21 novembre
La barque de Richard nous ramène, Hélène et moi, de la mer d'Emeraude, et nous nous rapprochons d'Orangea. Les ombres de raies Manta filent rapidement le long de la coque. Pour une fois, le ciel est chargé de nuages, il fait froid, l'eau est noire. On longe les tsingy noirs de l'île qui sépare la petite passe de la grande passe. Il y a là, dit-on, par 5 ou 6 mètres de fond, un sous-marin de poche japonais coulé en 1942 ou 43 par les alliés. Avec un ciel comme ça, le manque de lumière compromet la prise de vues mais tant pis. Effectivement, mes photos ne sont pas bonnes, mais elles sont propres à dire que le lieu est hanté. Pendant 20 bonnes minutes, dans cette eau inquiétante, au milieu des poissons aux couleurs vives qui se cachent dans la tourelle désagrégée et les poutrelles corrodées, je me sens bien, aucune envie de remonter à la surface.