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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 21:14
Extraordinaire, l'expo Voyages Pittoresques qui a lieu du 16 mai au 16 août. Elle se compose de trois expositions :
- La Normandie romantique au musée des Beaux-Arts de Rouen
- La Normandie monumentale au musée Malraux du Havre
- la Normandie contemporaine au musée des Beaux-Arts de Caen
Je n'ai vu que la 1ère. La vie fait palpiter les monuments, les toiles s'animent et se sonorisent. Voyage dans le temps.
http://www.rouen-musees.com/Actualites-EXPOSITION-VOYAGES-PITTORESQUES---1.LA-NORMANDIE-ROMANTIQUE-70.htm

Richard Parkes Bonington (1802-1828), Entrée de la Salle des pas perdus, palais de justice

« Etabli à Paris depuis 1818, le jeune Bonington fait son premier séjour en Normandie en 1821. Il y retournera à plusieurs reprises jusqu'à sa mort prématurée en 1828, attiré tout à la fois par les monuments gothiques, et par les paysages de la côte. La région lui inspire un grand nombre de dessins, d'aquarelles et de peintures qui appartiennent tantôt au registre du pur paysage, tantôt à la vue d'architecture. Il participe à l'illustration des volumes sur la Normandie des Voyages pittoresques de Taylor et Nodier. »


Johannes Bosboom, Le quai de Paris à Rouen, 1839, huile sur toile

Polyclès Langlois, Rouen : vue du quai de Paris, la cathédrale à l'arrière-plan, 1838

« L'aspect de Rouen fait naître l'idée d'une cité toute gothique qui récemment dégagée des immenses débris sous lesquels elle avait caché, pendant des siècles, la flèche de ses basiliques et le faîte de ses palais, réunirait tout à coup un peuple de curieux empressé de la contempler et ne verrait s'élever dans l'espace qui sépare ses monuments que l'architecture disparate et fragile des hôtelleries et des bazars. Elle serait la Palmyre ou l'Herculanum du Moyen Âge » Charles Nodier, Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, vol II, Ancienne Normandie, 1825


Eugène Isabey (1803-1886), Vue du cloître de l'abbaye de Saint-Wandrille vers 1825-30, musée des Beaux-Arts de Besançon

« L’abbaye en ruine

La vente des abbayes comme biens nationaux à la Révolution entraîne la destruction d’un immense patrimoine architectural. La Normandie abonde en monastères médiévaux et les saccages y sont tragiques. C’est pour une bonne part autour des vestiges des grands sanctuaires monastiques de la région que s’amorce cependant la prise de conscience qui aboutira à une politique concertée de sauvegarde des monuments historiques. […] C’est principalement au texte et aux planches des Voyages Pittoresques et Romantiques que l’on doit le mouvement d’opinion qui aboutira au sauvetage des vestiges. »

 

Charles Caïus Renoux 1795-1846, Cloître Saint-Sever près de Rouen

« Ces voûtes ciselées en feuillages, ces jambages qui appuient les murs et finissent brusquement comme des troncs brisés, la fraîcheur des voûtes, les ténèbres du sanctuaire, les ailes obscures, les passages secrets, les portes abaissées, tout retrace les labyrinthes des bois dans l'église gothique ; tout en fait sentir la religieuse horreur, les mystères et la divinité. Les deux tours hautaines plantées à l'entrée de l'édifice surmontent les ormes et les ifs du cimetière, et font un effet pittoresque sur l'azur du ciel. Tantôt le jour naissant illumine leurs têtes jumelles, tantôt elles paraissent couronnées d'un chapiteau de nuages, ou grossies dans une atmosphère vaporeuse. Les oiseaux eux-mêmes semblent s'y méprendre, et les adopter pour les arbres de leurs forêts : des corneilles voltigent autour de leurs faîtes, et se perchent sur leurs galeries. Mais tout à coup des rumeurs confuses s'échappent de la cime de ces tours, et en chassent les oiseaux effrayés. L'architecte chrétien, non content de bâtir des forêts, a voulu, pour ainsi dire, en imiter les murmures ; et, au moyen de l'orgue et du bronze suspendu, il a attaché au temple gothique jusqu'au bruit des vents et des tonnerres, qui roule dans la profondeur des bois. Les siècles, évoqués par ces sons religieux, font sortir leurs antiques voix du sein des pierres, et soupirent dans la vaste basilique : le sanctuaire mugit comme l'antre de l'ancienne Sibylle ; et, tandis que l'airain se balance avec fracas sur votre tête, les souterrains voûtés de la mort se taisent profondément sous vos pieds. »

François-René de Chateaubriand

Le Génie du Christianisme (1802), 3è partie, livre 1, chapitre 8


Thomas Charles Leeson Rowbotham, Vue générale de Rouen depuis Bon secours 1849

Edward William Cooke, Vue du Mont Saint-Michel 1833

Eugène Cicéri 1813-1890 d'après Charles Séchan 1803-1874, Le Mont Saint-Michel
Lithographie tirée des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, vol III, 1878
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