La fête du Mouloud (ou Mawlid, anniversaire de la naissance du prophète) étant placée le mardi suivant, il n'y a pas classe du vendredi après-midi 10 au mercredi 15 inclus. C'est parfait pour
visiter un peu Dakar. Et pour commencer : l'île de Gorée évidemment.
Nous sommes dimanche 12. Le calme de l'île tranche avec le tumulte de Dakar. 20' de traversée (4 ou 5 kms) et on est propulsé 4 siècles plus tôt. Même si de Gorée c'est un nombre infime
d'esclaves qui sont effectivement partis vers le continent américain, son nom reste symboliquement attaché à la mémoire de la traite négrière et ses bâtiments intacts en témoignent. Entrer dans
la maison des esclaves est un moment d'émotion fort pour tous les visiteurs en général et pour les sénégalais en particulier. Comme il est interdit de prendre des photos, j'ai fait des captures
d'écran dans un documentaire de France 5 de 2007. Le présentateur avait fait la visite de la maison des esclaves avec Boubacar Joseph Ndiaye, le conservateur en chef de cette maison décédé en
2009 à l'âge de 87 ans. J'ai acheté le petit livre fait par M. Ndiaye sur l'histoire et la traite des noirs à Gorée. Pour plus de précisions, il y a les autres articles de ce blog (catégorie
esclavage), il y a surtout les très bons livres sortis depuis une dizaine d'années (Marcel Dorigny par exemple). Pour les nantais : le Mémorial de l'Esclavage (quai de la fosse) et plusieurs
salles du Château des Ducs.
Je suis resté longtemps au balcon de cette maison des esclaves face à la mer, à 5 mètres, à ses vagues fracassées sur les rochers, pour dire sa colère d'avoir vu des hommes traiter des millions
d'autres hommes comme du bétail.
Dans les places de l'île, quelques restaurants et boutiques d'artisanat. La récupération commerciale et touristique reste discrète. Revenu sur le continent, le soir même, je vois les lumières de
l'île, j'entends la musique et les rythmes venus de sa plage, portés par le vent et la mer pour répéter : "oubli impossible".
la porte du voyage sans retour
L'école William Ponty qui fut Ecole Normale fédérale de l'AOF pendant 25 ans a formé de nombreux hauts fonctionnaires africains
il est l'heure de repartir à Dakar