ce matin à 6h
Tout le monde connaît les premières phrases de Jacques le Fataliste : Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ?
D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ?
Ces questions demeurent et demeureront.
Pas pour ceux qui ont imaginé le honteux ministère de l'identité nationale bien sûr. Mais pour ceux qui voyagent et pour lesquels la terre n'est qu'un seul pays, on est bien obligé de revenir à
cette fin du XVIIIè siècle qui a rédigé la Constitution américaine et la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen, qui a aussi inventé le romantisme et l'Histoire moderne de Michelet et
les voyages transatlantiques pour tous.
alors qu'aucun bateau ne passe jamais au sud de l'île (hormis quelques bateaux de plongeurs), le 6 avril, à 3kms de la côte, ce bateau fantôme glisse silencieusement vers l'est : d'où venait-il ? où allait-il ?
Qu'est-ce que l'identité (quand nous ne sommes faits que de différences) ? l'origine existe-t-elle ? y a-t-il un centre ?
Ces questions, on se les pose vraiment mieux dans l'Océan Indien.
Du moins, je constate que certains de mes amis se les posent :
la webmestre de Ardoise magique http://ardoise-magique.over-blog.com : voir son passionnant billet d'hier 12 avril
Laurent M qui travaille sur Jules Hermann
Rosario G qui étudie l'oeuvre J-M-G Le Clézio
Nicolas G (Passage des Lémures)
et tant d'autres
pour faire avancer le schimilimili, je copie-colle deux passages de Mémoires du Grand Océan de Jean-Michel Racault (PU Paris-Sorbonne 2007)
D'abord un passage sur la poésie d'Evariste Parny : "Nous ne vivons point où nous sommes"
Lacan n'a pas dit autre chose : je pense où je ne suis pas, je suis là où je ne pense pas.
puis une page synthétique où JM Racault formule un rapport doublement problématique : avec l'Europe des ancêtres et avec l'île excentrée.
Département de l'être, IUFM, Université de Saint-Denis
ce matin 6h30