24 septembre 2008
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11:53
Non seulement Euphrasie m'a fait très plaisir en redoublant mon éloge des filaos, mais elle m'a indiqué un passage de La Quarantaine de JM Le Clézio (1995, folio, p169) où il les apprécie
également. Pour la remercier, je recopie donc plus bas son beau poème déposé dans un commentaire et que tout le monde n'a peut-être pas lu. J'ai pris les photos ce matin sur la plage de
Saint-Leu.
"21 juin
J'ai dormi la plus grande partie de ce jour, à l'orée du bois de filaos. J'aime le bruit que fait le vent dans leurs aiguilles. Je me souviens de l'histoire que me racontait Jacques, autrefois, à Paris, quand nous nous retrouvions chez mon père, et le nom des filaos résonnait pour moi comme un nom magique, un arbre qui n'existe que dans les légendes"
La Quarantaine Le Clézio

Filao (à l’Hermitage)
Par la grâce du lagon le filao file de ses aiguilles fines une ombre discrète, voire indécise parfois même infidèle – aiguilles ? Rien ne pique rien n’agresse rien ne se coud à son contact. A peine la rugosité des fruits effraie-telle les pieds nus des naïades. Non sans tendresse il abrite les déjeuneurs en sieste ferme les yeux quand à ses pieds ils laissent canettes et fillettes packs et polystyrène. Au bruissement ténu de ses branches se lie la roucoule des tourterelles enluminées de bleu. Légères elles foulent son tapis puis font l’amour à trois sur une branche. Depuis longtemps l’océan de ses vagues lestées de corail mort lui lèche méchamment les jambes l’arrache au sable exhibe ses racines. S’offrent alors à l’œil griffon gris torse licorne pieuvre ou phénix : de son corps défendant voici l’artiste filao à l’œuvre figurative. Plein soleil vent de mer écoutez son murmure complice quand à ses racines tendues désinvolte la vacancière accroche son paréo et fait sècher son string.
Euphrasie


J'ai dormi la plus grande partie de ce jour, à l'orée du bois de filaos. J'aime le bruit que fait le vent dans leurs aiguilles. Je me souviens de l'histoire que me racontait Jacques, autrefois, à Paris, quand nous nous retrouvions chez mon père, et le nom des filaos résonnait pour moi comme un nom magique, un arbre qui n'existe que dans les légendes"
La Quarantaine Le Clézio

Filao (à l’Hermitage)
Par la grâce du lagon le filao file de ses aiguilles fines une ombre discrète, voire indécise parfois même infidèle – aiguilles ? Rien ne pique rien n’agresse rien ne se coud à son contact. A peine la rugosité des fruits effraie-telle les pieds nus des naïades. Non sans tendresse il abrite les déjeuneurs en sieste ferme les yeux quand à ses pieds ils laissent canettes et fillettes packs et polystyrène. Au bruissement ténu de ses branches se lie la roucoule des tourterelles enluminées de bleu. Légères elles foulent son tapis puis font l’amour à trois sur une branche. Depuis longtemps l’océan de ses vagues lestées de corail mort lui lèche méchamment les jambes l’arrache au sable exhibe ses racines. S’offrent alors à l’œil griffon gris torse licorne pieuvre ou phénix : de son corps défendant voici l’artiste filao à l’œuvre figurative. Plein soleil vent de mer écoutez son murmure complice quand à ses racines tendues désinvolte la vacancière accroche son paréo et fait sècher son string.
Euphrasie

