Mercredi 8, départ à 4h30. A Boujdour, impossible d’avoir un café (que j’ai demandé en espagnol, en anglais, en arabe et en français), pendant 25’ le serveur fait passer une multitude de clients
arrivés après moi, donc on se casse.
A l’approche de Dakhla, le soleil se lève sur le reg de notre route 66. D’innombrables pilônes radio-tv-téléphone, d’innombrables postes de police. Un policier marocain veut que je lui trouve une
épouse française sur Facebook. Les lignes droites de plusieurs dizaines de kilomètres s’enchaînent pied au plancher malgré bosses et secousses. De temps en temps je remplace Pape au volant. Sur
notre droite, régulièrement, on aperçoit les vagues de l’océan qui déferlent, un ourlet blanc festonné à perte de vue, coquetterie de l’immensité atlantique. Le vent balaie le reg et la route, la
lumière dorée du matin allonge des ombres surhumaines. Lydia, ces paysages qui ont tant fait rêver Mermoz et Saint-Ex sont pour toi. Bien tapies entre des touffes de doum, quelques huttes de
chameliers. De temps à autre, un oiseau passe. Mais c'est seulement en Mauritanie et au Sénégal que je retrouverai les hirondelles de Loire-Atlantique.
Dakhla
Un virage, la nuit, des gravillons, vitesse élevée, crevaison lente ou endormissement = tonneaux assurés. Ce burkinabé vient de sortir de la route avec son Toyota RAV4 près de Dakhla. Sa
galère commence.
A l'approche de Nouakchott, les paysages contiennent des formations érodées par le vent qui semblent des carcasses de dinosaures échouées là à la manière d'Enki Bilal