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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 18:25

zeus amonceleur de nuages, ça suffit !

il faut poireauter 1h et tu nous donnes un croissant de lune ébréché

les grands 4 satellites de Jupiter avaient fait l'effort de se mettre à la queue-leu-leu mais tu nous fais une atmosphère bien saturée d'humidité

fffffffffff





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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 10:13

à tous les coins de rue actuellement : un marchand de letchis

en 2 semaines le kilo est passé de 10 à 1 euro

toutes les photos datées ont été prises dans mon jardin


août (photo : John)


28 septembre


4 octobre


9 octobre


12 octobre


17 octobre


19 octobre


21 octobre


25 octobre


28 octobre


1er novembre


4 novembre


8 novembre


12 novembre


18 novembre


22 novembre


26 novembre


29 novembre


30 novembre









Les letchis veulent faire leur place au soleil

CLICANOO.COM | Publié le 12 novembre 2008

Alors que les premiers letchis arrivent timidement sur les étals dans la région Est, la chambre d’agriculture espère en exporter 250 tonnes cette année. 2008 verra la plus grosse vague de letchis "Label Rouge" prendre l’avion pour le marché de Rungis en métropole. Mais dans les vergers, les planteurs de fruits rouges ne voient pas l’avenir en rose…

 

"On a les meilleurs produits mais les politiques jouent sur deux tableaux. Ils ont un discours ici et des intérêts à Madagascar… Alors, tout est saboté !" En matière d’exportation de letchis, Benjamin Elma le reconnaît lui-même : la situation l’énerve… Et il y a des jours où il est proche du découragement ! Mais l’amour de son métier finit toujours par l’emporter. Du moins, pour l’instant. Cela fait une bonne vingtaine d’années que le Saint-Rosien exploite des vergers de letchis. Il va commencer à récolter dans une semaine. Des tonnes de letchis qui s’écoulent, pour environ un tiers, à l’export. Le reste ? "Il y a une partie qui est vendue sur le marché local aux bazardiers, une autre partie au secteur agro-alimentaire…". Sans oublier ce qui pourrit aux champs. Et ce n’est pas la plus petite quantité. Selon Benjamin Elma, président du GIE Réuni-Fruit, trois mille tonnes de letchis restent dans les champs, faute d’écoulement.

SÉCURITÉ ET CONSERVATION

La Réunion produit environ 8 000 tonnes de letchis par an. "Le letchi ne nourrit pas son homme", affirme-t-il, plutôt pessimiste face à l’avenir. L’agriculteur a surtout les politiques dans son collimateur, surtout ceux qui ont des intérêts économiques et financiers à Madagascar. Il déplore le manque de volonté des politiques. "On a 450 techniciens agricoles. Ce n’est pas la matière grise qui manque, c’est seulement la volonté de faire…" La Réunion en a exporté 192 tonnes en 2001, 292 en 2005 et 246 en 2007. "On exporte moins de letchis qu’il y a une dizaine d’années", fait remarquer Benjamin Elma. Une situation d’autant plus inexplicable que les producteurs ont concédé des efforts en matière de conservation (le GIE Réuni-Fruit a mis au point un procédé de conditionnement qui maintient la fraîcheur des fruits pendant de deux à trois semaines), de sécurité, de qualité (travail sur le Label Rouge)…

VENTES PAR BALLOTS

Il y a deux semaines, la chambre d’agriculture a réuni les compagnies aériennes et les coopératives. Les besoins des uns et les disponibilités des autres ont été étudiés. "On souhaite faire aussi bien que l’année dernière, et même arriver aux 250 tonnes", souligne Yannick Véloupoullé, chargé de mission "Qualité" à la chambre d’agriculture qui annonce aussi "une grosse vague de letchis labellisés exportés". Cela fait environ dix ans que les exportations de letchis réunionnais stagnent autour de 200 tonnes par an, 300-350 en y ajoutant le contenu des colis familiaux de fin d’année. À la Réunion, des vergers ont été plantés en nombre à la fin des années 1980. Les agriculteurs étaient encouragés par les subventions du conseil général. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui déchantent. Au plus fort de la saison de production, fin décembre, le kilo de letchis se vend à un euro sur les marchés locaux. À ce prix-là, le coût de la récolte est à peine couvert. De quoi déchanter en effet… Dans les champs, tous les letchis ne sont pas à maturité. Benjamin Elma commencera la cueillette dans huit jours. Chez Raphaël Avice, associé-gérant de la SCEA Letchis, un groupement qui regroupe cinq producteurs de l’Est, on se donne encore deux à trois semaines d’attente avant qu’ils soient au point. Raphaël Avice exploite depuis plusieurs années cinq hectares de terres en letchis sur le terrain qui mène à sa ferme-auberge, “Les Orangers”. Il produit entre trente et cinquante tonnes de fruits selon les années. Cela fait dix ans qu’il exporte. Le reste de sa production est écoulé à la vente sur le marché local ou transformé… en letchis séchés (voir par ailleurs).Dans l’Est, les premiers letchis de l’année ont fait leur apparition il y a plus d’une semaine sur les étals de marchands ambulants, à 10 euros le kilo. Le week-end dernier, ils se vendaient à 6 euros au marché forain de Saint-André. Les amateurs achètent. Normal, quand on aime, on ne compte pas… "C’est toujours comme ça au début, mais après, ça va baisser !", promet un vendeur qui s’enthousiasme de la bonne saison. On a déjà vu le kilo à un euro sur les tables de Noël et c’est tant mieux pour les consommateurs…

Juliane Ponin-Ballom

 Une unité de conditionnement ? La stratégie d’exportation se heurtant aux limites des capacités aériennes, en fin d’année, la Cirest voulait surmonter ces obstacles. Elle entendait "renforcer le pouvoir de négociation de la filière agricole avec les compagnies aériennes et faire des concessions à la grande distribution", admettait il y a quelque temps Jean-Marc Nourb de la Cirest. La communauté de communes voulait également créer une unité de conditionnement et de transformation des fruits, visant à leur valorisation au-delà de la courte période de récolte. La nouvelle équipe, que préside Philippe Leconstant, gardera-t-elle ce projet ? L’avenir nous le dira…

 L’exportation de fruits menacée Les producteurs locaux d’ananas, letchis, mangues et fruits de la passion estiment que si rien n’est fait, l’exportation connaîtra un rapide déclin dans les mois et années à venir. L’augmentation du coût des matières premières, la disparition de certaines aides à l’exportation jusque-là tolérées par l’Europe, les incertitudes liées à la signature des prochains accords de partenariat économique (APE) entre les pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) et l’Union Européenne sont autant de facteurs qui fragilisent la production locale et la rendent de moins en moins compétitive face aux pays de la zone.

 Écoulement dans les écoles Le développement de la commercialisation est possible selon Benjamin Elma, planteur à Bois-Blanc. "Comment les agriculteurs sont capables de programmer leurs productions pour les exportations et ne pourraient le faire pour la consommation locale ?", se demande le président du GIE Réuni-Fruit qui plaide pour l’écoulement quotidien de fruits locaux (letchis, ananas…) dans les écoles.

Des letchis séchés made in Réunion

La SCEA Letchis va encore exporter des letchis séchés cette année."On va commencer le séchage le 15 décembre, annonce Raphaël Avice. L’an dernier, on a exporté mais ce n’était pas terrible. On est également partis en Bruxelles !", fait-il remarquer. Comme les pruneaux ou les raisins, ils serviront à des préparations en cuisine ou en pâtisserie, ou encore pour des rhums arrangés. Grâce au concours du CRITT (Centre régional d’Innovation et le Transfert de Technologie), des essais ont été menés pendant trois à quatre ans. Le process a été calé comme il se doit. Le principe est simple : le letchi est séché pendant deux à trois jours dans un four industriel à basse température (le secret de cette température est jalousement gardé !). Une tonne de fruits est séchée par tournée. “Ça perd pas mal d’eau, environ 60 à 70%”. De 25 à 30 grammes initialement, le letchi ne pèse plus que 10 grammes. Une étude de marché a également montré l’intérêt d’une telle transformation. L’associé-gérant de la SCEA Letchis le sait : “Il y a un marché potentiel au niveau du consommateur ”. Seul souci aujourd’hui : l’apparence. Le fruit, une fois séché, est comme un letchi de plusieurs jours avec la peau noircie. Le travail pour trouver un packaging se poursuit. L’idée d’enlever la peau est également étudiée. Le fruit séché serait alors présenté comme le pruneau ou alors le raisin sec. Les débouchés sont multiples : pâtisserie (gâteaux, tartes), rhum arrangé, plats… L’industriel devrait également y retrouver son compte, notamment dans la fabrication de mélanges exotiques de fruits secs. Le groupement, qui avait envoyé des échantillons à des entreprises est prêt depuis longtemps et travaille en partenariat avec un groupement de métropole. Après tout, on mange bien des raisins secs, pourquoi ne mangerait-on pas les letchis ? L’avenir s’annonce plutôt optimiste. 90% des personnes interrogées dans le cadre de l’étude de marché ont affirmé, après avoir goûté au letchi séché, qu’elles étaient prêtes à l’acheter.



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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 03:11

voici la nouvelle étrange promise




Saint-Denis, la Possession, Saint-Gilles, Saint-Leu (où j'habite), le Gouffre, l'Etang salé, Saint-Louis, Saint-Pierre je fais cette route au moins une fois par semaine

j'ai déjà conduit une juvaquatre

j'étais dans le cimetière de Saint-Pierre mardi dernier

la saison cyclonique va commencer (décembre à avril)

des petits arrangements avec le ronm arrangé avaient été trouvés hier avec des amis sous ma varangue à l'occasion de mon anniversaire

je ne retrouve plus ma veste

j'espère que ça n'a aucun rapport


catherine vient de khataros (pur, exempt de souillure) et/ou de aikia (torture)




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29 novembre 2008 6 29 /11 /novembre /2008 19:10

4

le même spectacle qu'hier soir s'est reproduit, les nuages ayant consenti à ne pas filer un mauvais coton et à s'écarter le temps que je sorte l'olympuce, mais en mieux car à Jupin et à Vénus s'est ajouté comme prévu un fin de croissant de lune façon australe 

et en regardant mieux avec photoshop : aucun doute, ce ne sont pas 3 mais 4 satellites de Jupiter qu'on voit actuellement, plus besoin de chercher leurs noms, ce sont bien Io, Europe, Ganymède et Callisto, à + de 500 millions de kms.







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29 novembre 2008 6 29 /11 /novembre /2008 18:23

En attendant que je sois au point question tuba, masque (offerts par les collègues!), palmes voire bouteille, allez hop un petit tour à l'aquarium de Saint-Gilles les bains


500 poissons coralliens, mérous, carangues, requins, raies, barracudas, murènes, hippocampes, poissons clowns, coraux très divers, évoluent dans 600 000 litres d'eau de mer, depuis les falaises volcaniques jusqu'au grand large.
























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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 20:21

3

en avant-première mondiale : jupiter avec 3 de ses 4 satellites photographiés il y a 1h

je cherche les noms des satellites, mais soyez patients, dès lors que le spectacle n'est pas visible depuis l'hémisphère nord, les sites qui donnent des infos fiables sont très peu nombreux

l'éphéméride de l'observatoire des Makes (1000 mètres d'altitude) ne mentionne qu'à peine la conjonction vénus-lune-jupiter d'hier, aujourd'hui, demain et après-demain :

rapprochement planétaire : "la conjonction Vénus Jupiter du 1 er décembre, la Lune passant entre les deux planètes le soir"

http://www.ilereunion.com/observatoire-makes/

+ tard dans la soirée : une nouvelle étrange (littérature créole)



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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 16:18


Cyclones, volcanisme, vagues géantes, érosion phénoménale, sites grandioses, parfums violents, forêts de tamarins aux troncs tourmentés, ravines d'une profondeur vertigineuse, La Réunion est l'île intense, l'île de tous les excès. Le Piton de la fournaise est le volcan le plus actif du globe et depuis 1950, les éruptions sont de plus en plus fréquentes. Cette proximité des forces du cosmos et de la puissance tellurique est peut-être à mettre en rapport avec la multiplicité des rites et des croyances sur l'île.

Hier, j'ai marché longtemps seul dans des champs de canne, en plein soleil, dans d'interminables déclivités, car je voulais prendre en photo des paille-en-queue à Petite Ile, la seule île de la Réunion, inhabitée. Ils étaient insaisissables, dans cette île inaccessible où personne ne s'aventure jamais, et ma solitude s'est creusée.








Je suis retourné à Saint-Pierre et, passant devant le cimetière marin, j'ai rendu visite à Sitarane.

J'ai déjà parlé (« tisserin et friandises ») le 20 septembre des padels, ces offrandes malbares posées aux carrefours, à même la route. On y trouve tout ce que le défunt aimait : nourriture, rhum, cigarettes, poule noire décapitée, bougie allumée etc. Du riz, des fruits et des légumes si ce sont des dieux (Ganesh ou Kali) à qui on fait l'offrande. Saint-Expédit a été évoqué le 31 août. J'ai dit aussi à la Toussaint ma gêne de voir des journalistes terroriser et se moquer de ceux qui veulent se concilier les âmes errantes (esclaves morts sans sépulture, suicidés, accidentés etc). Mais le culte voué à Sitarane est si célèbre, si déroutant, qu'il faut bien que j'en dise aussi un mot. Pourquoi un cambrioleur devenu meurtrier est-il devenu un mythe au point que de nombreux livres lui soient consacrés et que le Routard Réunion s'étende sur lui pendant une demi-page ?

Le caillou rényoné est un terrain propice à l'existence des movézams (fantômes), des bébèts (monstres), des spectres se mouvant dans la brume laiteuse des forêts, des trésors maudits, des rites interdits.

De son vrai nom Simicoundza Simicourba, Sitarane était un engagé mozambicain de 40 ans, qui avait rompu son contrat pour devenir journalier et gardien de nuit au Tampon. Sur sa tombe, figurent les noms de ses complices : Fontaine et Saint-Ange.

On lit dans la version d'Henri Négrel présentée dans sa conférence à Sciences et Arts (1964) (La Réunion Catherine Lavaux Ed Cormorans 1998 page 131) : « Au début du siècle, en 1907, une série de vols est commise dans la région de Saint-Pierre et du Tampon. Les voleurs s'introduisent toujours de la même manière dans les cours. Toutes les maisons sont fermées par des portes de bois, bloquées à l'intérieur par une grande barre appelée bascule. A l'aide d'un vilbrequin et d'une mèche anglaise, les malfaiteurs percent dans les portes des trous très rapprochés au dessous de la barre pour pouvoir découper un carré, introduire le bras et la faire pivoter. Les vols, d'abord effectués dans les lieux retirés, dans les « godons » au fond des cours, se rapprochent des habitations et agglomérations. Curieusement, les gens, pourtant aux aguets, n'entendent rien et les chiens n'aboient jamais ». La superstition aidant, les bandits sont crédités de pouvoirs surnaturels : chacun s'inquiète, se sentant menacé. Les vols se succèdent et, un matin de janvier 1909, deux habitantes de la Plaine des Cafres sont cambriolées et brûlées vives. Le 20 mars, un jeune homme estimé est assassiné la veille de son mariage, sa maison est cambriolée. Toute le sud de l'île panique. On renforce portes et volets avec « des pointes à bardeaux » et des plaques de fer. On dort dans la même chambre, on fait le guet à tour de rôle. Le 11 août 1909, un instituteur et son épouse sont sauvagement assasinés. La police est renforcée et on est de plus en plus certain des pouvoirs surnaturels des bandits.

Dans la nuit du 30 septembre, ceux-ci s'attaquent au magasin à café de M. Roussel au Tampon. La porte résiste. Des coups de feu sont échangés avec le gardien de nuit. Les 2 bertelles, les 2 gonis, et le chapeau retrouvés sur place vont permettre de retrouver les coupables. Les bertelles contenaient 1 pistolet, 2 couteaux de boucher, une barre de fer, des plombs de chasse, du poison (datura). Onze personnes sont arrêtées : 8 hommes, 2 femmes, un marmail de 14 ans.

Saint-Ange Calendrin était sorcier. Il fabriquait une poudre hypnotique qui était insufflée par le trou des serrures. Les chiens étaient expédiés avec des boulettes qui ne contenaient pas que de la viande fraîche. Grâce à Saint-Ange, Sitarane se croyait immortel (il n'avait peut-être pas tort). Il fit preuve d'une assurance extraordinaire pendant son procès.

Pendant 8 jours, une foule importante assiste aux débats de la Cour d'Assises de Saint-Pierre. On apprend que les criminels avaient égorgé leurs victimes pour boire leur sang. C'est aux Asises de St-Denis que le verdict final est prononcé : Sitarane, Fontaine et St-Ange sont condamnés à mort, 5 complices écopent des travaux forcés à perpétuité, les 2 femmes et le marmail font seulement un an de prison. St-Ange Calendrin est finalement grâcié car n'ayant jamais tué. Juste avant son exécution, Sitarane demande à être baptisé. Devant la tombe est une grande croix noire sous laquelle sont les crânes des coupables.




J'ai pu constater que la tombe est très fleurie et ce ne sont pas des fleurs en plastique. Une bouteille de rhum à peine entamée, un paquet de gauloises ouvert et plein, des bougies, plusieurs bouquets de fleurs fraîchement coupées. Pour m'approcher de la tombe, j'ai attendu un peu pour être seul et au moment de partir, tout un groupe s'approchait : jour et nuit, c'est le défilé ! Plusieurs livres et revues expliquent qu'on y vient volontiers pour prélever de la terre afin de jeter un sort à un ennemi. La conversion ultime de Sitarane au catholicisme en fait une sorte de saint. Pour d'autres, il vaut mieux rechercher ses bonnes grâces car il est un intercesseur puissant auprès des forces du Mal.

Alors, j'ai repensé aux silhouettes inaccessibles, aux ombres d'oiseaux de Petite Ile, où personne ne s'aventure jamais.






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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 12:59

Commandeur, Oh ! té commandeur

Attend'ein pé nous n'y attend

Va v'nir le temps va v'nir le temps

N'aura pli la race commandeurs ...


Commandeur cass'pas ton chabouc

Ti tap'à moin ti fais ton blanc

Ton gueul'l'est comme ein gros babouc

Poique à moin té lé ressemblant...


Commandeur, Oh ! té commandeur

Attend'ein pé nous n'y attend

Va v'nir le temps va v'nir le temps

N'aura pli la race commandeurs ...


Mon dos y brûle comm'd'si piment

Avec de sel zot l'a frotté

Adié z'angoune ! eh ! Mon z'enfants

D'sus l'échelle moin l'est garrotté...


Commandeur, Oh ! té commandeur

Attend'ein pé nous n'y attend

Va v'nir le temps va v'nir le temps

N'aura pli la race commandeurs ...


Café l'est rouge d'sus l'argamasse

Mon femm'l'a pi cab'lève calou

Z'enfants zot y guett'dand'cal'basse

Si n'a d'manioc la viand'pou'nous...


Commandeur, Oh ! té commandeur

Attend'ein pé nous n'y attend

Va v'nir le temps va v'nir le temps

N'aura pli la race commandeurs ...


Mon zié l'est sec à force pleurer

Commandeur ral'fort ton z'oreil

Marrons dand'cirque y veille soleil

Pou'batt'tambour la liberté...


Commandeur, Oh ! té commandeur

Attend'ein pé nous n'y attend

Va v'nir le temps va v'nir le temps

N'aura pli la race commandeurs ...


La poud'fusils là va péter

Lé sûr qu'no va dans'maloya

Dou lait dou miel pou'nous ouaie ah !

Là dand'nout rond va chanter...


chabouc = fouet

Adié z'angoune = salut la compagnie

argamasse = esplanade où sont stockées les cannes et où sèche le café

calou = pilon

calebasse = fruit qui sert à garder l'eau du riz


Jean Albany
"Bal Indigo" 1976

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25 novembre 2008 2 25 /11 /novembre /2008 18:13











 

LES TRAVAILLEURS 

Mais entends-tu la cloche aux lointaines volées ?
Sous la main du planteur elle annonce le jour.
Sa voix lente, roulant dans le creux des vallées,
Remonte, appelant l'homme aux travaux du labour.

Les Noirs, à son appel, quittent les toits de chaume,
Secouant à leur front un reste de sommeil.
Le firmament sourit et la savane embaume;
Mais pour l'esclave est-il des fleurs et du soleil ?

Ils viennent, on les compte, et le Maître gourmande;
La glèbe aride attend leurs fécondes sueurs.
Ils s'éloignent, suivis du Chef qui les commande,
Et la plaine a reçu l'essaim des travailleurs.

Vois-tu ce Commandeur, hélas! comme eux esclave,
Du fouet armé, debout sous l'arbre du chemin ?
Un chien est à ses pieds; lui, sur un bloc de lave,
Il surveille pensif son noir bétail humain.

Le fer creuse et gémit; la bande aux bras d'athlètes
Fouille le sol brûlant sous l'astre ardent et clair;
Parmi les blonds roseaux luisent les noires têtes;
L'oiseau libre et joyeux passe en chantant dans l'air !

O dure servitude ! ô sort! ô lois cruelles !
Au joug de l'homme ainsi l'homme se voit plier !
Ah! loin de ces tableaux navrants ouvrons nos ailes !
Fuyons, doux bengali ! fuyons pour oublier !

Poèmes et paysages 1852

 

Auguste Lacaussade




un sang d'encre


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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 19:01

O dock dock dock dock

et over-dock

bassins de jeux

de mon enfance

quelle sirène donc

s’est penchée

sur le ber de ma naissance

car

de port en port

de Saint-Pierre

jusqu’au Port

j’ai des algues marines

pour couche

et là

dans ma mémoire

j’habite une ville

qui vient de la mer

de haute mer


Le Port : sur cette commune, près de St-Paul, est le grand port de commerce de La Réunion

Ber : berceau (pour bébé) ; charpente sur laquelle repose un navire en construction


Patrice Treuthardt, Pointe et complainte des galets 1988



la solitude du guetteur de fond


je suis

celui

qui prend la mer

par temps de houle

qui rend la terre

par temps de foule

n’ayant pris

l’heure

avec personne

je n’aurai

de reproche

à faire

qu’à moi-même

en plein

océan

jadis

les nakhudas

firent leur baptême

de mer


Patrice Treuthardt, Les manèges de la terre, 1995



Pressentiment



Je saisis l’air du temps,

Les mains au creux des poches,

Du regret ne sentant

Que les vaines approches.


J’ai peur, seulement peur mon Dieu, d’un paysage

Qui dans ma chambre meurt depuis plus d’un octobre.

J’ai souvenir d’un ciel et des sanglots d’un bobre

Ou d’avoir vu, la nuit, ainsi qu’aux premiers âges

Leur tristesse qui dort étoilée en mes yeux…


Mon île était le monde et je dois y mourir


Mais si la pluie venait toute neuve des mers,

La pluie qui peut porter le ciel au fond des terres,

Saurait-elle baigner un front sevré d’averses

Et languissant d’exil, froide, le consoler,


Bobre, bobre, instrument de musique créole.


Zamal, 1951, Jean Albany


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