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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 20:21

Andrea Di Muro, nouveau gardien du volcan

CLICANOO.COM | Publié le 23 août 2009
VOLCAN. Depuis le 20 juillet dernier, la direction de l’observatoire du piton de la Fournaise est entre les mains d’un volcanologue italien de 36 ans, originaire de Rome, qui succède à Thomas Staudacher. Une mission passionnante pour ce scientifique averti, qui pendant quatre ans au moins va devoir s’employer à rendre toujours plus performant cet outil de prévision des éruptions et de connaissance.

http://www.clicanoo.com/index.php?id_article=218886&page=article


Après un Allemand, c’est un Italien qui prend les rênes de l’Observatoire volcanologique du piton de la Fournaise (OVPF), preuve que le volcan fait partie du patrimoine mondial, s’il fallait encore en douter. Andrea Di Muro remplace donc Thomas Staudacher qui, libéré de la direction administrative de l’équipe scientifique, se consacre totalement désormais à la prévision et à la recherche à l’observatoire. Originaire de Rome, Andre Di Muro, un jeune volcanologue de 36 ans qui vient renforcer l’équipe en place, a fait ses gammes sur le Stromboli, l’Etna et le Vésuve avant de rejoindre les Philippines - où il a préparé son doctorat - puis l’Equateur. Thèse en poche, il s’envole pour la Guadeloupe où il rejoint cet autre observatoire français de l’Institut de physique du gloe de Paris (IPGP) alors que l’éruption de Montserrat perdure. Cette expérience lui permet d’appréhender la gestion de crise en lien avec les autorités locales, des connaissances qui ne lui seront sûrement pas inutiles à la Réunion. "C’est l’un des volcans les plus actifs et les plus intéressants du monde", confie Andrea Di Muro, visiblement heureux d’être ici, à propos de ce qui sera désormais son nouveau sujet d’étude pour les quatre ans à venir au moins. Il sait aussi que son job ne s’arrête pas au volet scientifique. "On nous demande d’être aussi des bailleurs de fonds pour faire fonctionner l’observatoire", souligne Andrea. Arrivé le 20 juillet dans l’île, il a entamé un tour des institutions et autorités locales trois jours plus tard et n’a toujours pas fini, car les négociations sont rudes.

Sonder les entrailles du volcan

Le développement des relations avec les partenaires institutionnels est l’une de ses missions, il y en a beaucoup d’autres. Le nouveau directeur entend notamment renforcer la collaboration avec l’université de la Réunion, une mission qui lui tient à coeur, étant universitaire lui-même. Il devra également mettre en place de nouveaux projets d’études au niveau de l’observatoire, dont deux sont déjà financés. Il s’agit dans un premier temps d’installer des capteurs sismiques sur l’ensemble de l’île afin de mieux surveiller et comprendre les soubresauts qui agitent l’île régulièrement. Ce projet, d’un montant de 100 000 euros, impliquera largement la communauté scolaire vers laquelle l’observatoire souhaite davantage se tourner. Un autre projet, baptisé UnderVolc, prévoit de sonder les entrailles du volcan en doublant le nombre de capteurs déjà implantés dans en explorant des endroits encore jamais atteints. Le personnel de l’observatoire sera également renforcé le temps que ces projets soient menés à bien. Reste que s’il le connaît déjà un peu, Andrea Di Muro a hâte de rencontrer le piton. "Les projets de longue durée développent des relations très fortes le volcan", souligne le scientifique sur la base de ses expériences précédentes. "Ce ne sera pas facile de travailler dessus, le volcan est à un moment clé de son histoire, il a été fragilisé depuis l’effondrement de la caldeira en 2007 et aujourd’hui nous ne savons pas comment il va réagir, explique le spécialiste. Nous sommes obligés de repenser sans cesse son fonctionnement car nous ne connaissons finalement très peu de choses sur ce volcan comparé à d’autres". Et ça tombe bien, il a maintenant quatre ans pour faire plus ample connaissance.

Pierre Verrière


Un colloque international en 2010

Alimenté par l’événement que constitue l’effondrement du cratère Dolomieu 2007, phénomène assez rare pour attiser la curiosité des volcanologues du monde entier, un colloque international se déroulera à la Réunion en octobre 2010. Ce grand rendez-vous scientifique réunira les 100 meilleurs chercheurs et étudiants chercheurs du monde entier, en écho à plusieurs colloques déjà organisés sur le thème des calderas d’effondrement dans les pays où un fait similaire s’est déjà produit. Le laboratoire Géosciences de l’université de la Réunion, l’observatoire volcanologique, l’Institut Physique du Globe de Paris (IPGP), ont lancé depuis quelques mois les appels aux contributions. Cette mise en commun de leurs travaux devrait permettre de réactualiser l’état des connaissances sur le comportement des volcans (fonctionnement, etc.), après ce type d’événement. Le dernier colloque de cette importance avait eu lieu à la Réunion en 1990.


 

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