Article dédié à trois cotons en deuil et aux moumoutes sans nom. Baudelaire avait repéré leur vie en marge : "ils s’enfuiront comme font les chats qui vont manger loin de vous le morceau que vous leur avez donné, ayant appris à se défier de l’homme" (Le joujou du pauvre). On commence avec un dessin d'Andy Warhol, dont j'étudie l'oeuvre actuellement avec les 3è. Ses 25 moumoutes s'appelaient tous Sam ("Play it again Sam"). Un peu comme Pierre Loti appela tous les siens Moumoute. Un moumoute a le droit de ne pas subir une étiquette sans son consentement.
Depuis la mort de Lepeuti, la nouvelle mascotte des CP, c’est ce moumoute sans nom et très doux.
Ils sont 7. C’est un compte de fées de Bercy.
Robert Doisneau, Les moumoutes de Bercy, Paris, 12è, 1974
Le moumoute dans la colline, Gordes, 1951
in Ce jour-là, Willy Ronis, folio 4801, page117
Ce jour-là, voici que justement une autre histoire de moumoute m'a troublé. En face de notre maison, il y avait une petite colline boisée, une garrigue. Tout était sauvage, complètement sauvage, sans chemin. J'étais allé m'y promener, pour voir si je ne trouverais pas, malgré tout, un petit sentier, ou quelque trace de passage. Je voulais aussi prendre des photographies de notre maison, vue d'en face et d'un peu plus loin. Je cherchais une composition, je regardais les feuilles, toute cette végétation bien serrée, cette harmonisation, quand j'ai perçu un tout petit bruit, près de moi. Des brindilles qu'on écrasait, à peine. Alors, je me tourne très lentement, pour ne pas effaroucher le petit animal que je risquais de trouver, je ne savais lequel... Et je vois ce moumoute qui m'observe. Evidemment, il fallait faire très attention : un geste brusque et il se serait sauvé. Mon appareil pendait à l'épaule. Il était bien réglé, je n'avais pas à me soucier de ça, je venais de faire une photo à la même distance à peu près. Je l'ai donc armé. D'une main, sans bouger le reste de mon corps. J'ai fait pivoter l'appareil contre ma hanche, et là, j'ai fait la photo, au jugé, sans mettre l'oeil au viseur.
On croirait presque une tapisserie. Je n'ai rien touché, mais simplement, quand j'ai fait mon agrandissement, j'ai atténué la zone, là, sur le côté, qui était trop noire. Je voulais que ce qui soit le plus noir, ce soit vraiment le moumoute.
dans l'article du 4 février 2010, "le manoir rouge d'Ivato", j'ai évoqué ce moumoute sans nom qui mérite bien une 2è photo
Chance
Au Badamera café, Swanie avait encore début novembre 5 cotons de Tuléar. Bambou a été le 1er à être écrasé par un 4X4 à la mi-novembre. Capsule, la grand-mère, a été le 2è coton à finir sous les roues d’un autre 4X4 fin novembre. Il était juste d’immortaliser les 3 survivants (Chance, Madouss et Bile) avant qu’il ne soit trop tard.
Madouss
Bile