient se dérouler partout dans l'île" , a déclaré Jean-Hugues Ratenon, d'Agir pour nou tout
Maïmouna CAMARA
Les forces de l'ordre libèrent la route du littoral
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Pas moins de 15000 personnes (selon les syndicats, 12000 selon les renseignements généraux) ont répondu à l'appel à la manifestation générale lancé par le Cospar. Parti de l'ancienne gare routière( dans le nord), le cortège s'est dirigé vers le boulevard Lancastel peu avant 10 heures. En tête de cortège, les syndicats dans l'ensemble plus que satisfaits . Et pour cause "la mobilisation dépasse toutes nos espérances" lance dans la foule un membre du Cospar. Même sentiment chez les politiques venus également soutenir le mouvement. Paul Vergés qui fête aujourd'hui son 84 ème anniversaire a déclaré qu'il "ne pouvait pas être ailleurs qu'ici aujourd'hui". "Il faut que les choses changent" a-t-il poursuivi avant de rajouter "sinon il y aura une explosion sociale". Nathalie Natiémbé, seule représentante du nouveau collectif des artistes réunionnais était également dans les rangs. "Je suis là comme qu'artiste mais aussi en tant que mère. Je suis solidaire des revendications émises par le Cospar. Les gens ont un cri de révolte en eux qui les pousse à descendre dans les rues. Les artistes ont créé un collectif depuis hier pour faire entendre leurs revendications, notamment sur la nouvelle loi du gouvernement. Par ailleurs, nous en avons assez que la culture soit utilisée comme la cinquième roue de carrosse", a t-elle déclaré. La tension était aussi palpable chez les étudiants. "Nous espérons que le gouvernement va enfin nous entendre. Nous sommes tous concernés par le coût de la vie. Avec notre bourse qui s'élève à 400 euros pour ceux qui gagnent le maximum, on peut à peine se nourrir convenablement. Il faut que ça change ", souligne Marine Tseng-Thon, étudiante en 3éme année de SVT. .
Baisse du gaz et de l'essence
Après avoir sillonné les rues de Saint-Denis, la délégation du Cospar a rencontré le préfet. Ce dernier s'est à cette occasion engagé à baisser le prix de la bouteille de gaz dès le 12 mars ainsi que celui de l'essence, et ce avant la fin du mois. Il a par ailleurs promis de rencontrer les bailleurs sociaux pour voir dans quelle mesure il était possible de plafonner le prix des loyers. Le préfet a également annoncé qu'il allait tout mettre en œuvre pour que la grande distribution baisse les prix d'un certain nombre de produits. Une nouvelle rencontre avec les représentants du collectif est d'ailleurs prévu demain à 11 heures. Reste que les représentants ont choisi de maintenir la pression. Ils annoncent une grève générale reconductible à partir de mardi et une série d'opérations surprises d'ici là. En attendant, certains manifestants ont choisi de bloquer la route du littoral et d'autres de se rendre à Carrefour. Dans l'après-midi, la tension est montée d'un cran. Une centaine de manifestants ont bloqué les deux accès à la route du littoral, que ce soit sur le littoral ou le pont Vin-Sahn. D'autres ont choisi d'aller interdire l'accès à Carrefour et au Jumbo de Sainte-Marie. La route du littoral a finalement été libérée par les forces de l'ordre en fin d'après-midi.
Témoignages - jeudi 5 mars 2009
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La Réunion dans l'action
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Deux manifestations à l'appel du COSPAR15.000 à Saint-Pierre et 15.000 à Saint-Denis : La Réunion s'est massivement mobilisée à l'appel du COSPAR, l'urgence est maintenant d'ouvrir des négociations pour faire avancer les 62 revendications pour améliorer la situation des Réunionnais, et en particulier les plus démunis.
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30.000, c'est l'estimation annoncée à 12 heures 30 sur les ondes de la radio KOI par Ivan Hoareau, secrétaire général de la CGTR, membre du COSPAR (Collectif d'organisations syndicales, politiques et associatives de La Réunion). « Plus rien ne sera jamais comme avant », ajoute Elie Hoarau, secrétaire général du Parti communiste réunionnais (PCR).
Le succès des deux manifestations à l'appel du collectif de plus de 40 organisations a dépassé les prévisions. Par dizaines de milliers, les Réunionnais se sont rassemblés pour en finir avec la pauvreté, la précarité, le chômage, la vie chère et le mal-logement.
A Saint-Denis, plus de 10.000 personnes ont défilé sans incident jusqu'au podium du Barachois où Gilles Leperlier, président de l'UNEF-Réunion, a dit le message du COSPAR. Une délégation devait ensuite remettre une motion à la préfecture.
Depuis plusieurs mois, les difficultés de La Réunion se sont aggravées. Depuis déjà plusieurs décennies, des problèmes récurrents persistent. Aucun gouvernement n’a jamais réussi à régler des problèmes essentiels relevant de la compétence de l’État. Depuis au moins 35 ans, le taux de chômage reste au minimum trois fois supérieur à celui de la France, ce qui veut dire 24% aujourd’hui, comme en 1974. Dans le logement, ce sont plus de 26.000 familles ayant droit à un logement social qui ne peuvent en bénéficier. À cela s’ajoutent encore au moins 20.000 logements insalubres. 63 ans après l’abolition du statut colonial, encore 120.000 Réunionnais sont illettrés malgré l’arrivée de la scolarisation de masse. Quant aux prix, la manière singulière dont le représentant de l’État gère la question du prix des carburants interroge. Au moment où le prix du baril de pétrole est en chute libre, il décide d’augmenter les prix en octobre dernier. Alors que l’an dernier, La Réunion était la région d’Outre-mer où les carburants étaient les moins chers, ce n’est plus le cas. Et comment expliquer qu’une bouteille de gaz achetée 6 euros par le fournisseur est revendue 20 euros sans qu’aucune taxe n’existe sur ce produit essentiel pour tous les Réunionnais ?
L’aggravation de la criseL’année 2008 a vu la montée du chômage. Plus de 10.000 personnes supplémentaires sont inscrites à l’ANPE, le nombre de chômeurs a fait un bond de 17%.