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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 16:47

Un article du Monde d'aujourd'hui rassemble une série de témoignages de malgaches sur leur pays. Comme il dit mieux que je ne ferais le naufrage auquel j'assiste depuis 2009, je me tais et je le copie-colle ci-dessous. Tout est vrai. Ceux qui ne sont pas venus à Mada depuis 3 ans ne peuvent pas se représenter l'ampleur de la catastrophe. Plus une semaine ne se passe depuis mon retour en mars sans que j'apprenne par sms ou mail un meurtre ou un cambriolage.

Je fais précéder l'article daté du 3 août 2012, d'un autre de juillet 2011, qui était déjà tout aussi crédible et désespérant.

 

Madagascar, la course à l'abîme ?
par Patrick rajoelina, MADAGASCAR
28.07.11
http://www.lemonde.fr/idees/chronique/2011/07/29/madagascar-la-course-a-l-abime_1553875_3232.html
Depuis de trop nombreuses années, la Grande île est plongée dans des crises politiques à répétition dont on ne voit pas l’issue, sinon un chaos rampant de la société malgache.

La démission de Marc Ravalomanana, le 17 mars 2009 et l’accession de Andry Rajoelina à la présidence de la Haute Autorité de la Transition, ont des conséquences terribles sur la vie quotidienne des Malgaches à qui l’on promet depuis plus de deux ans l’organisation d’élections démocratiques.

La situation institutionnelle de Madagascar n’améliore pas, loin s’en faut, la situation économique et sociale des Malgaches dont beaucoup vivent dans un total dénuement et une véritable détresse morale.

Selon l’ONU, plus de 70 % de la population vit actuellement dans des bidonvilles.

Madagascar, toujours selon l’ONU, fait partie des trois pays les plus pauvres du monde, au côté d’Haïti (en proie à des catastrophes naturelles incessantes) et de l’Afghanistan (où ont lieu des conflits armés, depuis plus de trente ans maintenant).

Enfin, dans le sud de la Grande île, la famine touche près de 800.000 malgaches… à l’indifférence générale, surtout celle de certains politiciens malgaches qui, comme l’évoque un diplomate occidental, « agissent au-dessus des lois ou s’en exemptent » et protègent leurs « intérêts personnels ou claniques qui prennent souvent le pas sur les intérêts généraux ».

Les grandes puissances, toujours promptes à venir en aide à des pays particulièrement médiatiques (comme actuellement en Libye, où ils ont reconnu le « Conseil national de Transition », ou la Somalie où, rappelons-le, de nombreux Occidentaux sont retenus en otages), ont désormais l’impérieux devoir de venir à la rescousse du peuple de Madagascar.

Une population livrée depuis trop d’années à la kleptocratie institutionnalisée et au tourbillon des crises politiques qui n’apportent rien à l’avancée démocratique.

En 2012, il sera trop tard, car les principaux pays de la planète seront en élections générales ou en campagne électorale (États-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Espagne…). Ils auront évidemment d’autres soucis que celui de se pencher sur le « cas Madagascar »… qui lasse déjà les pays et organisations internationales limitrophes de Madagascar (Union africaine, SADC, OIF…) !

Mais quelle que soit l’importance que l’on puisse accorder à l’économie et au social, l’amélioration globale du pays nécessite une solution politique.

Celle-ci passe obligatoirement par l’organisation d’élections libres, démocratiques, équitables, transparentes et loyales. Quoiqu’imparfaites, les conditions permettant d’atteindre cet objectif d’élections générales sont aujourd’hui réunies.

Depuis de nombreux mois, en effet, la Communauté internationale a accompagné l’ensemble des acteurs politiques Malgaches pour leur permettre de conclure des accords et dresser des feuilles de routes favorables à une dynamique démocratique de refondation d’un ordre constitutionnel nouveau.

En outre, une constitution a été élaborée dans un esprit d’ouverture aux citoyens et aux acteurs politiques Malgaches qui le souhaitaient. Elle a été adoptée par référendum le 17 novembre 2010 en obtenant plus de 70 % de oui et avec un taux de participation supérieur à 50 % des inscrits. Ce résultat donne une légitimité incontestable à cette constitution, d’autant que le taux de participation des malgaches se révèle largement supérieur à la moyenne de ce type de votation en droit comparé des référendums dans le monde.

La dernière feuille de route approuvée par la SADC à Sandton, en Afrique du Sud, les 11 et 12 juin 2011, acceptée par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine pendant sa session des 6 au 12 juillet 2011, rassemble suffisamment d’éléments pour permettre à tous les acteurs de bonne foi et soucieux de l’intérêt du peuple Malgache de sortir par le haut d’une crise qui n’a que trop duré.

Il est temps en effet de réconcilier les Malgaches avec eux-mêmes ! Il est temps de se rassembler et de panser les plaies des blessures causées par plusieurs décennies de changements de pouvoir par la rue et accidentées de transitions incertaines.

Il est temps de donner toutes ses chances à l’économie malgache d’exploiter ses énormes potentialités, notamment agricoles, maritimes et minières, dans le souci toujours affiché de l’intérêt général.

Il est temps d’engager enfin un processus de progrès social pour le bien d’un peuple majoritairement jeune qui a suffisamment souffert.

Il est temps de permettre à Madagascar d’entrer pleinement dans le 21e siècle, ce siècle fait d’interaction globale des cultures, des civilisations et des économies.

Par sa géographie, son histoire, sa population et ses ressources naturelles, Madagascar possède tous les atouts pour réussir.

Encore faut-il aujourd’hui nous éloigner de l’abîme qui nous guette en choisissant le sursaut plutôt que l’immobilisme, c’est-à-dire éviter le naufrage ! 


Madagascar : les répercussions quotidiennes de la crise politique
Le Monde.fr | 03.08.2012 à 15h17 •
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/08/03/corruption-insecurite-et-inflation-les-repercussions-de-la-crise-politique-dans-le-quotidien-des-malgaches_1742054_3212.html


  "Aucune promesse n'a été tenue", par Rakotoarinia R.

Aucune promesse n'a été tenue, si ce n'est un changement radical de régime. Radical de manière négative, car des dizaines de milliers d'emplois ont été perdus, une grande partie de la classe moyenne s'étant profondément appauvrie. Une armée sujette à de nombreuses mutineries (2009, 2010, 2011, et tout récemment, la mutinerie "auto-orchestrée" de juillet 2012). Auparavant "bon élève de la banque mondiale et du FMI", et bénéficiant de nombreuses aides au développement, Madagascar est devenue en trois ans, l'un des [trois] pays les plus pauvres du monde. Le journalisme est devenu une activité à risque, lorsqu'il est question de critiquer les promesses non tenues du régime en place (délestage de matériel audiovisuel). Il y a encore beaucoup de choses à dire, car ce régime anticonstitutionnel qui dure depuis près de quatre ans a causé le plus grand nombre de mécontents chez les Malgaches.

    Une chute de tous les indicateurs, par Andrianirina, doctorant en science politique à Antananarivo

Andry Rajoelina avait manipulé trois thèmes populistes pour justifier son coup d'Etat : la lutte pour la démocratie, le combat pour la bonne gouvernance et la revendication d'une liberté d'entreprendre. Au premier trimestre 2009, ces promesses avaient séduit une frange de la population. Mais trois ans et demi après, les chiffres et les faits attestent de la désillusion, du moins pour ceux qui avaient eu la naïveté de croire en ces promesses. Depuis 2009, Madagascar a chuté dans tous les indicateurs relatifs au développement et à la démocratie. Les journaux font régulièrement état de cas de banditisme impliquant des membres des forces de l'ordre, de tentatives d'extorsion de fonds ou de l'explosion du trafic de bois précieux.

La corruption et l'insécurité sont en croissance exponentielle, l'indiscipline prend racine dans l'armée et l'incivisme dans la population. Depuis le début de la crise, 900 000 enfants sont déscolarisés (PDF) (Unicef), 336 000 emplois directs ont été perdus (BIT), et 56 % de la population vit sous le seuil de pauvreté extrême (Banque mondiale). Derrière ces chiffres impersonnels, ce sont des difficultés quotidiennes pour de plus en plus de Malgaches, qui ont de plus en plus de mal à payer leurs loyers, rembourser leurs prêts bancaires, se soigner correctement, manger plus d'une fois par jour ou envoyer leurs enfants à l'école. Un documentaire aligne des témoignages recueillis dans tout le pays.

    Inflation dans tous les secteurs, par Tsikoto

Franchement, ma vie se détériore, car l'inflation se fait sentir dans tous les secteurs, à savoir le prix des produits de première nécessité (PPN). De plus, le prix du carburant qui va encore augmenter ce mois-ci aura une lourde conséquence sur la vie des Malgaches. Au sein de la société où je travaille, on m'annonce la restriction budgétaire, car l'entreprise est en difficulté et les salariés qui ne respectent pas les consignes seraient au chômage. (...)

    Un appauvrissement massif, par Stéphane A.

Je suis né à Madagascar et comme beaucoup, je l'ai quitté après l'une des nombreuses crises. Installé à La Réunion, j'y effectue plusieurs séjours par an, tout en gardant du recul. La première constatation est un appauvrissement massif depuis trois ans. Les rues sont envahies de marchands ambulants, des familles entières, qui travaillaient auparavant dans les usines textiles fermées avec la crise. La mendicité est redevenue omniprésente. Les bâtiments publics, routes et transports collectifs tombent dans un état pitoyable. La corruption est partout, alors qu'elle s'était raréfiée avant le coup d'Etat. A la douane, lors des contrôles routiers, lors des demandes de documents administratifs, à l'hôpital... C'est redevenu la normalité.

L'insécurité est permanente. Les récits de cambriolage par des groupes lourdement armés sont quotidiens et la nuit, les maisons sont totalement barricadées. Sous Ravalomanana, la situation n'était pas extraordinaire et il est devenu un prédateur économique lors de son deuxième mandat. Cependant, à tout prendre, la situation des Malgaches était la meilleure en cinquante ans d'indépendance : jamais autant de routes n'ont été réhabilitées, de centre de santé, construits, d'enfants, scolarisés. Des guichets fonciers ont été installés dans chaque village pour sécuriser les terres et les récoltes des paysans. L'armée a été affectée à des travaux de développement et de lutte anti-acridienne... Finalement, un paradis relatif, quand on connaît l'enfer actuel.

    Une société à la dérive, par Hery Frédéric R.

Depuis 2009, je vis entre Madagascar et la France, où je réside habituellement. Cependant, je passe, pour des raisons professionnelles, plusieurs jours par mois à Madagascar. Mon premier constat est qu'au cours de ces trois années, la corruption a connu un bond phénoménal. Les organismes de lutte contre la corruption – Bianco (Bureau indépendant anticorruption), Samifin et le parquet – ont cessé de faire peur. Pis, certaines personnes, sanctionnées sous l'ancien régime, ont été récupérées, après avoir fait allégeance au nouveau, ce qui supprime tout effet dissuasif de la peine. Les services administratifs ont également vu s'évanouir leurs fonds de fonctionnement. Aussi, l'usager qui veut voir son dossier avancer est-il obligé de mettre beaucoup "d'huile" dans les rouages. Beaucoup plus qu'auparavant.

Mon deuxième constat est la fragilisation à grande vitesse des liens sociaux. De nombreuses entreprises ont fermé. Il ne se passe pas un mois sans qu'on entende que tel ou tel proche a perdu son emploi. Solidarité familiale oblige, les siens ne sont pas laissés à leur triste sort. Mais cette solidarité est en train de franchir ses limites économiques. [...]

    Une crise qui participe à la fuite des cerveaux, par LAM, 28 ans

Je suis un jeune Malgache arrivé en France il y a dix ans. Diplôme en poche de bac + 6 à l'Essec (Ecole de commerce à Paris), j'ai décidé en 2008 de retourner à Madagascar pour participer au développement de mon pays. Malheureusement, après la crise, les perspectives d'embauche dans des sociétés sont tombées à l'eau avec les grands projets qui étaient dans les cartons. Depuis, les investissements se sont taris, les investisseurs fuient cette instabilité chronique.

C'est triste, mais il n'y a pas eu de changement, au contraire même, les choses se sont aggravées avec cette corruption qui s'est installée au cœur de "l'Etat" – s'il existe encore – tout comme le pire des affairismes (trafic de bois, d'armes, etc.). Aujourd'hui, mes amis qui voulaient entreprendre sont écœurés. Beaucoup ne veulent plus rentrer. Au-delà même de l'instabilité politique, on ne reconnaît plus le pays, ses valeurs ancestrales de respect sont piétinées. Alors quand on me parle de fuite des cerveaux, je baisse la tête avec fatalité, mais au fond de moi j'enrage, car j'ai envie d'un vrai changement, pas celui par la force et les armes...

    Une presse malmenée, par Mark A.

Depuis l'arrivée de l'ancien maire de la capitale (un ex-DJ), le pouvoir de la presse est devenu lamentable. En effet, les journalistes malgaches sont soit des fonctionnaires, soit issus des journaux d'un groupe appartenant à un patronat proche du régime. Donc leur analyse sont biaisées parce qu'il "faut plaire à celui qui nous donne notre pain quotidien". Des militaires osent violer des stations privés pour "intimider" les journalistes.

    La situation des étudiants, par Antsa R.

Pour tout dire, la vie ne cesse de se détériorer à vue d'œil. A titre personnel, je ne suis pas touché de plein fouet, même si la crise a touché tous les Malgaches, notamment ceux qui travaillent. Bien sûr, la situation pourrait être pire, mais l'on oublie que cela est surtout causé par l'instinct de survie et la débrouillardise des Malgaches. Le plus dramatique est la situation des lycéens et des étudiants en fac, car l'on n'est jamais sûr de pouvoir travailler demain à cause des grèves et émeutes. (...)

Le régime d'Andry Rajoelina, pour ma part, fait exactement ce que j'attendais de lui, à savoir tout de travers. Bien sûr, il doit bien amadouer l'armée qui l'a installé au pouvoir. Au détriment du prix du carburant ou encore du prix des PPN, du riz, et surtout de la viande. Il n'est pas rare d'entendre s'écrier en entendant le prix du kilo de riz : "Mais pourquoi les gens ne se décident pas encore à descendre dans la rue ?" ou encore "Andry Rajoelina sera bientôt chassé du pouvoir comme il y est parvenu". Le Malgache est au bord de l'explosion.

    Un "président" jamais élu, par Nirin

J'ai vécu le temps de Ratsiraka, Zafy Albert, Ravalomanana et maintenant Andry Rajoelina. Vous me pardonnez, mais je n'appellerai jamais ce dernier "président", puisque personne ne l'a élu. (...) Depuis 2009, Madagascar vit dans l'anarchie totale. le peuple s'appauvrit de jour en jour, les dahalos [voleurs de bétail] n'arrêtent pas de faire mal à nos paysans là-bas dans nos brousses, tandis que les "militaires" sont restés à Tana pour semer la répression au cas où les opposants du pouvoir oseraient sortir dans la rue pour faire entendre leur voix. Andry Rajoelina a bluffé tout le monde (ses partisans) en 2009 en disant qu'il allait délivrer les Malagasy de la dictature (s'il y en avait), qu'il allait suivre de près le prix des PPN et que tout le monde allait pouvoir acheter l'huile à 2 500 ariarys le litre, le riz à 500 ariarys le kilo et tant d'autres encore... Actuellement, rien de tout ça n'a été fait. (...)

    Exploitation des ressources naturelles, par Vonihanta R.

Depuis février 2012, je ne vis plus à Madagascar, mais j'y vais encore régulièrement pour mes travaux de recherche. C'est encore plus dur de faire le parallèle entre ce que vivent les citoyens d'un autre pays et ce que nous, Malgaches, nous devons subir au quotidien. Déjà que le droit d'avoir notre mot à dire sur la vie politique nous a été retiré par ce coup d'Etat de mars 2009, mais depuis, on vit avec le sentiment d'impuissance au quotidien. Nos forêts se font piller pour leur bois de rose, on n'y peut rien, des contrats d'exploitation minière se concluent avec des entreprises étrangères, on l'apprend dans les médias étrangers et on n'a rien à dire. Bien sûr, le pillage de nos ressources naturelles et minières a existé bien avant cette crise politique, mais voir l'ampleur que ça a pris depuis 2009 est tout simplement révoltant.

On vit dans un pays sans lois, sans autorités : un magistrat se fait tuer par les policiers pour avoir condamné un des leurs impliqué dans des affaires de vols, les Dahalo défient et narguent les militaires... Et cette insécurité permanente : dans les rues de Tana [Antananarivo] il vaut mieux éviter de porter tout objet qui puisse attirer l'attention, rouler les vitres fermées et les portières verrouillées pour éviter de se faire agresser dans les embouteillages. On en devient paranoïaque. Quant à l'actualité politique, je suis complètement dégoûtée et je ne la suis plus, à force d'être gavée de ce simulacre politique digne d'un mauvais film de série B.

 

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 23:26

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L'idée d'un colloque consacré en 2014, à La Réunion, à l'émergence d'une littérature de/sur l'océan indien au tournant du Siècle des Lumières (1800), mettant particulièrement l'accent sur Bernardin de Saint-Pierre, Bertin et Parny fait son chemin à l'Université de La Réunion (à suivre). Pour aller vite, on pourrait définir le thème de ce colloque de 2014 grâce à une phrase de J-M Racault : "Etre Créole, c’est savoir vivre simultanément dans l’ici et dans l’ailleurs, passer à volonté de l’un à l’autre, sans bien savoir soi-même, faute de référence stable, lequel est l’ici et lequel est l’ailleurs ».

 

J'ai bien envoyé comme promis à Phil@poste, un dossier de demande d'émission d'un timbre Parny, à l'occasion du bicentenaire de sa mort en décembre 1814. Deux DVD de documents (photos, vidéos, textes) et plusieurs dizaines de lettres de soutien : Président du Conseil Régional, Présidente du Conseil Général, Monseigneur Aubry, M. le Préfet, PDG d'Air Austral, députés, sénateurs, maires, écrivains créoles, universitaires (Réunion, métropole, étranger), bibliothécaires, conservateurs, proviseurs, professeurs, descendants de Parny etc. la teneur des lettres est émouvante, pertinente dans sa revendication créole, haute sur le plan poétique.

Un grand merci à toutes celles/tous ceux qui se sont associés à cette demande philatélique. Il y a chaque année plus de 1000 demandes et seulement 70 timbres édités. Les chances ne sont donc pas énormes. Quelle que soit la réponse (décembre 2012), je remercierai chacun personnellement. Je sais déjà que plusieurs d'entre vous sont favorables à la création d'une Association des Amis d'Evariste Parny. A suivre

 

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photo de la tombe d'Evariste Parny (1753-1814) au Père Lachaise, prise le 1er juillet 2012

son épouse Grâce Vally a été enterrée prés de son mari le 12 mai 1820

 

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En janvier 2012, la compagnie Air Austral décida de baptiser un de ses nouveaux avions : Evariste Parny

 

Le Discours de Réception à l'Académie Française de Parny vient d'être mis en ligne dans le site de l'Académie Française : http://www.academie-francaise.fr/node/1682

Réponse de Dominique-Joseph Garat : http://www.academie-francaise.fr/node/1631

 

Voici 2 textes difficiles à trouver jusqu'à présent :

- Hymne pour la fête de la Jeunesse (le Directoire commandait beaucoup d'hymnes)

- Une Chanson de Béranger célébrant Parny

 

HYMNE POUR LA FETE DE LA JEUNESSE

UN HOMME
    De l'hiver le courroux expire ;
    L'Aquilon fuit devant Zéphyre ;
Naissez, beaux jours, voici le riant Germinal :
    Il calme les airs qu'il épure ;
    Et du réveil de la Nature
Son souffle caressant a donné le signal.

LES HOMMES ET LES FEMMES
    Jeunesse brillante et chérie,
Mêlez à notre voix la douceur de vos chants ;
    Venez, en ce jour la patrie
Fixe un regard d'amour sur ses nouveaux enfans.

UN JEUNE GARçON
    De l'hiver la longue présence
    Condamnait nos voeux au silence ;
Il reparaît enfin, le riant Germinal.
    Amis, une voix nous appelle ;
    Cette voix tendre et solennelle
Du concert d'allégresse a donné le signal.

LES JEUNES GARçONS ET LES JEUNES FILLES
    Salut, immortelle Patrie,
Pour toi nous réservons la douceur de nos chants ;
    Salut, mère auguste et chérie
Fixe un regard d'amour sur tes nouveaux enfans.

DEUX JEUNES GARçONS
    Loin de nous les leçons timides,
    Loin de nous les leçons perfides
Et les vils préjugés que la France a vaincus
    Levons notre tête affranchie,
    Et que le printemps de la vie
S'embellisse toujours du printemps des vertus.

LES JEUNES GENS
    Salut, immortelle Patrie,
Pour toi nous réservons la douceur de nos chants ;
    Salut, mère auguste et chérie,
Fixe un regard d'amour sur tes nouveaux enfans.

DEUX JEUNES FILLES
(S'adressant aux autorités qui président la fête et aux institutrices)
    De la fleur protégez l'enfance :
    Dirigez son adolescence :
Un jour elle rendra tous les bienfaits reçus.
    De la fleur nous sommes l'image,
    Et l'heureux printemps de notre âge
S'embellit sous vos yeux du printemps des vertus.

LES JEUNES FILLES
    Salut, immortelle Patrie,
Pour toi nous réservons la douceur de nos chants ;
    Salut, mère auguste et chérie,
Fixe un regard d'amour sur tes nouveaux enfans.

UN HOMME ET UNE FEMME
(Après la proclamation des noms des élèves de l'un et de l'autre sexe qui ont remporté les prix dans le cours de l'année)
    Vous dont la gloire vient d'éclore,
    Recevez, méritez encore
Des vertus et des arts le prix noble et flatteur ;
    Et que les palmes fortunées,
    Croissant ainsi que vos années,
Jusqu'à vos derniers jours conservent leur fraîcheur.

LES HOMMES ET LES FEMMES
    Jeunesse brillante et chérie,
Mêlez à notre voix la douceur de vos chants ;
    Venez, en ce jour la Patrie
Fixe un regard sur ses nouveaux enfans

DEUX HOMMES
(S'adressant aux jeunes citoyens qui sont en âge d'être armés)
    Devant vous, jeunesse fidèle,
    S'ouvre une carrière plus belle.
Du peuple souverain vous connaissez les droits :
    Qu'ils restent gravés dans votre âme ;
    La République vous réclame
Et vous arme du fer défenseur de ses lois.

LES HOMMES ET LES FEMMES
    Salut, espoir de la Patrie,
Pour elle réservez et vos bras et vos chants ;
    Salut, cette mère chérie
Fixe un regard d'amour sur ses nouveaux enfans.

DEUX JEUNES CITOYENS, après l'armement
    Ce fer, guidé par la prudence,
    Soutiendra l'honneur de la France :
Du peuple souverain il défendra les droits.
    Nous jurons à la République
    La haine du joug monarchique,
Le mépris de la mort et le maintien des lois.

LES JEUNES CITOYENS
    Salut, immortelle Patrie,
Pour toi nous réservons et nos bras et nos chants ;
    Salut, mère auguste et chérie,
Tu ne rougiras point de tes nouveaux enfans.

CHOEUR GENERAL
LES JEUNES  GARçONS ET LES JEUNES FILLES
    Salut, immortelle patrie,
Pour toi nous réservons la douceur de nos chants ;
    Salut, mère auguste et chérie,
Fixe un regard d'amour sur tes nouveaux enfans.

LES JEUNES CITOYENS
    Salut, immortelle Patrie,
Pour toi nous réservons et nos bras et nos chants ;
    Salut, mère auguste et chérie,
Tu ne rougiras point de tes nouveaux enfans.

LES HOMMES ET LES FEMMES
    Salut, espoir de la Patrie,
Pour elle réservez et vos bras et vos chants ;
    Salut, cette mère chérie
Fixe un regard d'amour sur ses nouveaux enfans.

 

 

 

 

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 21:24

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Libellule au bord de la Vienne (Bonneuil-Matours 23 juillet 2012)

 

Bison futé voyait rouge le week-end dernier, mais Hélène avait eu la bonne idée de m'inviter dès le vendredi dans un coin de paradis : à Bonneuil-Matours, loin des 4 voies, des péages, des portables, des tablettes androïd et du CAC 40.

Forêts, rivières, moulins, papillons, martin-pêcheurs, hérons, castors, roses trémières, citrouilles, mirabelles, figuiers, noyers. Cette simplicité fonde un temps immobile, comme une idée de sagesse. Parfois ce sont les choses les plus surannées qui apaisent.

 

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Comme à Bonneuil, Maurice Fombeure (1906-1981) est l'enfant du pays, nous avons commencé par une visite du musée qui lui est consacré. On peut ne pas aimer tout dans son oeuvre poétique qui a des accents proches de ceux de René-Guy Cadou, mais je m'accommode très bien de certains poèmes, comme celui que je recopie à la fin de cet article.

 

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ce modeste musée gratuit tire son attachement du fait qu'il est composé de ce que les gens de la commune ont apporté : photos, souvenirs, articles de presse, recueils de poèmes etc.

 

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Hector Malot, Anatole France, André Theuriet, Pierre Loti, Erckmann-Chatrian, Ernest Perochon. Je ne suis pas sûr que les jeunes d'aujourd'hui connaissent ces noms. Et pourtant, tous ceux de ma génération, ceux qui ont fait leur primaire dans les années 50, reconnaissent là les écrivains préférés des maîtres d'école pour y puiser des dictées ...

Maurice Carême, Maurice Rollinat, Albert Samain, Maurice Fombeure : idem mais pour les récitations.

 

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La Haumuche
(Le vin du poète)
"Le roulier suit cette route où
L'attend le pichet de vin frais"
Maurice Fombeure

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Un autre lieu qui ne vieillit pas : l'église
Guides et sites Internet disent tout sur cette église du XIIè siècle qui a gardé son chœur et son clocher romans, des chapiteaux, des voutes, des colonnes et des vitraux très beaux. Mais rien sur le Christ Pantocrator du chevet (entouré des 4 évangélistes).

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la porte du château est classée

(des acacias poussent dans le fronton pour souligner cette dignité)

 

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à l'intérieur du château, cette oeuvre de Jean Penot où l'on peut reconnaître des people (mais on n'est pas obligé)

 

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et aussi ces grandes africaines de tissus qui assument leurs métissages

le passé n'est le passé que s'il accueille le contemporain, et alors, on touche à la distinction, parfois au sublime

 

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ce paon dort dans l'un des grands arbres du château

nous l'appellerons Léon

 

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bergeronnette (dans le jardin d'Hélène)

 

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couple de rouge queue (idem)

 

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verdier

 

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le soleil tape, rien de tel que de pagayer sur la Gartempe (affluent de la Creuse depuis des temps immémoriaux)

 

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Sir Henry (4 ans) s'apprête à franchir l'un des obstacles du parcours

 

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lors d'une pause, on a le temps d'admirer des jeunesses qui tâtent du 5C, mais on n'a plus l'âge (j'ai dû passer du 5 + une ou 2 fois dans ma vie j'en avais bavé, c'était vers ... 1979 ? bon passons)

 

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après plusieurs châteaux de diverses époques, on sent que Angles sur l'Anglin se rapproche

 

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devant des lieux comme ça, presque millénaires, on reste coi, on se recueille, on sait que de grands chevaliers ont été adoubés là

Chinon et Loches ne sont pas loin (Louis XI, Charles VII)

 

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et puis on se rappelle que Yzeures sur Creuse (Indre-et-Loire) est à 9 kms à vol d'oiseau, et que c'est là qu'arrivèrent  d'Espagne, en 1932, mon père (11 ans) et mon grand-père qui ne savaient pas un mot de français.

 

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et ce moulin nous rappelle que la roue tourne

(merci Guy Lux)

 

Forêts

Les forêts ocellées constellées et chantantes
Aux sources vertes dans le grès
Ailées d’écureuils fous fusant en flammes rousses,
Parcourues de cerfs aux ramures persillées,
De biches aux yeux vagues évasés de velours
De sangliers rugueux fouisseurs et sanguinaires,
Les forêts éclatées crépitant de tonnerres
Les forêts dénudées, vibrantes, de l’hiver,
La forêt du printemps aux bourgeons frais vert tendre
Aérée et gracile en dessin japonais.
Forêts des faux saulniers, des braconniers terribles
Marchant à pas de loup au fond des années mortes,
Forêts des révoltés des bandits et des Jacques,
Les forêts où tintaient les colliers des chevaux
Grelottant de grelots chevaux de diligences,
Et les forêts aussi des porteurs d’escopette.
Les compagnons de la grand’route
Y fumaient leur pipe de plâtre
Près de la mare rousse envahie de roseaux
Au lieu dit « Sauvez-moi », « Les Ecuries du Roi »,
Ou « La Tombe à l’Enfant » ou « Le Chêne au Pendu »,
Forêts mugissantes, forêts du passé
Croassant de corneilles, éclairées des lumières pudiques
Adorables de primevères. O forêt
Dans ton mystère bruissant c’est là que je me sens à l’aise
Dans cette solitude mouvante vivant de bêtes délivrées
Lourde d’yeux peureux et de souffles secrets
Au son des sources délirantes au toc-toc du pic-vert léger
Au soleil glauque des clairières
Dans les sous-bois noirs épais dans cette humidité rampent les salamandres
A peine trouve-t-on le feu d’un bûcheron
Noir de soute et de vent, de sommeil et de poudre
Près de ses femmes aux dents blanches.
Apaise le délire ordonné des étoiles,
Des nuages ailés filant entre les cimes,
Forêt. Apaise-moi de ton silence amer
Et de tes grondements soupirs et tes rumeurs,
Forêt terrestre, maternelle,
Forêt de mes ancêtres et forêt de mes vœux
Qui ne t’auraient jamais imaginée plus belle.
Forêt de mes enfances, O forêt batracienne
O forêt palmipède, ô forêt de plumiers,
Toi, roucoulante de ramiers,
Déchirée de drames intimes
Je te porte en mes yeux, je t’écoute en mon cœur,
Forêt inapaisée, tourment qui n’a de cesse
Mélodieux martyre éternité du vent
Forêt sacrée mourant et renaissant
Sous ses caresses déchirantes…
Bloc d’ombre et de sommeil et de mélancolie,
Pèse sous un ciel lourd bousculé d’embellies.

Maurice Fombeure

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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 22:32

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Si Hélène n'était pas allée retrouver son amant à Mayotte en repartant de Ramena début décembre 2010, elle n'aurait pas eu un retour retardé d'une journée à Paris à cause de la neige, elle n'aurait donc pas rencontré Odile, sa voisine de siège, côté hublot, et elle n'aurait pas pu lui parler des poupons de Ramena.
Si l'amie d'Odile qui devait l'attendre à Orly avait pu revenir le jour suivant, Odile n'aurait pas dormi avec Hélène chez son frère.
Si Odile et Hélène n'avaient pas reparlé des CP lors de cette nuit commune, Odile rassurée et désireuse d'intervenir en milieu scolaire, n'aurait pas programmé un voyage à Ramena en novembre 2011.
Si Odile et Brigitte n'étaient pas venues aider Zina, Georgelain et Mickaël en novembre 2011, Mickaël et Georgelain n'auraient pas adopté le vélo aussi vite pour faire le trajet Diego/Ramena AR chaque jour et je n'aurais pas dans mes valises le 24 août prochain des phares et feux rouges pour eux.
la planète est si petite que les femmes et les hommes y naissent, s'y croisent, y croissent, y meurent et puis recommencent
la planète est si sphérique que les journées n'y font que 24h on se demande pourquoi
la planète est d'un camaïeu si bleu que les femmes et les hommes croient pouvoir s'y perdre, s'y retrouver, s'y sauver, s'en sauver
la vitesse de rotation des planètes est un mystère sans fin
la planète tourne encore si vite que la lune croît, décroît puis recommence
les femmes et les hommes attendent le changement du cours des planètes, leur nouvelle cotation, pour oublier que derrière leurs histoires se cachent d'autres histoires

 

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(toutes les photos de cet article ont été prises hier soir à Bonneuil-Matours 86)

(avions volant à 10 000 mètres sauf la dernière)

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 10:17

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Depuis 2009, comme on sait que je me rends très souvent à Madagascar pour donner un coup de main en milieu scolaire, beaucoup de gens pensent à me donner jouets, jeux, albums et autres mini-dictionnaires car "les enfants ont grandi" et ils ont bien raison de ne pas commencer à penser à la déchetterie ou au vide-grenier.
Que tous ceux, nombreux, qui ont donné une 2è vie à tout ce matériel ludique, éducatif et intellectuel depuis 2009 soient remerciés. Et même ceux qui ont laissé des cartons de manuels scolaires dans ma varangue à Saint-Leu en 2010 sans laisser leur nom ! Qu'ils sachent que les instituteurs de Ramena ont tout répertorié, nettoyé, classé, réparti, que les maternelles et les lionceaux en font le meilleur usage, après être partis de rien.
Depuis mon passage en mars, les échanges de SMS (parfois coups de téléphone) avec Zina, Georges, Mickaël ont continué. Les mails avec Swanie et Marie-Claude aussi. C'est de cette façon que j'ai été rassuré (pas d'accident), que j'ai su où avait eu lieu le voyage de fin d'année, que la formation à l'informatique et à l'enseignement du malgache se poursuivaient etc. C'est surtout de cette façon que j'ai listé les besoins impliqués par l'ouverture du CE2 le 1er septembre prochain.
Début juillet à Paris, j'ai comme d'habitude demandé un visa de 3 mois à l'Ambassade et 10 kgs de plus à Air madagascar en bagage soute avec les points Namako. Je passe sur le problème que représente le trajet Tana-Diego où ces 10 kgs sont paraît-il impossibles à accorder (d'où le recours au taxi-brousse avec les risques de perte qui vont avec). Toujours est-il que la limite est là : 40 kgs. Tri obligatoire. La photo ci-dessus ne représente qu'une toute petite partie de mon chargement du 23 août prochain, mais elle est assez représentative. Qu'y voit-on ?
25 fichiers Brissiaud CE2 (maths) et 4 Brissiaud CP + livre du prof, des Je lis avec Dagobert CP, des albums de contes, de chansons, de découverte du monde, des flûtes à bec, des livres bilingues Jeunes Malgaches avec le dernier titre paru "Rois et reines de Madagascar" (livres achetés à Paris à l'Alliance internationale des éditeurs), des alphabets en bois et en tampons, des perles, des dictionnaires récupérés, des coloriages, des piles avec chargeur, des disques durs, des clés USB, des lampes frontales, des phares et feux rouges pour les vélos de Georges et Mickaël (pour donner l'exemple), un jeu de quilles, un jeu de pétanque, des bouées, des masques avec tuba, doliprane/paracétamol/efferalgan, micropur, hexomedine. Autrement dit : ardoises, crayons, cahiers, peinture, carton sont achetés à Diego ou apportés par le container du Lions Club de Mayotte. En septembre, j'irai passer 5 jours à La Réunion et j'en rapporterai 32 Ile aux mots que nous offre spontanément monsieur Fontaine, directeur de l'école primaire Vincendo de Saint-Joseph. Au nom des enfants, soyez remercié monsieur Fontaine car l'achat et le transport des manuels depuis l'hexagone est un casse-tête qui revient chaque année. Si Zina et Michou ont choisi ce manuel de lecture pour les CE1 et CE2, c'est évidemment parce que les enfants l'apprécient. Je rapporterai aussi de la Réunion les Brissiaud CE2 que Noro va emporter de Paris à Saint-Denis fin août du fait que je dépasse déjà les 40 kgs sur Roissy-Tana. Et bien d'autres matériels que j'achèterai à la Réunion pour monter jusqu'à 40 kgs à nouveau (Saint-Denis / Diego le 21 septembre).
Ces quelques exemples terre-à-terre suffisent je pense pour se représenter le temps et la patience nécessaires 2 ou 3 fois par an pour assurer continuité et cohérence à ce type d'actions. Après il reste le casse-tête des dons et parrainages jamais assez nombreux, le stress engendré par l'intransigeance des douaniers et la corruption etc. Mais les miracles existent aussi. Une très très bonne nouvelle est arrivée en fin d'année scolaire : les parents d'élèves veulent créer une association des parents d'élèves des deux écoles (maternelle et primaire). Ils se sentent concernés et veulent s'impliquer. C'est la preuve que nos instits ont fait du super-boulot. Même si apprendre aux parents leur métier de parent d'élève en primaire va prendre du temps car cela suppose des principes clairs appliqués par tous (droits et devoirs des enfants et des adultes), les conditions de réussite et l'épanouissement des enfants seront mieux assurés !
Il ne faut pas se prendre au sérieux : c'est une goutte d'eau dans la mer. Mais cette goutte d'eau, on ne sait pas dire pourquoi, compte. Un jour les poupons se souviendront qu'ils ont appris à lire avec presque rien grâce à Zina, Nathalie, Michou, Aretha, Monique, Rachida, Marie, Sandra, Georges, Mickaël, et le monde, pour eux, en aura été définitivement changé.
Pour me faire comprendre, je citerai Pascal Quignard : "«Dire que nous sommes des êtres de langage, comme le fait la société, est profondément faux. […] Nous ne sommes pas des êtres parlants, nous le devenons. Le langage est un acquis précaire, qui n'est ni à l'origine ni même à la fin car souvent la parole erre et se perd avant même que la vie cesse [...] Dans le conte Le nom sur le bout de la langue le nom propre se perd dans l’effroi. Comme dans la mort. Nous ne sommes pas une espèce qui « possède » le langage. Nous l’acquérons tant bien que mal à partir de l’âge de dix-huit mois jusqu’à l’âge de sept ans. Nous le perdons dans l’angoisse et plus encore en vieillissant. Le langage ne nous définit pas : il défaille en nous. »

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 19:05

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8 juillet 2012

 

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ce pavillon recueille des noms de centaines de donateurs

 

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6, 7 et 8 juillet 2012 à Rochefort : une fête aux allures de festival des arts de la rue

 

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expo de vieux grééments

 

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timbres émis pour la mise à l'eau de 2012
il y a fort à parier qu'une autre émission est prévue pour la traversée de l'Atlantique en 2015

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 22:55

proue hermione

  photo (prise avec mes élèves de 2de en 2002) parfumée à la colle à bois

 

www.histoire-de-fregates.com/Hermione_1er_menu.htm
www.hermione.com

En décembre 1773, la Boston tea-party avait déjà donné le ton. Mais c'est vraiment pendant l'été 1776 que l'Angleterre peut dire adieu à ses colonies américaines et que les "insurgens", partisans de l'indépendance, peuvent se dire que leur cause va triompher. Le pamphlet de Parny (épître aux insurgens) date de 1777. En janvier 1779, de retour d'Amérique où il s'était porté volontaire au service de la cause américaine, Gilbert Motier, marquis de La Fayette, gentilhomme de 21 ans, s'efforce d'obtenir pour elle le soutien de Louis XVI et d'obtenir une aide militaire et financière aux troupes de Washington. En mars 1780, La Fayette embarque à bord de l'Hermione pour combattre aux côtés des insurgens à Boston. Dix-huit mois plus tard, les insurgens américains remportent la victoire de la Chesapeake sur mer, puis de Yorktown sur terre avec l'appui des troupes françaises.

Construite en 1779 à Rochefort, la frégate l'Hermione remporta quelques succès sur mer puis accompagna Suffren aux Indes en 1781-82 en passant par l'Isle de France c'est-à-dire Maurice (le sauvetage des naufragés de Tromelin a eu lieu en novembre 1776, Parny n'est à Pondichéry qu'en 1785). L'Hermione finit sa vie devant le Croisic en mars 1793 à cause d'un pilote du genre Francesco Schettino.

Je me souviens avoir été ému par une représentation d'Andromaque de Racine en Avignon dans les années 80. Qu'un bébé (Astyannax) soit transformé en rançon et objet de chantage sexuel ne laisse pas indifférent. Surtout quand Videla, à la même époque, vole des centaines de bébés et tue leur mère.
Hermione a 9 ans quand Pâris enlève sa jolie maman Hélène, provoquant ainsi la guerre de Troie. Hermione était promise à Oreste, la voilà offerte à Pyrrhus. Lequel a pris aussi en otage Andromaque et son fils. Hermione demande à Oreste de tuer Pyrrhus, alors même qu'elle aime encore un petit peu ce dernier. Quand Oreste (par amour pour Hermione) lui annonce, les mains dégoulinantes de sang, qu'il a fait ce qu'elle lui avait demandé, Hermione lui sort : "qui te l'a dit?" et se suicide. Comment expliquer que le bateau de La Fayette porte ce nom ? Je ne sais pas.

L'idée de réaliser une réplique de l'illustre trois-mâts dans l'arsenal de Rochefort remonte à 1992. Le constructeur naval et conseiller au ministère de la culture Raymond Labbé, le maire de Rochefort (JL Frot), Benedict Donnelly, Erik Orsenna y sont pour beaucoup. Le 4 juillet 1997 (4 juillet : fête nationale aux USA) le chantier commence dans la forme de radoub Louis XV avec ses bûcherons, charpentiers, ébénistes, calfats, gréeurs, tonneliers, forgerons, sculpteurs sur bois, cordiers, voiliers, poulieurs... A quelques mètres du chantier de 1779.
A l'époque, il n'avait fallu que 6 mois pour construire la frégate originale, mais les ouvriers étaient plusieurs centaines. Deux siècles plus tard, reconstruire à l'identique avec les outils et méthodes du XVIIIè a demandé 15 années. Encore doit-on ajouter les 3 prochaines années pour le chantier vertical.
Il a fallu choisir, abattre, faire sécher, débiter plus de 2000 chênes (la plupart venant de la forêt de Tronçay dans l'Allier) pour réaliser la coque de 44 mètres (65 m hors-tout) et ses 400 000 pièces en bois. Sans oublier les 3 chaloupes de 6,40 m à 2 mâts et 3 voiles.
De 1997 à 2012, les soutiens venus des Etats-Unis se sont multipliés, ce qui a facilité les financements. Mais l'engouement populaire (3,5 millions de visiteurs), la notoriété apportée par les émissions Thalassa, les subventions venus de la ville de Rochefort, du Conseil Général 17 et du Conseil Régional Poitou-Charentes ont été déterminants pour mener à bien le projet. Pour homologuer le navire en 2008, les Affaires maritimes exigèrent l'ajout :
d'un moteur afin de remonter au vent et d'effectuer les manoeuvres de mouillage
d'un GPS
de l'électricité
de congélateurs
de sanitaires
Le 2 juin dernier, émotion : la cale Louis XV est mise en eau, l'Hermione flotte ! (certains en doutaient)
Le 7 juillet le 3 mâts fit une petite parade sur la Charente avant de s'amarrer dans la forme Napoléon III. Il reste à installer 3 mâts (le grand mât culmine à 54 mètres au-dessus de la quille), le mât de beaupré, le bas-mât de misaine, les hunes, les 2200 m² de voiles en lin faites à la main (étai de grand hunier, misaine, grand-voile d'étai, voile d'étai d'artimon, huniers), 1000 poulies, 26 canons pour les boulets de 12 livres et 8 canons pour les boulets de 6 livres.
Et en 2015, avec 60 à 80 membres d'équipage, en un mois environ, l'Hermione II fera sa première traversée jusqu'à Boston.  

entree hermione

pour des collégiens et lycéens, le chantier de l'Hermione a été / est une occasion unique de "décloisonner" les connaissances : voyage dans le temps ( construction navale et histoire des Etats-Unis), exploration des métiers manuels et des métiers de la mer, questions maritimes, navales, militaires, muséographiques. 

 

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 en 2006, 2è sortie pédagogique avec des 1L

le chantier a beaucoup avancé, toujours aux mains des charpentiers navals (émouvant pour ceux qui comme moi ont eu un grand-père charpentier naval dans cette même cale fin XIXè)

 

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  le tableau arrière qui sera posé, ce sera 4 tonnes de chêne massif sculptées pendant 5200 heures

 

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coupe hermione

 

 

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fabrication d'une chaloupe

 

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fabrication d'une hune

 

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la forge

 

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fabrication de poulies

 

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  une élève de 1L qui veut devenir mousse

 

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  fabrication des cordes

 

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maquette de l'Hermione dans un magasin de la rue Colbert à Diego-Suarez (2011)

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14 juillet 2012 6 14 /07 /juillet /2012 20:31

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Cet alphabet n'est pas celui d'Ugarit (que j'ai eu la chance de voir sur place en Syrie en 1975), mais l'alphabet de tifinagh (probablement d'origine phénicienne). C'est celui qui permet d'écrire en berbère amazigh. Celui que nous avons aperçu par-ci par-là pendant la première semaine de juin, dans la vallée du M'Goun, nous les randonneurs tourangeaux. Il est employé aussi à Tizi-Ouzou en Algérie (la ville natale de Mouloud Feraoun). C'est Charles de Foucauld qui a élucidé la version touareg du tifinagh.

Le fait que depuis 2 ou 3 ans la langue berbère soit enseignée et écrite dans l'atlas marocain est plutôt une bonne nouvelle. Il ne faut pourtant pas se dissimuler les difficultés cachées derrière cette nouveauté. Après des décennies de déni des origines berbères de la majorité des marocains, comment interpréter cette reconnaissance tardive ? compassion ? démagogie ? victoire de l'écologie linguistique ? J'ai enseigné 2 ans dans un collège du Moyen Atlas : au Maroc, une part importante de la population ne sait ni parler, ni lire, ni comprendre l'arabe classique (celui du Coran), car les langues qui comptent, ce sont celles qui sont parlées : le français et le berbère (l'amazigh). C'est pourquoi l'arabisation des années 80 a échoué (même résultat avec la malgachisation ratée des années 80 de Ratsiraka à Madagascar : les quadra d'aujourd'hui ne comprennent pas le français ! durdur car dans les anciennes colonies françaises, le français est la langue héréditaire de l'élite politico-économique).

Alors voilà. Comme pour Abdou, notre guide bien-aimé, la seule issue, c'est le trilinguisme. Les bambins qui ont réussi entre 6 et 7 ans à apprendre à lire dans 3 langues avec 3 alphabets différents dont l'un va de droite à gauche, sont tirés d'affaire. Et il y en a. Pour les autres : le capitalisme financier les sacrifie sur ses autels : cac 40, nikkei, nasdaq, dow jones etc. Pas de dogmatisme de ma part, j'ai enquêté : dans beaucoup de villages du Haut-Atlas, aujourd'hui, de nombreux enfants n'apprendront pas à lire. Criminel. (A Madagascar, c'est 50%). Je sais bien qu'il y a des congrès mondiaux Amazigh et qu'il y a même un élu amazigh au conseil régional Rhône-Alpes. Mais que font-ils ? 

 

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photo exemplaire (prise lors de notre rando début juin dans la vallée du M'Goun) car cette simple enseigne de coiffeur  est trilingue

 

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yomad ed

  A Paris, fin juin, j'ai acheté cet album jeunesse dans ses 3 versions : arabe, français, amazigh (éditions Yomad) à l'Alliance internationale des éditeurs http://www.alliance-editeurs.org/ rue Saint-Sabin

 

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alphabet tifinagh

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 23:45

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Si je ne m'étais pas marié, je n'aurais pas pu divorcer.
Si je n'avais pas divorcé, je n'aurais pas rencontré celles que je vais retrouver.
Si, en 2007, j'avais pu travailler au Maroc, je ne serais pas allé dans ce pays le mois dernier.
Si, en avril 2000, je n'avais pas échangé par mail avec Eric et François, nous n'aurions pas créé une liste de discussion qui m'a permis de rencontrer Noro en 2009, laquelle m'a fait rencontrer Nova sur le Dimitile, Nova grâce à qui j'ai apporté des graines oléagineuses à Mary-Claude à Antsirabe, ce qui m'a conduit à parler avec Chantal, qui a donné un an plus tard, sans que je le sache, mes coordonnées à Hélène, qui, ô bonheur, vint me voir à Ramena où elle aida Aretha à faire la classe aux poupons de CP en novembre 2010.
Si Hélène n'avait pas parlé à ses amis de mon désir de randonner dans le Haut-Atlas, je n'aurais pas rencontré Jean-Pierre, un ami de ses amis, grâce à l'eau de vie duquel je vais pouvoir continuer à faire du vin de noix, et Dieu sait si le vin de noix, pour un tourangeau, c'est sacré.
Si un cyclone, une maladie, un mari jaloux ou un accident d'avion m'avait envoyé dans l'Hadès, je ne tiendrais pas en ce moment un stylo dans la main droite, et vous ne seriez pas en train de lire au lieu de faire autre chose.
Si la conjonction de coordination "si" n'existait pas, il faudrait l'inventer, si señor.
Si 6 scies scient 6 cigares, 606 scies scient 606 cigares.
Si la cigale avait économisé, La Fontaine n'aurait pas écrit sa fable.
Si Alexandre n'avait pas créé Fabula, je n'aurais pas su en 2003 l'existence du Colloque d'Albi et je ne serais pas en ce moment dans un restaurant au pied de la cathédrale Sainte-Cécile, à 2 pas du musée Toulouse-Lautrec qui fait la fierté de la ville natale du peintre.
Si les frères Lumière n'avaient pas été géniaux, ils n'auraient pas inventé le cinématographe.
Si le Boson de Higgs n'existait pas, ça se saurait.
Si la serveuse est sympa, elle va me dire le nom du perroquet du restaurant qui, depuis 1h, assure l'animation de l'établissement avec un répertoire qui ferait pâlir Loulou, le perroquet de Flaubert : lexique, bruitages, timbres, modulations vocales.
Et voilà, c'est Zoé. Qui vient de prononcer distinctement "Bonjour", "profiterolles" et qui sait miauler et aboyer.
Si en 1987, j'avais accepté la nomination farfelue que m'avait trouvée le rectorat, je n'aurais pas rencontré Monique à Cholet, ni croisé peu après mon ex au CRDP, où le recteur, très inspiré, déclara, devant des centaines de lauréats aux concours : "vos nuits sont à vous, mais vos jours sont à l'Etat", ce à quoi j'ai répondu du tac au tac et tout fort sans faire exprès : "Oui mes nos nuits sont plus belles que vos jours".
Si, en 1980, des règles irrationnelles et même surnaturelles, régissant les nominations des admis aux concours ne m'avaient pas relégué aux confins de mon académie, je n'aurais pas rencontré Eliane ni découvert grâce à elle l'oeuvre de Joe Bousquet.

 

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Zoé

 

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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 21:29

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à notre arrivée à Bou Taghrar, la lune nous salue : bienvenue dans les contrées du sud (changement de climat et de végétation)

 

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le lendemain, au réveil

la lune a ici une importance décuplée : non seulement elle règle le calendrier des jardiniers, mais elle est, si je puis dire, le calendrier de l'Hegire lui-même, consultable simplement en levant les yeux : jour, mois, année

 

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 merci les mules !

choukrrane, barakalaoufik !

 

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  mes glamouss sont dans un état lamentable, mais elles ont tenu le coup

 

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  moissonneuses au travail, tôt le matin

 

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  bon voyage les mules !

elles vont rejoindre la vallée des Aït Bou Guemez en 2 jours (alors qu'on a mis 7 jours à l'aller) (certes elles seront moins chargées et prendront des raccourcis... mais quand même..)

 

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du minibus, on entrevoit ce qu'on ne peut plus observer en prenant son temps : pour la prochaine fois ("jusqu'à demain")

 

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à El Kella M'Gouna, visite d'une distillerie de roses

dernier article, dernier jour avant l'avion du retour, dernières bonnes surprises

 

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La rose-culte qui fait la fierté des berbères du Haut-Atlas et la fortune des grands parfumeurs français, c'est la damaskina, de petite taille, au teint clair, au coeur bouton d'or. Non seulement la fleur est une souffrance, mais sa cueillette martyrise la cueilleuse : épines et froid, sans compter le chergui certains jours (vent sec du sud-est). Un kilo est payé 10 dirhams (1 euro). Et pour faire un kilo d'essence de roses, il faut 4 à 5 tonnes de pétales. 46 villages, 3000 kilomètres de rosiers, 12 tonnes par jour pour la distillerie Arômes du Maroc (propriété de M6), 8000 tonnes en 2006 (une bonne année).
L'essence de rose a des vertus culinaires (desserts), cosmétiques (ablutions, soins corporels), médicinales (conjonctivite, coups de soleil, fièvre) et surtout sentimentales : une goutte d'essence de rose et c'est le coup de foudre.

(mais bon, comme dit Annie, "l'amour, ça va, ça vient")

 

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  eh oui le M'Goun (Oumsoud) nous te voyons là-bas, à 100 kms, et ce n'est qu'un aurevoir

 

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  séchage des tapis

 

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  premiers palmiers

 

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pause à Ouarzazate où l'on quitte Esther et Olivier

see you

 

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visite d'une coopérative féminine de fabrication d'huile d'argan

l'arganier : arbre magique !
Voilà un arbre épineux purement marocain (il ne pousse pas dans les autres pays), dont le bois sert au chauffage et aux charpentes, dont les feuilles nourrissent chèvres et dromadaires et dont les fruits ont des amandes convoitées  car une fois torréfiées, elles donnent une huile utilisée en médecine et en cosmétique. Elle est très prisée sur les marchés français et sa fabrication est exclusivement dévolue aux femmes.
Nous avons visité une coopérative en redescendant le Tizi'n Tichka. Une femme, munie d'une pierre, casse un par un les noyaux pour en extraire l'amande. Plusieurs heures par jour. Forcément mal payé. L'arrivée d'une machine parvenant à casser sans perte les noyaux serait-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle (humainement ou socialement parlant, parce que pour la rémunération du financier qui aura mécanisé la production on n'est pas trop inquiet) ?
2è étape : après la torrefaction des amandes, une 2è femme tourne une meule pour écraser les amandes grillées afin qu'elles rendent leur précieuse huile. Elle m'a proposé de tourner la meule : j'ai tenu le plus longtemps possible. Au bout de 3 ou 4 minutes je n'en pouvais plus. Sans commentaire.
Pourquoi tout ça ? parce que l'huile d'argan a des vertus contre la varicelle, contre la stérilité, contre l'acné, contre le cholestérol, contre le vieillissement de la peau, elle soigne les cheveux etc.
Il faut 100 kilos de fruits pour produire 2,5l d'huile d'argane (1 / 40è !).

 

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et puis le voyage s'achève comme prévu place Djema El'fna

seule différence avec 1975, je n'ai plus le droit de marcher sans être immédiatement importuné toutes les 30 secondes : je suis accusé d'avoir envisagé de photographier tel charmeur de serpents sans payer, et aussi d'avoir refusé de visiter la médina avec un petit garçon de façon à ne pas payer non plus ...oui la rando est bien finie

 

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  l'avion décolle, à bientôt Marrakech

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