paille_en_queue, 2013, cap Miné, grande passe de Diego-Suarez
paille_en_queue, 2013, cap Miné, grande passe de Diego-Suarez
En dépit des attentes interminables, il est impossible de s'ennuyer à Diego et à Ramena
Qui est-ce qui va manger du bon mérou ? les clients de la Gargotte dynamique tenue par Charlotte.
capitaines, perroquets, demoiselles
Avant
Après
devant le 5tropprès
la gargotte d'Elodie (élève de CE1)
Certaines affiches électorales sont venues jusqu'à Ramena (1er tour de l'élection présidentielle le 25 octobre dernier)
Ici celle de la candidate des Verts, Saraha Rabeharisoa, (4,5% des suffrages, arrivée 5è sur 33 candidats)
C'était difficile d'avoir des détails sur les programmes mais parfois on avait droit à des bribes dans les interviews publiées dans des quotidiens. Encore plus difficile de croire que l'heureux élu (2è tour le 20 décembre) tiendra toutes ses promessesmais sait-on jamais ?
La THB (three horses beer) est une bonne bière. Mais la Libertalia est encore meilleure. Elle tire son nom de cette république libertaire qui aurait été fondée par le pirate Misson et son comparse italien Caraccioli (modèles du capitaine Crochet) à l'époque de Louis XIV dans la Baie des Français entre Diego et Ramena. Inventée il y a 351 ans, la Libertalia surpasse forcément toutes les autres bières. Surtout lorsqu'elle est servie à L'Art'Kenciel...
http://latribune.cyber-diego.com/histoire/111-libertalia-oh-legende-cherie.html
A l'Art'Kenciel, on trouve souvent sous sa table un canard, une poule ou un lapin
et si on regarde dans la rue, on peut même voir passer une jeune mariée et son mari général
le 29 septembre : 5è marathon de Diego !
un certain nombre partent en chaussettes
beaucoup de marathoniens malagasy terminent pieds nus
6h 30 place de la mairie, c'est parti pour les 42,195 kms
Le marathon de Diego est réputé pour sa grande difficulté. Tous les coureurs disent à quel point le varatraza est l'Ennemi. Il tournoie, déstabilise, empoussière les yeux, assèche les gorges. Il faut de plus sans cesse regarder où l'on met les pieds tant la piste est bosselée, trouée de nids de poule. Il y a la chaleur. Il y a enfin les nombreux dénivelés tout au long du parcours. Cette année, pour la 5è fois consécutive, malgré la présence de mahorais, de réunionnais, de français, de canadiens, d'américains dans les 120 coureurs, c'est encore un malgache qui a remporté l'épreuve.
Pour le vainqueur William Rasendrason, après 2h49 d'efforts, l'arrivée n'est plus très loin.
Le 2è est 10' derrière. Le 3è : 35' !
Arrivée de la 1ère féminine, Landirina Ratinarisoa en 3h 39' : le 5è temps !
quel talent
galet bleu
au sud
de la vie
l'île amplifiée
explose
Comme en mars dernier, je suis monté avec Dominique jusqu'à la table d'orientation du Dimitile. Ces photos complètent donc celles de l'article "ascension vers la lumière des disparus" du 24 mars 2013. Il y a au moins une stèle de plus (en hommage aux esclaves et marrons réfugiés dans les Hauts). Mais j'ai à nouveau oublié de photographier celle qui est devant l'église de l'Entre-deux, ce sera pour mars 2014.
le vent
panse les blessures
de l'esprit et
comble de forêts par
milliers ses trous
de mémoire
griserie
vigile marron
la lumière du désir
à jamais s'infiltre dans
le fénoir du poème
une âme
cathédrale
accomplit le miracle
des lointains
confondus avec une
croix bleue
Jamais les tect-tecs n'ont été aussi nombreux, jamais leur chant n'a été aussi recherché. Ils veillent sur Lydia.
Les 3 salazes (à une dizaine de kms) : elles ne perdent rien pour attendre.
Le Piton des Neiges : je crois qu'on a quelques comptes à régler tous les 2 (voir article du 23 décembre 2008 piton dé nèz)
là-bas, là-bas, l'Océan indien, vers le grand sud (on est à 2200 m d'altitude)
nul besoin de picasa gimp2 ou photoshop : les tec-tecs ne sont pas farouches
le cirque de Cilaos 1000 mètres plus bas
fougère arborescente
acacia
corbeille d'or
Capitaine Dimitile, la reine Sarlave et Laverdure sont toujours là ; le camp marron va être agrandi prochainement
Le lendemain, à Saint-Gilles, on doit ce joli panneau tout neuf "baignade interdite" au requin qui a croqué un enième surfer quelques semaines plus tôt ; quand je pense que je me suis baigné là plusieurs fois comme tant d'autres... certes l'eau était transparente sinon je me serais sans doute méfié
chez Nicolas G avec Mélanie, Audrey, (valiha, contrebasse, cythare et flûte traversière) ; à minuit, dans les Hauts de Bernica, au milieu des champs de canne, avec le soutien aimable et gracieux d'un rhum aranzé zéranium (ou 2)
près de Saint-Leu : pointes, entrechats, grands jetés (capture d'écran à partir d'une vidéo d'une amie facebook de St-Leu)
jeudi 12 septembre : soutenance de la thèse "La dynamique de la création dans l'oeuvre de Nathalie Sarraute" par Noro Rakotobe à l'Université de Saint-Denis ; mention très honorable avec félicitations du jury à l'unanimité (bravo) ; à droite le rapporteur Christian Chelebourg est en direct de Nancy grâce à Skype.
Décollage le lendemain matin pour Diego. Déjà.
Ampondrahazo (au sud d'Ivovona) juste après le décollage vers la Réunion le 6 septembre 2013
Depuis la fin de l'année scolaire 2010-11 (lycée français de Diego + écoles de Ramena), je suis revenu 5 fois à Mada pour me consacrer aux enfants de Ramena. Entre 6 semaines et 4 mois à chaque
fois, y compris le détour d'une semaine à La Réunion. Ce détour tient du rituel à plusieurs titres :
- visite aux parrains, aux marraines, avec échange de cadeaux, de courrier, de photos et de documents fiscaux ou administratifs + visite à Dadapierre au Tampon
- visite à l'école de la Grande Ravine et échange de correspondance scolaire dans les 2 sens et sur 4 niveaux (CP CE1 CE2 CM1)
- récupération de 40 kgs envoyés par colissimo ou apportés de métropole (manuels scolaires surtout)
- visite aux amis d'Evariste Parny, aux ex-collègues de l'Université, aux ex-collègues du lycée Parny de Plateau-Caillou et aux anciens de la Maison Bleue (Dominique, Lydia, Grisou, Tao,
Milie).
En septembre dernier, il y eut même : parapente avec Mélanie, une orthophoniste rencontrée quelques mois plus tôt dans l'hexagone et qui venait d'avoir sa mut pour St-Paul (et qui viendra
sûrement aider les poupons de Ramena bientôt)
Du fait de cette ritualité, le risque existe de me répéter par rapport à des articles passés. Je me contenterai donc de légender les photos et de recopier mot pour mot un petit compte rendu écrit
à mon retour de cette nouvelle semaine réunionnaise du 6 au 13 septembre.
fé com li
retien aou
et utiliz kabiné
1h20 plus tard, c'est Gillot (Roland Garros, l'aéroport de Saint-Denis), puis changement de puce, navette pour le Pôle Océan (où je prends cette photo Fé com li), Noro vient chercher ma grosse valise vide et je repars en car jaune pour Saint-Louis.
le fataper (réchaud malagasy à charbon de bois) que j'apporte à Cécile et Vincent (qui m'hébergeront 2 nuits dans leur nouvelle case à l'Etang salé les hauts)
Sur la route du littoral, je photographie ce pétrolier. Cinq années défilent dans ma tête : combien de dizaines de fois ai-je pris cette route depuis 2008 ?
les tisserins fidélisés par Dominique dans sa case de L'Entre2 où j'ai dormi là aussi 2 nuits
Après une 1ère nuit chez Dominique (et des parties de domino dans lesquelles Dominique m'a dominé), je pars à St-Leu pour voler avec Mélanie en partant des colimaçons (son moniteur la rassure car c'est sa 1ère fois)
vot' serviteur (qui essaiera de ne pas imiter Icare) (quoique)
ah ben qui a dit que c'était pas sportif le parapente ?
eh ben voilà
la radio avait raison, il y avait un grand nombre de baleines, mais j'ai trop zoomé et les mouvements incessants de ma voile et de mon siège ajoutés à ceux des cétacés, c'est assez pour transformer le zoom en moyen de tout flouter comme si la police allait repérer some insurgent whale
Vendredi 13 septembre 2013, 19h30, Chez Bruno "La Case en falafy"
Je viens de bavarder avec Alex, le papa de Kevin (CP). Il pourra m'emmener à la pêche et je lui ai donné du paracétamol car Kevin a horriblement mal aux dents et Alex pensait que Nomade Medical
viendrait en septembre, alors que c'est en octobre.
Nini et Elina, les serveuses, me reconnaissent car je suis venu plusieurs fois depuis 2009, depuis ce jour où j'ai invité Dadapierre chez Bruno, souvenir qui me rend fier, car j'étais bien loin
de penser à l'époque qu'il me ferait l'honneur de me demander de le remplacer.
Et à l'instant justement, j'ai entendu Alex parler devant moi spontanément de Dadapierre à ses clients. 2 ans 1/2 après sa mort. 6 jours après que je suis retourné sur sa tombe au Tampon.
A mon arrivée à Arrachart un peu plus tard, vers 14h30, aujourd'hui, j'ai changé ma puce, j'ai appelé un chauffeur de taxi - ami, Amir : il était déjà là. Les services de sécurité ont évidemment
essayé de contester mon visa, de voir les indices d'un trafic en voyant autant de manuels scolaires, mais j'avais les factures et ma carte de résident ouf et je n'ai pas eu à payer "mon petit
cadeau" au douanier.
A 15h30 top chrono, j'étais dans l'école où se tenaient les réunions de parents. Avec 52 kgs de manuels et matériel apportés de La Réunion.
Le varatraza est moins violent, il fait plus chaud, j'ai été plusieurs fois piqué par les moustiques, 8 jours ont passé.
(à suivre)
Hephaïstos a bien travaillé
un bénitier
Baie des dunes : paréos, coquillages et massages
repos sous les filaos de la Baie des dunes
Mickaël ne craint pas les petits requins blancs
près d'Orangea, dans les derniers kilomètres : une image de la vie
tout ce qui reste de xxxxxx qui ...etc.
ce crabe pris au zoom X24 était 10 mètres plus bas
il prenait toutes les 10 secondes des m3 de vagues sur la coquille et ça ne suffisait pas à l'arracher du rocher
mystères de la nature
un peu d'ombre
là-bas les tsingy nous attendent
grains de sable violemment projetés par le varatraza, violence du ressac, courants dûs aux marées, écarts brusques de température, pluies, réactions chimiques, croissance de racines, tout se conjugue pour éroder le rivage
Les 3 Baies inusables, inépuisables, en boucle
Violence du blanc, du bleu, du vert, du vent, des vagues, des nuages, du sable, du basalte, du soleil, de la beauté des oiseaux des parfums des couleurs des reflets des ombres
Douceur de la déambulation de la pérégrination des 7 maîtres d'école après 5 jours de travail en équipe
je n'ai pas su sélectionner dans les photos je livre ce bain d'images conscient de sa fadeur par rapport aux émotions partagées il y a 11 jours
350 ans pour le baobab de Sakalava, 65 ans pour Georges et Mickael cumulés
héhé : de l'argent dans le tronc du baobab
la plage de Sakalava
aigrettes ardoisées
grande aigrette blanche
dimanche 2 septembre : avec Jade, Stéphanie et quelques vasahas de passage : direction la mer d'Emeraude, classique incontournable
des tsingy semblables à ceux d'hier vus depuis la mer
mais dans la petite passe, ça gratte, il n'y a pas assez d'eau, on doit pousser un peu la barque
Lombok'omana
les paillottes de Babaomby
arrivée à Nosy Diego
capitaines et perroquets péchés 1h plus tôt + riz coco
pendant le trajet retour, comme d'habitude les windsurfers nous dépassent
petite déception pour moi : on m'avait promis un arrêt plongée
mais je suis le seul dans le bateau à le souhaiter et les marins font la sourde oreille, pressés de revenir à Ramena
Nini se repose après la cuisine, les massages, les masques de beauté et la vente de pareos
à l'approche de la petite passe, il y a beaucoup plus d'eau qu'à l'aller mais il n'y a plus de vent, on affale la voile et on met en marche le Yamaha Enduro 25cv 20 ans d'âge
on dépasse la même barque qu'à l'aller, la boucle est bouclée
vendredi 14 septembre 2012
je ne sais pas les mots qui diraient la magie des lieux
il est 3h 50 à Ramena
j'entends l'incessant froissement des feuillages brassés par le varatraza
l'inlassable ressac doux de l'eau sur le sable
les coqs
les boiseries des cases qui craquent
j'attends le taxi-brousse pour Diego
il n'est pas là
il viendra vers 5h parce qu'au bazary, comme Vatel jusqu'en 1671, restaurateurs et poissonniers attendent la marée : langoustes, crevettes, poulpes, calamars, marguerites, capitaines, perroquets,
crabes de mangrove
au-dessus du village
baigné d'obscurité liquide
l'incroyable pureté du ciel
l'impensable intensité de chaque étoile, planète, amas, supernova, constellation, nébuleuse, galaxie
le vent parle au village endormi dans l'encre du cosmos et de l'océan
dans son souffle on entend respirer les morts
ici les gens lisent peu, ils se parlent, s'observent, survivent dans un écoulement où les heures ne comptent pas
qu'est-ce que l'homme occidental peut se donner comme raison d'être venu se perdre ici ?
il faut accepter qu'il n'y en ait pas pour peut-être en trouver une
une réponse qui ressemble à la poussière du varatraza, à celle des ancêtres, si loin, si proches
4h 40 plusieurs femmes, le bagage sur la tête, sont montées dans la 404 plateau
le véhicule s'ébranle, chargé à 2,5 tonnes (plus de 20 passagers)
un seul phare
à plusieurs reprises on prend d'autres voyageurs dans les ruelles sableuses bordées de tôles rouillées
lente montée en 1ère jusqu'à l'école des lionceaux où a lieu un nouvel arrêt
la piste de Diego n'est que bosses et trous
on dirait que le chassis de la vieille Peugeot en reptation, au fil des décennies, à force de se plier, d'onduler, de ramper, de se trémousser, de tanguer dans la nuit noire, a appris à
s'assouplir, à se faire malléable
le métal martyrisé du moteur mazout martèle mollement
il geint, il gémit, il grince, il crie, il ahanne
dans la côte d'Ankoriko, le voyant de pression d'huile s'allume quelques secondes, la chaîne de distribution claque
le chauffeur a des yeux de chat, il voit des ombres avant moi, qui veulent monter dans le bateau fantôme, il freine, stoppe, coupe le phare pour économiser la batterie, entend les 2 petits coups
sur la tôle, repart, rallume le phare
au carrefour de Vovo, nous arrive une charrette zébu chargée de 5 gros et lourds paniers de poissons, au moins 200 kilos qui sont hissés sur la galerie métallique bâchée
et montent de nouveaux passagers
dans certains virages, même à 15 km/h, la gîte est plus forte et le taxi talonne
au-dessus de nous, dans les grands paniers, des poissons fraîchement pêchés doivent agoniser en frappant de la queue
enfin, c'est la gare routière
je paie mon voyage, 10 000 Fmg (0,7 euro)
le jour se lève
les uns après les autres, les muezzins s'égosillent en psalmodiant des versets du coran
il est 5h 45
dans la cour du commissariat, un commandant fait rire ses hommes en se moquant de l'un d'eux
des took-tooks (ou bejajs, même mot qu'en Indonésie en 1974 [bedja]) passent avec 5 passagers au lieu de 3
l'un d'eux s'arrête et m'emmène à mon hôtel pour 2500 Fmg
dans 2h, je serai dans l'agence Air Mad pour confirmer mon vol de lundi vers la Réunion
puis je créerai un alphabet en attaché, des tables de multiplication destinées à l'affichage, achèterai équerres, pitons, vis, sifflets, et Mickaël viendra chercher tout cela demain pour que
lundi, on ne manque de rien chez les lionceaux et à la maternelle de Dadapierre
alternativement perpétuellement couleurs des dessins des enfants au soleil puis grincements scintillements ténébres avec poussières d'étoiles et vice-versa
le sourire de Claudine
l'eleron d'or
le falafy des gargottes sur la plage
pendant plus d'une heure, devant moi, cette petite fille a vérifié :
- qu'il fallait creuser plus pour trouver de l'eau, et d'autant plus qu'on était loin de la rive
- qu'il fallait de la pente pour que l'eau s'écoule
- qu'avec sa main, on peut aider l'eau à retourner à la mer
- que la marée peut monter ou descendre
les poupons aux prises avec les lois régissant les marées, les solides et l'hydraulique sont des génies
c'était fin mai sur la plage de Ramena
pour prendre du poisson, mieux vaut attendre le retour de la chaleur en octobre
pourtant ce matin-là, j'ai vu sortir 3 filets de l'eau
des heures d'efforts pour un résultat décevant : la rade de Diego est surpêchée depuis longtemps, en prenant les petits, les pêcheurs s'interdisent de prendre un jour des gros
beaucoup de poisson consommé à Diego vient par taxi-brousse des petits ports de la côte ouest (sur le canal de Mozambique)
malheureusement, les poissons-lunes remis à l'eau ne survivent pas
au milieu des dorades, capitaines, carangues et barracudas : des seiches