A la Réunion, en cherchant bien, on trouve encore cette carte de l'Isle
Bourbon au XIXè, sous forme de carte postale ou d'affiche. Peu de gens remarquent que dans les médaillons, ce sont Parny et Bertin !
En attendant des extraits de vidéos, voici quelques documents complémentaires relatifs au 11 décembre 2009 au lycée Evariste.
Interprétation de l'épître aux insurgens
de Parny et de l'Ode Liberté de Pouchkine en français et en russe
Liberté. Ode
Va, fuis, echappe a mes regards,
Fragile reine de Cythere !
Et toi, viens, terreur des Cesars,
Chantant tes hymnes, libre et fiere.
Mes lauriers, viens me les oter,
Brise ma lyre de delices.
Liberte, je veux te chanter,
Et fletrir les rois dans leurs vices.
Conduis-moi sur les pas si beaux
Du Francais aux reves sublimes,
A qui dans d’illustres fleaux,
Tu suggerais d’altieres rimes.
Pupilles d’un sort indecis,
Chancelez, tyrans de ce monde.
Debout, vous, esclaves transis !
Dechus, du coeur ! L’orage gronde.
Helas, ou que se porte l’oeil,
On ne trouve que fouets et chaines,
Lois infames - funeste ecueil -,
Et prisonniers aux larmes vaines.
On ne voit que pouvoir brutal,
Prejuges pleins de turpitude,
Appetit de gloire fatal,
Affreux demon de servitude.
La seul l’homme vit sans gemir
Ou, sur les souverains qui regnent,
La liberte peut sans fremir
S’allier a des lois qu’ils craignent,
Ou son ecu defend chacun,
Ou son glaive, dans la main juste
Des citoyens, glisse sur l’un
Et sur l’autre, equitable, auguste,
Et frappe dans un vif essor
Le crime, integre, irresistible,
Ou la peur et l’attrait de l’or
Laissent leur bras incorruptible.
Non la naissance, mais les lois,
Puissants, conferent la couronne.
Vous siegez en-haut, mais les droits
Sont toujours au-dessus du trone.
Malheur, malheur aux nations
Dont la loi sommeille peu sage,
Et les Cesars, les factions,
La reduisent en esclavage !
Louis, laisse-moi t’appeler,
O martyr d’erreurs eclatantes !
Ta tete, tu dus l’immoler
Pour tes aieux dans les tourmentes.
ВОЛЬНОСТЬ
ОДА
Беги, сокройся от очей,
Цитеры слабая царица!
Где ты, где ты, гроза царей,
Свободы гордая певица? —
Приди, сорви с меня венок,
Разбей изнеженную лиру…
Хочу воспеть Свободу миру,
На тронах поразить порок.
Открой мне благородный след
Того возвышенного галла,
Кому сама средь славных бед
Ты гимны смелые внушала.
Питомцы ветреной Судьбы,
Тираны мира! трепещите!
А вы, мужайтесь и внемлите,
Восстаньте, падшие рабы!
Увы! куда ни брошу взор —
Везде бичи, везде железы,
Законов гибельный позор,
Неволи немощные слезы;
Везде неправедная Власть
В сгущенной мгле предрассуждений
Воссела — Рабства грозный Гений
И Славы роковая страсть.
Лишь там над царскою главой
Народов не легло страданье,
Где крепко с Вольностью святой
Законов мощных сочетанье;
Где всем простерт их твердый щит,
Где сжатый верными руками
Граждан над равными главами
Их меч без выбора скользит
И преступленье с высока
Сражает праведным размахом;
Где не подкупна их рука
Ни алчной скупостью, ни страхом.
Владыки! вам венец и трон
Дает Закон — а не природа;
Стоите выше вы народа,
Но вечный выше вас Закон.
[...]
Александр Сергеевич Пушкин (1799-1837)
Chantale Meure
Guillemette de Grissac
Jean-Claude Obadia IPR-IA a félicité les
élèves et a encouragé les organisateurs à poursuivre dans la veine poétique
la 2de 13 a réalisé des dessins inspirés des
Chansons madécasses. Voici celui de Romane exposé au CDI.
Gwenaëlle Boucher, MdC à l'IUFM de
Fort de France, a commis en septembre 2009 cette anthologie en deux volumes qui emprunte à Raphaël Barquissau et à Catriona Seth l'idée du triptyque créole et aussi beaucoup aux critères de
choix. On regrette l'absence totale de bibliographie.
La Guerre des Dieux, délicieuse fable théomachique versifiée de 1799, a été
rééditée en 2002 par Champion, présentée et annotée par Jacques-Charles Lemaire mais elle est déjà épuisée.
L'édition des
Chansons madécasses de la Bibliothèque artistique et littéraire illustrée par Cyrille Bartolini (2001) est devenue introuvable.
Catriona Seth a fait paraître en octobre 2009
Le Paradis perdu dans une collection anglaise. Ce "poem in four cantos which is not without recalling the Guerre des Dieux" était épuisé depuis longtemps. Comme pour cette
dernière, il s'agit d'un texte écrit "to defend his views on religious toleration". "In a letter to a young admirer, Auguste de Labouïsse, on Prairial an XIII, he defended his attitude : "Avec
quelle légèreté les auteurs eux-mêmes lisent, jugent et condamnent les auteurs ! Vous me reprochez l'athéisme, le matérialisme ; et j'ai clairement énoncé dans mon poème la doctrine contraire, un
Dieu, l'immortalité de l'âme, les peines et les récompenses futures. Les prêtres voudraient bien que je fusse athée ; beaucoup d'autres me traitent de capucin".
Le Paradis perdu is a brilliantly witty satire. In its deft handling of decasyllabes, the traditional metre for French burlesque verse, il owes much to Voltaire's La Pucelle.
And as a humorous critique of Milton, it touches on many of the issues which have caused controversy in Milton criticism from the eighteenth century onwards, especially in the Milton wars of the
mid twentieth century. For this reason it merits particular attention from Milton scholars concerned with the reception of Paradise Lost.
Many other works by Parny are also worthy of modern editions. As critics or authors occasionnally recall, Parny was, without a doubt, ont of the foremost poets of this time."
Cela rejoint l'avis de JM Racault : "Evariste Parny est un poète majeur, cela ne souffre pas de discussion". Pendant sa conférence sur les ananas et les attes chez Bertin, Bernardin et Parny à
Saint-Pierre le 2 décembre, Catriona Seth a cité longuement l'élégie VI de Parny puis ajouté : "après ça, qu'on vienne me dire que Parny ne sait pas faire de beaux vers".
29 septembre 2009 : Nicolas Gerodou
commençait à sculpter le buste d'Evariste.