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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 13:30

Le 15 septembre, j’ai évoqué brièvement ici Evariste Parny en recopiant un fragment de lettre anticolonialiste, un extrait de chanson madécasse et un bref poème érotique. J’ai aussi fait un copié-collé depuis wikipédia pour les grandes dates et titres d’œuvres. Ce n’est pas assez : je viens de lire une bonne partie de son œuvre, une grosse étude biographique sur l’homme et on se réjouit de sentir (au grand nombre d’erreurs qui apparaissent quand on croise les documents, aux nombreuses zones d’ombre, aux témoignages élogieux venus de Chateaubriand, Baudelaire, Sainte-Beuve etc) qu’un gros travail reste à faire.

Je commence par corriger 3 infimes erreurs voilà ce qui arrive quand on fait du copié-collé :

- La jeune fille dont s’éprend Evariste à 20 ans (elle en a 13/14) s’appelle Esther Lelièvre (et non Lelivre) ; certains livres disent qu’elle s’appelle Esther Trousail, c’est une erreur. Encore Evariste ne l’appelle-t-il jamais autrement qu’Eléonore : l’initiale commune E avant tout

- Un point d’interrogation, dans l’évocation de cette idylle par Wikipedia, fait douter de la sincérité des sentiments du poète. Non seulement la question ne se pose pas car ces poèmes lyriques vivent depuis 2 siècles détachés de la circonstance référentielle, mais les nombreuses lettres authentiques que j’ai lues ne permettent pas de douter des sentiments de l’un et de l’autre. Celles des pères des jeunes gens, en particulier. Mais les biographes ont toujours eu des relations difficiles avec l’objectivité

- Il n’y a pas lieu non plus de douter du lieu d’écriture des Chansons madécasses, elles ont bien été écrites à Pondichéry, entre mars et septembre 1785. A mes yeux, ce sont ces Chansons madécasses et les Elégies qui sont les plus remarquables. En librairie, les œuvres sont soit épuisées, soit difficiles à trouver, soit incomplètes, soit truffées d’erreurs. Mais à la longue, l’œuvre d’Evariste sera « réévaluée » comme on dit aujourd’hui. Pour un étudiant en master de Lettres modernes qui veut traiter un sujet vierge et se rendre utile, Evariste c’est du pain bénit. La (seule) spécialiste, c’est Catriona Seth, Professeur à l’Université de Nancy II  (littérature du XVIIIè siècle).

En 1779, Evariste écrit déjà la souffrance amoureuse comme le fera Musset 40 ans plus tard. Les paysages naturels sont miroirs de l’âme, révélateurs d’émotions et de déchirures profondes, à la manière des romantiques. Evariste a perdu sa mère à quatre ans.

Le tapuscrit que je viens de lire (238 pages) a été écrit par Léon de Forges de Parny qui habite près de Dax et qui l’a terminé en 1976. Il contient 60 lettres qu’il présente comme inédites pour la plupart. Je croyais avoir affaire à un inédit, mais en fait le livre Evariste Parny : Poésies érotiques et autres poèmes publié en 2001 aux éditions Grand Océan contient toute la partie biographique. Gilles de Forges de Parny, a donc transmis un exemplaire de l’ouvrage de son oncle au directeur des éditions Grand Océan, Jean-François Reverzy, et il a très bien fait.

L’ironie du sort veut que Grâce Vally (mariée à Evariste en 1802), Esther Lelièvre et Evariste Parny soient tous les 3 nés à l’isle Bourbon, entre 1753 et 1760, soient venus en métropole peu avant la Révolution, soient morts et enterrés à soixante ans environ en métropole.

Dans les années 1780, Chateaubriand, plus jeune de 15 ans qu’Evariste, écrit : « Je savais par cœur les élégies du chevalier de Parny, et je les sais encore. Je lui écrivis pour lui demander la permission de voir un poète dont les ouvrages faisaient mes délices ; il me répondit poliment : je me rendis chez lui rue de Cléry. Je trouvai un homme assez jeune encore (Parny avait 35 ans), de très bon ton, grand, maigre, le visage marqué de petite vérole. Il me rendit ma visite. Je le présentai à mes sœurs. Il aimait peu la société et il en fut bientôt chassé par la politique. Il était alors du vieux parti. Je n’ai point connu d’écrivain qui fût semblable à ses ouvrages : poète et créole, il ne lui fallait que le ciel de l’Inde, une fontaine, un palmier et une femme. Il redoutait le bruit, cherchait à glisser dans la vie sans être aperçu, sacrifiait tout à sa paresse, et n’était trahi dans son obscurité que par ses plaisirs qui touchaient, en passant, sa lyre ».

Dans Le voyage de Baudelaire à l’île Maurice et à la Réunion (Sham’s éditions) 2000, Emmanuel Richon, écrivain et spécialiste de Baudelaire, écrit page 48 : « Les Chansons madécasses de Parny faisaient partie des lectures de Baudelaire, c’est attesté. L’œuvre de Parny faisait partie des livres que lui avait légués son père. Mais ce sont les poèmes érotiques de Parny qui exercent la plus forte influence sur Baudelaire. Le poète parisien était suffisamment habité par ses propres souvenirs tropicaux pour ne pas avoir besoin de recourir à ceux du Réunionnais. L’influence principale est d‘ordre érotique, bien que l’érotisme baudelairien aille encore plus loin. Pourtant Parny n’était pas non plus un enfant de chœur en la matière. Baudelaire s’est aussi inspiré de Parny pour ses Petits Poèmes en Prose. Parny fut l’un des premiers à avoir inventé le genre. C’est aussi lui qui a introduit la figure du nègre dans la littérature. Il était aussi « moderne » que Baudelaire avant l’heure. »

J’ai choisi de recopier ici un « Billet » (coquin), un poème doux et douloureux comme un regret de Du Bellay qui s’appelle « Complainte » et la 6è élégie que j’ai l’intention de faire étudier à mes élèves de 1S et 1ES (l’examinateur fera-t-il le lien avec le nom du lycée ?).

 

Billet

Apprenez, ma belle,

Qu'à minuit sonnant,

Une main fidèle,

Une main d'amant,

Ira doucement,

Se glissant dans l'ombre,

Tourner les verrous

Qui dès la nuit sombre,

Sont tirés sur vous.

Apprenez encore

Qu'un amant abhorre

Tout voile jaloux.

Pour être plus tendre,

Soyez sans atours,

Et songez à prendre

L'habit des Amours.

 

 

Complainte

 

Naissez, mes vers, soulagez mes douleurs,

Et sans effort coulez avec mes pleurs.

 

Voici d'Emma la tombe solitaire,

Voici l'asile où dorment les vertus.

Charmante Emma ! tu passas sur la terre

Comme un éclair qui brille et qui n'est plus.

J'ai vu la mort dans une ombre soudaine

Envelopper l'aurore de tes jours ;

Et tes beaux yeux se fermant pour toujours

A la clarté renoncer avec peine.

 

Naissez, mes vers, soulagez mes douleurs,

Et sans effort coulez avec mes pleurs.

 

Ce jeune essaim, cette foule frivole

D'adorateurs qu'entraînait sa beauté,

Ce monde vain dont elle fut l'idole

Vit son trépas avec tranquillité.

Les malheureux que sa main bienfaisante

A fait passer de la peine au bonheur,

N'ont pu trouver un soupir dans leur coeur

Pour consoler son ombre gémissante.

 

Naissez, mes vers, soulagez mes douleurs,

Et sans effort coulez avec mes pleurs.

 

L'amitié même, oui, l'amitié volage

A rappelé les ris et l'enjouement ;

D'Emma mourante elle a chassé l'image ;

Son deuil trompeur n'a duré qu'un moment.

Sensible Emma, douce et constante amie,

Ton souvenir ne vit plus dans ces lieux ;

De ce tombeau l'on détourne les yeux ;

Ton nom s'efface, et le monde t'oublie.

 

Naissez, mes vers, soulagez mes douleurs,

Et sans effort coulez avec mes pleurs.

 

Malgré le temps, fidèle à sa tristesse,

Le seul Amour ne se console pas,

Et ses soupirs renouvelés sans cesse

Vont te chercher dans l'ombre du trépas.

Pour te pleurer je devance l'aurore ;

L'éclat du jour augmente mes ennuis ;

Je gémis seul dans le calme des nuits ;

La nuit s'envole, et je gémis encore.

 

Vous n'avez point soulagé mes douleurs ;

Laissez, mes vers, laissez couler mes pleurs.

 

 

Sixième élégie

 

J'ai cherché dans l'absence un remède à mes maux ;

j'ai fui les lieux charmans qu'embellit l’infidelle.

Caché dans ces forêts dont l'ombre est éternelle,

j'ai trouvé le silence, et jamais le repos.

Par les sombres détours d'une route inconnue,

j'arrive sur ces monts qui divisent la nue.

De quel étonnement tous mes sens sont frappés !

Quel calme ! Quels objets ! Quelle immense étendue !

La mer paroît sans borne à mes regards trompés,

et dans l'azur des cieux est au loin confondue ;

le zéphyr en ce lieu tempère les chaleurs ;

de l'aquilon par fois on y sent les rigueurs ;

et tandis que l'hiver habite ces montagnes,

plus bas l'été brûlant dessèche les campagnes.

 

Le volcan dans sa course a dévoré ces champs ;

la pierre calcinée atteste son passage.

L' arbre y croît avec peine ; et l' oiseau par ses chants

n' a jamais égayé ce lieu triste et sauvage.

Tout se taît, tout est mort ; mourez, honteux soupirs ;

mourez, importuns souvenirs,

qui me retracez l' infidelle ;

mourez, tumultueux desirs,

ou soyez volages comme elle.

Ces bois ne peuvent me cacher ;

ici même, avec tous ses charmes,

l' ingrate encor me vient chercher ;

et son nom fait couler des larmes

que le tems auroit dû sécher.

ô dieux ! Oh ! Rendez-moi ma raison égarée ;

arrachez de mon coeur cette image adorée ;

éteignez cet amour qu'elle vient rallumer,

et qui remplit encor mon ame toute entière.

Ah ! L'on devroit cesser d'aimer

au moment qu'on cesse de plaire.

Tandis qu' avec mes pleurs, la plainte et les regrets

coulent de mon ame attendrie,

j'avance, et de nouveaux objets

interrompent ma rêverie.

Je vois naître à mes pieds ces ruisseaux différens,

qui, changés tout-à-coup en rapides torrens,

traversent à grand bruit les ravines profondes,

roulent avec leurs flots le ravage et l'horreur,

fondent sur le rivage, et vont avec fureur

dans l'océan troublé précipiter leurs ondes.

Je vois des rocs noircis, dont le front orgueilleux

s'élève et va frapper les cieux.

Le tems a gravé sur leurs cimes

l'empreinte de la vétusté.

Mon oeil rapidement porté

de torrens en torrens, d'abîmes en abîmes,

s'arrête épouvanté.

ô nature ! Qu'ici je ressens ton empire !

J'aime de ce désert la sauvage âpreté ;

de tes travaux hardis j'aime la majesté ;

oui, ton horreur me plaît ; je frissonne et j'admire.

 

Dans ce séjour tranquille, aux regards des humains

que ne puis-je cacher le reste de ma vie !

Que ne puis-je du moins y laisser mes chagrins !

Je venois oublier l’ingrate qui m'oublie,

et ma bouche indiscrète a prononcé son nom ;

je l'ai redit cent fois, et l'écho solitaire

de ma voix douloureuse a prolongé le son ;

ma main l'a gravé sur la pierre ;

au mien il est entrelacé.

Un jour le voyageur, sous la mousse légère,

e ces noms connus à Cythère

verra quelque reste effacé.

Soudain il s'écrîra : son amour fut extrême ;

il chanta sa maîtresse au fond de ces déserts.

Pleurons sur ses malheurs, et relisons les vers

qu' il soupira dans ce lieu même.

 

http://www.academie-francaise.fr/immortels/index.html

 

 

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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 19:07
2 photos prises ce matin, l'une de la toute petite tourterelle bourbon, l'autre du martin triste. J'espère bien vous montrer un jour les taches blanches des ailes du martin, mais il n'est pas facile à prendre en vol.

Demain, quelque chose, promis depuis longtemps, sur évariste de parny, et sans doute baudelaire, voire tel ou tel écrivain créole. Demain aussi, skype avec mamie.

Dernier conseil de classe ce matin : ça veut dire que la semaine s'est passée à 100% à corriger des copies. ouf




le martin triste construit son nid dans un trou de mur ou de tronc d'arbre. Il a des couvées de 4 à 6 œufs. Les Réunionnais les capturent dès leur plus jeune âge et les nourrissent eux-mêmes. À un certain âge, ils coupent le filet (petit muscle se trouvant sous la langue du martin) ; bien que le martin ne soit pas capable de reproduire de longues phrases, il peut, grâce à cette opération, répéter quelques mots simples, ou siffler des airs connus, ce qui fait la joie des Réunionnais. source : wikipedia


Généralement le martin triste vie en  groupe. A la différence des autres oiseaux, il marche plutôt qu'il ne sautille. Il se nourrit au sol et spécialement sur les bords des routes. Il est familier et effronté, souvent venant dérober quelques petits morceaux près des gens ou des animaux domestiques. Les couples de martins tristes restent ensemble année après année, et gardent le même territoire. Chaque couple a deux couvées par an. Le nid est une
coupe faite d'herbes sèches, de branchettes et de feuilles, il est  placé en général dans une cavité, dans un arbre, une falaise , ou  dans un épais fourré de végétation. La femelle dépose 1 à 6 oeufs bleu verdâtre.
Bien que le martin triste ne soit pas capable d'apprendre à imiter les discours des humains, il peut apprendre  quelques mots et phrases et être compris. source : mi_aim_a_ou.com


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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 19:20
Pour les métros qui connaissent peu la Réunion, le Dimitile (du nom d'un capitaine marron) est un massif montagneux qui correspond au tiers inférieur droit (sud-est) du cirque de Cilaos, qui est lui-même celui des 3 cirques qui est le plus au sud. Pour le gravir (par le sud-sud-est), on a le choix entre 3 itinéraires difficiles (zébre, jument, bayonne) et un facile, celui que mon groupe de 10 randonneurs a pris : la chapelle.

Parti tôt le matin pour avoir le soleil, j'ai apprécié cette rando loin des hommes, en territoire marron, dans les nuages, au milieu des fougères arborescentes, des acacias, des tamarins des hauts, des arums, des barbes de saint-antoine, des genêts, des fuschias et des géraniums. De temps en temps, un tec-tec s'approche, un vers ou un insecte dans le bec. Il est curieux et veut savoir ce que je viens faire. La lumière change rapidement avec la météo, l'heure, l'altitude, le relief, le filtrage assuré par les feuillages. L'air humide est chargé de fragrances. Ici un petit pont de bois, là une case de forestier, plus loin la piste des 4X4 parcourue par les gardiens des 3 ou 4 refuges avec leur pick-up land-rover defender surchargé mais aussi les Cayenne Porsche et X3 BMW turbo 4X4 neufs, bruyants et polluants de quelques oisifs très inquiets à l'idée qu'on puisse sous-estimer le niveau de leur compte en banque.

Au bout de 5h, à 1700 mètres : le refuge Emile. Il est impeccablement tenu par François, le fils d'Emile. Pour réserver : SCA Payet frères 31 rte du Bras-Long  97414 Entre-Deux. gite-emile@wanadoo.fr  02 62 57 43 03

Au mur, un tableau de 150X250 représentant un car Citroën des années 1940, composé de 104 carrés. Les élèves de l'école publique de l'Entre-Deux, école où Emile était instituteur, se sont partagés le travail : un carré chacun.




















le gîte Emile



ci-dessus, L'entre-deux (point de départ des itinéraires pour le dimitile) vu du refuge Emile au moment où la nuit tombe


le pâté créole

Le lendemain, lever à 4h45 pour gravir 200 mètres de dénivellé et apercevoir Cilaos depuis la crête. Le son monte, des cocoricos nous parviennent des basse-cours du cirque. 7,5 kms nous séparent de l'église, 13kms jusqu'aux 3 salazes, mais on voit avec précision tous les détails grâce au grossissement X 20. Là-bas, l'îlet à cordes sort de l'ombre peu à peu.



le grand Bénare et le col du Taïbit là-bas, à 14 kms, nous attendent (décembre?) la lune nous dit : "pas cap!"


ci-dessus, Cilaos, à 8 ou 9 kms, vu du dimitile (cote 2100 mètres)

overblog compresse comme un malade (1,5M° deviennent 25K°) sinon vous auriez vu le collège, le gîte Clair de lune, et le restau "le cottage" près de la mare

ci-dessus, les 3 salazes (à 13 kms au moins à vol d'oiseau)

ci-dessus, îlet à cordes (à 11 ou 12 kms)




Qui était Dimitile (en malgache : le “guetteur”) ? le chef d’un groupe de 24 marrons qui, en 1743, enlevèrent Jeanneton, une esclave mozambicaine propriété de Pierre Hibon, dans les Hauts de Saint-Paul. Le détachement traverse avec elle une partie de l’île - Mafate, Cilaos - puis longe le Bras de Cilaos jusqu’à la Rivière Saint-Etienne, gravit les remparts jusqu’à la planèze du Dimitile en direction de la Rivière des Remparts, en passant par la Plaine des Cafres... Les rebelles trouveront plus tard sur leur route le “chasseur de noirs” François Mussard, qui extermine en 1752 le “roi” Laverdure et la “reine” Sarlave, dont le camp était proche de l’îlet marron. Jeanneton a décidé finalement de quitter le camp marron pour retrouver la propriété du maître, laissant un récit de son “rapt”. 

Pour en savoir plus sur le dimitile : Association Capitaine Dimitile

D'autres informations sur le marronnage dans le site du comité pour la mémoire de l'esclavage

 

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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 18:00
ça y est, l'une des deux grues du viaduc de ravine fontaine, à plus de 5kms, est démontée
sachant qu'avec les 3 photos suivantes faites ce matin de ma fenêtre (grossissement 20 fois, 10M° de pixels), on peut obtenir les 6 suivantes, isle-bourbon.com vous offre un petit quizz (vous cochez les réponses que vous voulez, de toute façon, vous avez gagné) :










-- mes impôts sont bien employés
-- la fin de la pollution auto n'est pas pour demain
-- la technologie française va mieux s'exporter
-- merci à l'ouvrier rényoné
-- celui qui ne porte pas son casque de chantier devrait être dénoncé et celui qui boit au goulot aussi
-- la fin des embouteillages est pour bientôt
-- bravo aux ingénieurs (Arts et Métiers, Ponts, Centrale, Mines) et à Eiffage
-- et tout ça pour que le Président du Conseil Régional puisse frimer

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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 17:23
Le tec-tec, ou tarier de la Réunion (saxicola tectes), est un sympathique oiseau endémique de l'île. Il ne vit qu'à La Réunion, surtout dans les clairières, au bord des sentiers, entre 300 et 2500 mètres.  Il est protégé par arrêté ministériel depuis 1989. Il est peu farouche et son cri se compose de petits claquements secs et brefs, d'où son nom. Il se nourrit d'insectes et actuellement les va-et-vient sont continuels pour nourrir les petits.
Dans l'article bulbul j'ai remplacé le chant du bulbul de 3M° par une version de 1M°. Ci-dessous, les 3 enregistrements du tec-tec ne font que 500K° chacun.


tectec1 (.wav 500K°)


tectec2 (.wav 500K°)


tectec3 (.wav 500K°)













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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 18:07










La lune blanche 
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...

Ô bien-aimée.

L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...

Rêvons, c’est l’heure.

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise...

C’est l’heure exquise.

La Bonne chanson Verlaine




Clair de lune

Lune mellifluente aux lèvres des déments
Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands
Les astres assez bien figurent les abeilles
De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles
Car voici que tout doux et leur tombant du ciel
Chaque rayon de lune est un rayon de miel
Or caché je conçois la très douce aventure
J'ai peur du dard de feu de cette abeille Arcture
Qui posa dans mes mains des rayons décevants
Et prit son miel lunaire à la rose des vents

Alcools, Apollinaire




Complainte de la Lune en province


Ah ! la belle pleine Lune,
Grosse comme une fortune !

La retraite sonne au loin,
Un passant, monsieur l'adjoint;

Un clavecin joue en face, 5
Un chat traverse la place :

La province qui s'endort !
Plaquant un dernier accord,

Le piano clôt sa fenêtre.
Quelle heure peut-il bien être ? 10

Calme Lune, quel exil !
Faut-il dire : ainsi soit-il ?

Lune, ô dilettante Lune,
A tous les climats commune,

Tu vis hier le Missouri, 15
Et les remparts de Paris,

Les fiords bleus de la Norvège,
Les pôles, les mers, que sais-je ?

Lune heureuse ! ainsi tu vois,
A cette heure, le convoi 20

De son voyage de noce !
Ils sont partis pour l'Écosse.

Quel panneau, si, cet hiver,
Elle eût pris au mot mes vers !

Lune, vagabonde Lune, 25
Faisons cause et moeurs communes ?

O riches nuits ! je me meurs,
La province dans le coeur !

Et la Lune a, bonne vieille,
Du coton dans les oreilles. 30

Complaintes XVII Jules Laforgue




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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 19:01

c'est la fête de la synthèse chlorophyllienne



mais le vert paradis des amours enfantines
Moesta et errabunda Baudelaire













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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 18:38
"les parfums, les couleurs et les sons se répondent" "Correspondances" Fleurs du Mal  Baudelaire

Je possédais aussi les tubes Lefranc Vermillon et Carmin. Ces couleurs-là, celles de la colère et de la passion, j'ai bien conscience qu'il leur faut une éruption volcanique. Elle viendra ! Je la rajouterai aussitôt que le piton de la Fournaise le décidera. D'ici là, vous vous contenterez des flamboyants que j'ai photographiés ce matin, du « Concert » de Nicolas de Staël, des cardinals que j'avais pris dans la ravine Saint-Gilles, de fleurs diverses et variées, de couchants, de parapentes et vos souvenirs suppléeront : petit chaperon de Perrault, Lacryma cristi, Sangre de toro (catalunya) ou plus simplement goût du rouge à lèvres de la dernière femme embrassée passionnément.

Demain, pas de blog. Vendredi au mieux un petit. Samedi pas de blog (ascension du Dimitile). Dimanche : suite de nos palpitantes aventures.

J'ai fait quelques ajouts dans des articles passés :

- un poème de Nicolas Gerodou « compagnie des nuages » dans l'article « nuages »

- un autre, « Grands bois » dans l'article « la nouvelle »

- une photo de Laurent M dans « safran or citron »

Grâce à Christine, je dispose depuis ce soir d'une version allégée du chant du bulbul et je vous mets ça en ligne dès que possible pour remplacer l'actuelle qui pèse 3M° soit beaucoup trop. Il faut être patient que voulez-vous. Le touch-pad et le clavier de mon ordinateur haut-de-gamme acheté en juin sont cassés, j'ai acheté clavier USB et souris. Demain, le même ordi me sert à passer des vidéos à mes élèves et je fournis aussi le cable HDMI bien sûr (l'éduc nat !). Free m'ayant sucré un site, j'ai cherché et trouvé un autre magasin pour stocker le fichier son.




































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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 07:16
bulbul orphée (pycnonotus jocosus) dit merle de Maurice :
a réveillé tout le monde avec ses cris stridents ce matin car les letchis ne mûrissent pas assez vite à son goût










si le lien ci-dessous vers un fichier wav ne s'ouvre pas (alors que vous avez windows media player), je chercherai la solution plus tard
pas de panique

chant du bulbul (.wav 1M°)



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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 19:24
la terre est bleue comme une orange (paul éluard)
l'azur, l'azur, l'azur (stéphane mallarmé)
ma couleur préférée, c'est le noir
je comprends qu'arthur rimbaud l'ait placée en 1er, en alpha
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles
à 5 ans, en CP, j'avais peur dans le noir
impossible de faire pipi dans le cabinet noir porte fermée
il fallait que j'apprenne à vivre à tâtons
je n'ai pourtant pas compris tout de suite
un divorce quand même
et puis l'oméga du bleu m'a rappelé à moi-même
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -
prusse outremer cobalt c'était mes tubes de gouache Lefranc ou Bourgeois achetés grâce aux économies sur plusieurs mois (années 50)
j'ai appris à vivre dans le noir, j'y suis encore
serge gainsbourg aussi
c'est pas noé, moïse, ray charles, esbjörn svensson ou obama qui me démentiront
























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