c'est difficile de trouver les mots
même avec une radio dédiée 24/24 au jazz en arrière-plan
c'est quelque chose d'horrible de se faire voler sous ses yeux des mois d'écriture à Mada (200 pages, 3 cahiers) par un chauffeur de taxi
de porter plainte pour complicité de vol (au lieu de vol afin de protéger le voleur), de proposer au commissaire le n° de tel du voleur et de s'entendre dire "Comment ?! vous osez mettre en doute
les compétences de mes hommes ?!" (vite compris qu'aucune enquête n'aurait lieu)
c'est pénible d'être ignoré, réduit à un fantôme quand on vient des mois durant, 2 fois par semaine, bénévolement, aider une maîtresse de GS promue maîtresse de CP du jour au lendemain, alors
qu'on a déjà un service au lycée français à 45' de là par la piste, jusqu'à l'épuisement (coma et hospitalisation en mars 2010)
mais c'était pas pour rien puisque maîtresse Hélène en novembre est venue, puisque les CP sont devenus des CM1 admirés du monde entier, que tant de maîtresses rényonèses sont venues ensuite et
reviendront
mignonne Herlette qui reprend en ce moment ce job sans espoir
pauvre dadapierre à qui je rends si souvent visite dans ton carré C4 du Tampon tu avais le moral pour croire à une aventure si interminable
c'est difficile de trouver les mots et dire pourquoi depuis avant-hier soir sur le tarmac à CDG je suis en état d'apesanteur, terra incognita
à la place de parfums enivrants, couleurs intenses, saveurs violentes et quelques nuits torrides, c'est hexagonalement gris, froid, mouillé, morose
je voudrais que l'Art Kenciel poursuive sa route pour devenir le Lieu incontournable de Diego, celui dont parleront les puissants de ce monde dans leurs SMS et en attendant je continuerai d'y
installer mes quartiers d'hiver et d'été
Art kenciel où j'ai chanté Eddy Mitchell et Claude Nougaro le mois dernier !
c'est difficile de trouver les mots
comme l'alcoo privé de sa bouteille, je parle avec l'enfant absent
ventre ouvert
c'est brûlé
c'est difficile de trouver les mots
qui disent va voir là-bas si j'y suis
là-bas, la vie, demain
ici, c'est pas ici, c'est pas par là
hier j'y étais
où serai-je demain
d'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? (5è et 6è phrases de Jacques le fataliste, avant les dérapages post-romantiques sur les futurs
droits du sol)
et toi t'es qui ?
tu serais pas Herbie Hancock par hasard ?
qui a faux ? tout faux ?
la vie humaine passe
c'est quoi 63 ans si peu
amin'ny manaraka
un lapin lorsqu'il a franchi plusieurs fois le mur du son de la fatigue
pour qui trouver les mots c'est difficile
24 octobre 2013