à notre arrivée à Bou Taghrar, la lune nous salue : bienvenue dans les contrées du sud (changement de climat et de végétation)
le lendemain, au réveil
la lune a ici une importance décuplée : non seulement elle règle le calendrier des jardiniers, mais elle est, si je puis dire, le calendrier de l'Hegire lui-même, consultable simplement en levant les yeux : jour, mois, année
merci les mules !
choukrrane, barakalaoufik !
mes glamouss sont dans un état lamentable, mais elles ont tenu le coup
moissonneuses au travail, tôt le matin
bon voyage les mules !
elles vont rejoindre la vallée des Aït Bou Guemez en 2 jours (alors qu'on a mis 7 jours à l'aller) (certes elles seront moins chargées et prendront des raccourcis... mais quand même..)
du minibus, on entrevoit ce qu'on ne peut plus observer en prenant son temps : pour la prochaine fois ("jusqu'à demain")
à El Kella M'Gouna, visite d'une distillerie de roses
dernier article, dernier jour avant l'avion du retour, dernières bonnes surprises
La rose-culte qui fait la fierté des berbères du Haut-Atlas et la fortune des grands parfumeurs français, c'est la damaskina, de petite taille, au teint clair, au coeur bouton d'or. Non seulement
la fleur est une souffrance, mais sa cueillette martyrise la cueilleuse : épines et froid, sans compter le chergui certains jours (vent sec du sud-est). Un kilo est payé 10 dirhams (1 euro). Et
pour faire un kilo d'essence de roses, il faut 4 à 5 tonnes de pétales. 46 villages, 3000 kilomètres de rosiers, 12 tonnes par jour pour la distillerie Arômes du Maroc (propriété de M6), 8000
tonnes en 2006 (une bonne année).
L'essence de rose a des vertus culinaires (desserts), cosmétiques (ablutions, soins corporels), médicinales (conjonctivite, coups de soleil, fièvre) et surtout sentimentales : une goutte
d'essence de rose et c'est le coup de foudre.
(mais bon, comme dit Annie, "l'amour, ça va, ça vient")
eh oui le M'Goun (Oumsoud) nous te voyons là-bas, à 100 kms, et ce n'est qu'un aurevoir
séchage des tapis
premiers palmiers
pause à Ouarzazate où l'on quitte Esther et Olivier
see you
visite d'une coopérative féminine de fabrication d'huile d'argan
l'arganier : arbre magique !
Voilà un arbre épineux purement marocain (il ne pousse pas dans les autres pays), dont le bois sert au chauffage et aux charpentes, dont les feuilles nourrissent chèvres et dromadaires et dont
les fruits ont des amandes convoitées car une fois torréfiées, elles donnent une huile utilisée en médecine et en cosmétique. Elle est très prisée sur les marchés français et sa fabrication
est exclusivement dévolue aux femmes.
Nous avons visité une coopérative en redescendant le Tizi'n Tichka. Une femme, munie d'une pierre, casse un par un les noyaux pour en extraire l'amande. Plusieurs heures par jour. Forcément mal
payé. L'arrivée d'une machine parvenant à casser sans perte les noyaux serait-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle (humainement ou socialement parlant, parce que pour la rémunération du
financier qui aura mécanisé la production on n'est pas trop inquiet) ?
2è étape : après la torrefaction des amandes, une 2è femme tourne une meule pour écraser les amandes grillées afin qu'elles rendent leur précieuse huile. Elle m'a proposé de tourner la meule :
j'ai tenu le plus longtemps possible. Au bout de 3 ou 4 minutes je n'en pouvais plus. Sans commentaire.
Pourquoi tout ça ? parce que l'huile d'argan a des vertus contre la varicelle, contre la stérilité, contre l'acné, contre le cholestérol, contre le vieillissement de la peau, elle soigne les
cheveux etc.
Il faut 100 kilos de fruits pour produire 2,5l d'huile d'argane (1 / 40è !).
et puis le voyage s'achève comme prévu place Djema El'fna
seule différence avec 1975, je n'ai plus le droit de marcher sans être immédiatement importuné toutes les 30 secondes : je suis accusé d'avoir envisagé de photographier tel charmeur de serpents sans payer, et aussi d'avoir refusé de visiter la médina avec un petit garçon de façon à ne pas payer non plus ...oui la rando est bien finie
l'avion décolle, à bientôt Marrakech