Riding with death, 1988, acrylique et pastel gras sur toile, 249 X 289,5 cm
oeuvre réalisée peu de temps avant la mort de JM B.
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page 64-65
J'ai eu la chance avant-hier, de découvrir l'expo "Basquiat" qui a lieu au Musée d'art moderne de la Ville de Paris jusqu'au 30 janvier 2011, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa
naissance.
Les encyclopédies disent "de mère portoricaine et de père haïtien, né en 1960 à Brooklyn et mort en 1988 à la suite d’une overdose à l’âge de vingt-sept ans". Sa signature : SAMO (pour « Same Old
Shit ») accompagné d’une couronne et du sigle du copyright. Culture underground, primitivisme, spontanéisme, admiration pour Andy Warhol, mais aussi pour Picasso.
Les toiles que j'ai vues (qui me hantent) donnent à lire des noms de noirs célèbres : Malcolm X, Cassius Clay, Charlie Parker, Miles Davis, le batteur Max Roach (concert à Rennes en 1977...)
Pourquoi parler de toiles, ce sont des planches, des morceaux de palissades, des linteaux récupérés, des sacs, des tôles, des masques mortuaires, des corps suppliciés, des cranes, le quotidien
des opprimés, de ceux qui saignent, dont la couronne d'épines est remplacée par JM B par une couronne royale. Mes élèves malgaches apprécieront. Dès demain.
C'est de la peinture. De la beauté noire. Jean-Michel Basquiat ne fait que donner, se donner, offrir, s'offrir. Pas de titres, ou si peu, tout est untitled. Pourtant des mots dans l'acrylique et
les pastels gras, nombreux. Mais lus-recopiés. Répétés. Mis sous nos yeux. Ironie retournée contre la violence du monde.
Sur une toile, des gouttes de sang ont rajouté du rouge aux pigments : "acrylique, pastels gras, sang". Je pense au poème de Guy Régis Junior "Atteint" "Atteint De quoi ? D'une balle. Tu sais, un
projectile qui court... il court, il court et il rentre ; il court, il court, il court, il ravage" voir ici l'article "Guy Régis Junior" du 14 sept 2010. Ce n'est donc pas seulement parce que
Jean-Michel avait un père haïtien que Guy Régis m'avait dit l'aimer. Immédiateté, intensité paroxystique, multitude des blessures et meurtres par balle.
Il faut avoir souffert pour savoir, pour faire savoir que le monde est laid. Jean-Michel le dit et on fait l'étonné on se le cachait. Après Jean-Michel Basquiat, on sait mieux que le mal existe
tapi partout mais pour combien de temps. L'esclavage surtout, ses nouvelles formes subtiles. Oui les donneurs de leçons, les as du formatage, vous êtes cois pour combien de temps. Heureusement,
on a Jean-Michel Basquiat, sa peinture violente pour pleurer. Son jazz pour se rappeler que la beauté est noire.
Famous Negro Athletes, 1981
pastel gras sur papier, 58,1 X 88,9 cm
coll Glenn O'Brien, NY
carte postale vendue au musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (adagp paris 2010)
Now's the time, 1985, acrylique et huile sur bois, ø 235 cm
hommage à Charlie Parker
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page19
Hollywood Africans, 1983, acrylique et huile, papier collé sur panneau, morceau de bois et ficelle, 213,5 x 213,5 cm
the Whitney Museum of American rt, NY
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page34
In Italian, 1983, acrylique, pastel gras, feutre et assemblage sur toile sur cadre de bois, 225 X 203 cm, the Brant Foundation, E-U
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page35
Undiscovered Genius of the Mississippi Delta, 1983, acrylique, huile et collage papier sur toile, 121,9 X 467,4 cm, courtesy The Brant Foundation E-U
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page36-37
Pegasus, 1987 (détail), acrylique, pastel gras, graphite et crayons de couleur sur papier marouflé sur toile 223,5 X 228,5 cm courtesy Galerie Tony Shafrazi, N-Y
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page 40
Philistines, 1982, acrylique et pastel gras sur toile, 183 x 321,5 cm, coll Irma et Norman Braman, E-U
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page 42-43
Tuxedo, 1982-83, sérigraphie sur toile, 260 x 152 cm, courtesy Galerie Bruno Bischofberger, Zurich
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page 45
Boy and Dog in a Johnnypump, 1982, acrylique, pastel gras et peinture à l'aérosol sur toile, 240 x 420,5 cm, courtesy The Brant Foundation, E-U
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page 52-3
Untitled, 1987, acrylique, pastel gras, graphite, crayons de couleur et collage Xeros sur papier monté sur toile, 229 x 274 cm, courtesy Galerie Tony Shafrazi, N-Y
Connaissance des arts, H.S. n°468 octobre 2010, page 63
J-M Basquiat faisant un portrait de sa petite amie de l'époque, Paige Powell, N-Y, 1983, photographie de Paige Powell
Powell Archive Carmel, N-Y, 1983
carte postale vendue au musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (adagp paris 2010)
Autoportrait comme talon, 2è partie, 1982,
acrylique et crayon gras sur toile de lin, 193 x 239 cm
figure 41, Basquiat, Découvrons l'art, Cercle d'art, 2003