Progrès des Lumières, lithographie de Engelmann, 1820 Un père retient par le bras son fils qui s’apprête à rejoindre avec un camarade l’école mutuelle installée à deux pas. Le geste impérieux du père désigne au fils le travail qui l’attend. Le livre et le carton à dessin d’un côté, les bêches pioches et serpettes de l’autre : dans les milieux populaires, le travail des enfants est souvent un frein à la scolarisation.
Les connexions avec une clé 3G se situant entre 5 et 50 kb/s à Diego, il faut environ 20’ pour charger une photo dans ce blog, même très compressée. Cela explique pourquoi je poste cet article sur le musée national de l’éducation en 2 parties.
Je profite de cette occasion pour rappeler à mes correspondants que jusqu’en juillet, il ne faut jamais m’envoyer de pièces jointes de plus de 500 K°. Elles bloqueraient ma messagerie pendant des heures voire définitivement. Il m’est très difficile ensuite de nettoyer le serveur Orange car la page de la boite de réception n’a pas eu le temps de s’afficher que la session a expiré. Il me faut alors chercher dans Diego quelqu’un qui a une ligne fixe et un abonnement internet, et on compte ce genre de personnes sur les doigts d’une seule main. Il faut ensuite échapper aux coupures d’électricité, de téléphone et d’internet : la galère.
Quelques chiffres au passage à la date du 25 janvier 2011 : - Depuis le 22 août 2008, 79535 pages vues et 42410 visites - Pour décembre 2010, 1949 visiteurs uniques, ce qui fait 65/jour en moyenne - Blogrank = environ 58 C’est beaucoup pour le peu d’articles que je dépose. Cela vient des algorithmes des moteurs car 66% des visiteurs passent par eux. Voilà vous savez tout. Ah ! j’oubliais ! la catégorie la plus fréquentée, c’est « moumoutes et bonchiens » !
La fin de l’ancien régime scolaire En 1830, plus du tiers des communes de France sont encore dépourvues d’école. Pour François Guizot, ministre de Louis-Philippe, le temps est venu de donner à l’instruction primaire une impulsion nouvelle. Sa loi du 28 juin 1833 impose aux communes d’entretenir, seules ou en association, au moins une école publique. Pour améliorer la compétence des maîtres, il est prévu d’ouvrir une école normale par département. Les brevets de capacité, instaurés en 1816, sont revus à la hausse. L’état intervient également dans le débat pédagogique. En 1834, Guizot tranche en faveur des méthodes simultanées ou mixtes, inspirées du modèle congréganiste. La multiplication des écoles, reste, après Guizot, une priorité gouvernementale. La loi Falloux (1850) incite à ouvrir des écoles pour les filles. Celle due à Victor Duruy (1867) accroît les obligations scolaires des communes et les encourage à pratiquer la gratuité. Dès 1863, le nombre des communes sans écoles est tombé à 2%. La France compte près de 70 000 écoles contre 42 000 en 1832. Dans cette bataille pour l’école, l’enrichissement du pays, et en particulier celui des campagnes sous le Second Empire, a constitué un atout majeur. La Communale : une culture pour tous : Pour les républicains, qui accèdent au pouvoir en 1879, la souveraineté populaire appelle un développement rapide de l’instruction : en démocratie, le citoyen doit être un homme éclairé. Cette priorité obéit également à un impératif économique. La débâcle de 1870 n’a-t-elle pas apporté la preuve de la supériorité de l’instituteur prussien ? En une décennie marquée par la forte personnalité de Jules Ferry, l’enseignement primaire est profondément remanié. En juin 1881, la gratuité des écoles primaires publiques, dont bénéficiaient déjà près de 60 % des élèves, est défintivement instaurée. Plus âprement débattue, la loi du 28 mars 1882 rend obligatoire l’instruction élémentaire et laïque dispensée dans les écoles publiques. Dans l’esprit des républicains, les notions sont liées. Le droit et le devoir de s’instruire ne peuvent être garantis que par l’obligation de recevoir une instruction élémentaire. A l’école publique, celle du plus grand nombre, l’obligation implique la neutralité professionnelle ; en d’autres termes, la laïcité. En classe, la morale et l’instruction civique remplacent donc la prière et le catéchisme. En vingt ans, les écoles élémentaires gagnent près de 700 000 inscrits, atteignant la quasi-totalité des enfants scolarisables. La fréquentation s’améliore et l’absentéisme saisonnier tend à se résorber. L’obligation légale n’est d’ailleurs pas seule responsable de ce progrès qualitatif auquel contribue la croyance accrue des familles en l’utilité de l’instruction primaire.
Planche de bons points vers 1830 Cette planche, coloriée au pochoir, est à découper selon les besoins. Sur chaque bon point, une réserve blanche, permettra d’inscrire, à la plume, la valeur de la récompense et le nom du bénéficiaire .
Distribution des Prix à Tracy le Mont Sur l’estrade édifiée pour l’occasion, le maire et ses conseillers ont pris place auprès de la table chargée de beaux livres de prix La directrice de l’école appelle tour à tour les lauréates qui reçoivent des mains d’un des notables Tout autour de l’estrade, enfants et parents, en tenues endimanchées, assistent à la cérémonie qui consacre les meilleurs élèves. La distribution solennelle des prix marquant la fin de l’année scolaire est une institution apparue dans les collèges d’Ancien Régime. Elle se généralise à l’enseignement primaire au XIXè siècle. La cérémonie est le point d’orgue de l’émulation entretenue pendant l’année. Ayant lieu entre la fin juillet et la mi-août, elle contribue aussi à maintenir en classe, jusqu’à la fin des cours, le plus grand nombre possible d’enfants. Enfin, on compte sur elle pour répandre dans les familles, où les livres sont rares, de bons ouvrages instructifs. Bien qu’une réglementation se mette lentement en place après 1830, la distribution des prix dépend essentiellement de la générosité des municipalités et de quelques mécènes privés. Sous la Troisième République, elle devient une véritable institution communale. Elle rassemble dans l’école ou sur la place du village, les autorités, les maîtres et les familles, public conquis d’avance pour les spectacles exécutés par les élèves. Depuis une circulaire de 1876, les livres de prix sont soumis à l’approbation de l’inspecteur primaire. Ils doivent être plus attrayants que les manuels tout en restant instructifs. Biographies d’hommes illustres ou notions utiles sur les progrès du temps.
Un futur savant, 1880, huile sur bois, Jean Geoffroy A l’heure de la pause, l’élève puni, coiffé du bonnet d’âne, est la risée de ses condisciples. Bien que l’assimilation du mauvais élève à un âne soit très anciennement avérée, l’humiliant port du bonnet d’âne est bien moins fréquent que ne le laisse supposer la place centrale qu’il occupe dans l’iconographie scolaire.
Le maître d’école, vers 1860, lithographie Pour remettre à sa place l’élève rebelle, le maître s’apprête à lui donner un coup de règle sur les doigts. Cette variante de la férule est encore à cette date promise à un bel avenir.
La punition, vers 1835 Verges à la ceinture et férule à la main, le frère conserve, en entraînant le coupable, le calme implacable que l’on considère indispensable à une punition efficace.
le musée national de l'éducation à Rouen