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Pour la 2è journée, le jeudi 18 juillet, plusieurs écrivains importants rencontraient lecteurs et critiques : Claro, Harry Matthews qui remplaçait Marie Chaix souffrante [ai été enthousiasmé par
"L'été du sureau"], Christine Montalbetti, Alban Lefranc, Jakuta Alikovazovic, Emmanuelle Bayamack-Tam, Christian Garcin, Thalia Field et Vincent Broqua.
Impossible pour moi de détailler autant d'interventions aussi denses, mais il est bien possible que je revienne sur le travail de 2 ou 3 d'entre eux à l'avenir. Claro : lecture d'un long poème
"work in progress" avec autocommentaires désopilants en live, entrecoupée d'épisodes de l'histoire de la vieille dame qui lisait Kant, se bourrait de gâteaux au chocolat et laissait une valise
qui sert aujourd'hui de bureau à Claro. Christine Montalbetti : cow-boy, errance, Love Hôtel (écrit pendant et à proximité de l'explosion de la centrale de Fukushima) = à bientôt le + tôt
possible. Alban Lefranc raconte de façon littéraire la vie de personnes réelles (avec Fassbinder en tête ou plutôt dans les yeux), le corps au centre de la situation tendue, plombée, créée par la
bande à Baader. Jakuta Alikavazovic : une écriture qui dépasse la notion de focalisation car elle procède par plans successifs et pas de fondu-enchaînés , faussaire géniale, références et
sources, le vrai passe souvent pour du faux et vice-versa.
Je parlerai un tout petit peu plus d'Emmanuelle Bayamack-Tam (qui a eu droit à 2 pages dans le Télérama du 17 juillet) dont je viens de lire "Si tout n'a pas péri avec mon innocence" (traduc d'un
vers d'Ovide). Je recommande ce roman chaudement (c'est le terme approprié). L'interview menée par Alain Nicolas reste néanmoins fade car il aurait pu rebondir sur certaines phrases d' EBT.
Quelques exemples :
AN : le roman est-il autobiographique ?
EBT : non, évidemment (ah bon ? pourtant Emmanuelle, on sent que tu inventes peu, et que parfois la narratrice relaie tes analyses (ô combien pertinentes))
EBT : quand je commence un roman je ne sais comment ça finira (tu sais quand même qu'il faudra finir)
EBT : beaucoup de parents pensent que le corps de leur enfant leur appartient (entièrement d'accord), l'éducation est une amputation (encore d'accord cf les ref à Salomé et Jean-Baptiste, mais
l'éducation n'est-elle pas la moins mauvaise des amputations ?)
Rien d'étonnant à ce que Si tout n'a pas péri avec mon innocence ait obtenu le prix Alexandre Vialatte 2013 et le prix Ouest-France Etonnants voyageurs 2013 (décernés par des lecteurs âgés de 15
à 20 ans).
Alban Lefranc et Claro
Jakuta Alikavazovic
Emmanuelle Bayamack-Tam
Christian Garcin ("les nuits de Vladivostok")
Claro
coucher de soleil à La Turballe jeudi 18 juillet