
Photo 2/07/09. (c) tv5 fusillade au palais 14H50

La destitution du maire de Tana n'a évidemment rien réglé. La violence reprend. Je copie-colle le fil des événements à 18h heure rényonaise + 2 photos pris dans le site Sobika (pour l'instant, rien dans le site de L'Express), un article du JIR/Clicanoo d'aujourd'hui et un article de Rue89 d'avant-hier.
http://www.sobika.com/
http://www.lexpressmada.com/
17H08 : Un camion militaire brule sur l'avenue de l'indépendance
17H00 : Benjamin Andriamparany Radavidson demande sur Radio Antsiva au parlement de destituer Marc Ravalomanana
16H57 : Toujours des rafales de tirs entendus a Antaninarenina. Pas d'infos sur qui sont les auteurs et les cibles de ces tirs
16H55 : Selon des témoignages, une explosion de mines a Antaninarenina est ce qui a fait le plus de victimes ( matv )
16H30 : Des gendarmes blessés par balle arrivent à l'hopital HJRA.
16H28 : Selon nos journalistes sur place, plus de 40 morts par balle .
15H55 : Selon radio Antsiva, les forces de l'ordre qui étaient dans le palais sont sorties et seraient les auteurs de coups de feu actuels ( radio antsiva )
15H50 : coups de feu a Antaninarenina
15H48: Selon les journalistes regroupés à xxxx, il y aurait 31 morts dont un cameraman de la RTA. Bilan provisoire à confirmer
15H47 : Selon RFI, les tirs venaient de l'intérieur du palais
15H40 : Il y a des victimes, mais pas encore de bilans officiels.
15H15 : Situation toujours tendue
15H13 : Andry Rajoelina demande sur sa radio a l'Emonat de prendre des dispositions
15H12 : Sur sa radio, Andry TGV dit que c'est la garde présidentielle qui a tiré. Information non confirmée.
15H10 : Impossible de savoir quels sont les militaires qui ont tiré car trop de témoignages contradictoires.
15H00 : Les secours pompiers et ambulances convergent vers Antaninarenina
14H50 : Les tirs proviendraient des militaires a l'exterieur du palais (en Attente de confirmation)
14H48 : Les militaires continuent de tirer.
14H47 : Des corps par terre. Des blessés. des cris.
14H46 : Les militaires ont tiré sur la foule !
14H44 : Le général Dolin est resorti. la foule se dirige vers le palais.
14H38 : Andry TGV attend au niveau du trésor, les militaires sont toujours là aussi.
14H35 : La délégation conduite par le Général Dolin est dans le palais présidentiel. Interdiction faite aux journalistes d'entrer.
14H31 : La foule marche sur le palais sans contrainte Général Dollin, des députés, TGV, Monja en tête de cortège.
14H30 : Les forces de l'ordre rebroussent chemin .
14H20 : Le président n'est pas dans le palais
14H12 : Les forces de l'ordre ont dit " qu'ils ont toute liberté de tirer" car les manifestants sont en zone rouge
14H02 : Hiram-pivahana en dehors du Palais...Général Dolin en négociation avec les militaires
13H58 : TGV et Monja sont devant Ambotsirohitra
13H56 : Déploiement des forces armées de Mahazoarivo ( palais 1er ministre ) sur Antaninarenina
13H55 : Consignes ont été données à la foule de rester calme et de suivre les directives.
13H53 : Discussion avec l'EMONAT sur place.
13H52 : la garde présidentielle se trouve a l'intérieur du palais
13H45 : TGV et Monja, passent en voiture devant la BNI Analakely direction Ambotsirohitra
13H44 : Personne ne sait si Marc Ravalomanana est au palais ou non
13H43 : Les Forces de l'ordre devant le palais annoncent qu'elles ne feront rien !
13H38 : Le convoi se dirige lentement vers Antaninarenina. Foules très impressionnante !
13H26 : Antaninarenina : les forces de l'ordre sont au niveau de ex-shoprite prisunic et ONE.
13H25 : TGV, Monja et les manifestants sont en direction du Palais d'Ambotsirohitra !!!!
13H20 : " Ambotsirohitra" appartient au peuple déclare Andry tgv
13H15 : Andry TGV annonce qu'ils vont aller à Ambotsirohitra ce jour !
13H05 : Monja Roindefo fait un discours dans les 3 langues officielles : malgache, francais, anglais.
12H56 : Monja Roindefo 43 ans est le fils de Monja Jaona et président du parti Monima Ka.
12H49 : Andry TGV sera président de la "Haute autorité pour la transition"
12H47 : Monja Roindefo, premier ministre du gvt annoncé de Andry TGV
12H30 : Des "casseurs" sont présents à proximité de la gare de soarana
12H20 : Andry Rajoelina commence son kabary place du 13 mai
04H12 : Rossy ne sera pas à Tana ce samedi. Il n'a pas ou pu embarquer.
http://www.clicanoo.com/index.php?id_article=201609&page=article
Un groupe de partisans du maire déchu de la capitale Andry Rajoelina, devenu le principal opposant au pouvoir malgache, a commencé à marcher vers un des bureaux du président Marc Ravalomanana, après un face-à-face de près d'une heure avec les forces de l'ordre. Un premier cordon de policiers anti-émeutes s'est replié face à l'avancée des manifestants, mais un second cordon, plus proche du palais présidentiel, a tiré à balles réelles. Peu auparavant, le maire de la capitale, 34 ans, avait, devant quelque 20.000 partisans réunis sur la place du 13-Mai, pris la tête d'une "Haute Autorité de transition" qu'il venait de créer, franchissant une nouvelle étape dans son opposition au régime. Il avait ensuite appelé ses partisans à se rendre vers ce palais présidentiel pour y installer le "Premier ministre" qu'il venait de nommer. Andry Rajoelina, qui a engagé des procédures pour destituer le président Ravalomanana, a lui-même été destitué par les autorités.
© 2009 AFP
Madagascar, victime de ses politiques et des multinationales
Par Michel Koutouzis | Consultant | 05/02/2009 | 14H49
http://www.rue89.com/2009/02/05/madagascar-victime-de-ses-politiques-et-des-multinationales
Dans les statistiques des organisations internationales, Madagascar est à peine visible: infrastructures rudimentaires (pas de réseau routier et ferroviaire conséquent), administration disparate et très mal payée, maillage territorial très centralisé, milliers de côtes sans aucune surveillance... Ce pays est une tête de pont idéale pour le crime organisé.
Madagascar est, comme le Congo ou l'Angola, un blasphème géologique: le pays est pauvre, mais son sous-sol est extrêmement riche en gemmes de toutes sortes. Et du côté du canal du Mozambique, on y découvre, de manière accélérée, d'importants gisements d'hydrocarbures.
Le long règne du président Ratsiraka, qui dirigea d'une main de fer le pays pendant un tiers de siècle (1975-2002, avec une interruption de quatre ans au milieu des années 90), a transformé Madagascar.
Ce joyau de l'empire colonial français est devenu une immense entreprise de prédation des ressources naturelles, grâce à un système de gestion basé sur la corruption et des baronnies claniques et familiales, qui, toutes, déclaraient allégeance au président déchu.
Une double administration: un Etat faible, des clans prédateurs forts
Une double administration s'est mise en place: d'une part, celle de l'Etat aux moyens vétustes et d'autre part celle du Président et des clans prédateurs.
Toute entreprise engrenant des bénéfices substantiels (ilang-ilang, cannelle, poivre, pierres industrielles, pierres précieuses et semi-précieuses, café, bois tropical, tourisme, etc.), fonctionna au sein d'un système dit "informel", échappant aux contrôles de l'Etat.
Même les produits de première nécessité, comme le riz, par des mécanismes sophistiqués, et du fait que la terre appartient à plus de 80% à l'Etat, étaient contrôlés par la famille présidentielle et ses acolytes.
Si la gestion interne était le "fait du prince", les exportations -surtout l'or, les pierres précieuses et semi-précieuses- passèrent rapidement aux mains des clans asiatiques et africains agissant souvent pour le crime organisé.
Certains hommes d'affaires véreux, américains et européens, ayant passé des contrats d'exportation avec l'entourage présidentiel, en font de même.
Après 2002, des espoirs déçus par Ravalomanana
La chute du clan Ratsiraka et l'affaiblissement des baronnies pouvait faire espérer l'avènement d'une nouvelle ère.
En 2002, le Président Marc Ravalomanana a conquis le pouvoir en dirigeant une insurrection populaire contre la corruption et l'isolement de l'île. Il a ensuite gagné les élections sur un discours d'homme d'affaires (qu'il est), libéral, ouvert à la coopération internationale, au libre échange et la modernisation du pays.
Mais il est très vite devenu clair, malgré certaines reformes et la création d'un pôle anticorruption (Bianco), que rien ne changeait vraiment. Les nouveaux investisseurs étaient purement et simplement rackettés, le Président multipliait les pôles de ses activités et de ses domaines réservés.
Une liste existe à Madagascar qui vous indique dans quoi vous ne pouvez pas investir. Chaque année, cette liste s'allonge.
La Banque mondiale, l'Union européenne, la Chine, l'Allemagne, la France, pour ne citer que les plus gros bailleurs de la communauté internationale ont vu, année après année, la transformation d'un pays éclaté en une entreprise présidentielle qui taillait en lots l'ensemble du pays faisant espérer des concessions minières et sous-marines. Elles aboutissaient rarement, mais tenaient les investisseurs en laisse.
Au coeur du système: le ministère des Mines
Au centre de ce système de prédation, le ministère des Mines et la politique minière menée à Madagascar depuis des décennies.
Le concept de "mine sauvage" veut qu'à la place d'une exploitation rationnelle, on a privilégie une exploitation de masse par une centaine de milliers de "creuseurs". Issus de la partie la plus déshéritée de la population malgache, ils trouvent là un moyen de subsistance.
Deux autres raisons invoquées pour le maintien de ce système de mine sauvage sont des contrevérités: l'éparpillement des mines et leur faible rendement d'une part, et le fait que les pierres semi-précieuses (pierres fines) n'intéressent pas le secteur minier international.
Le résultat de cette ingénierie trafiquante est que les pierres précieuses et pierres fines à Madagascar ne représentent annuellement qu'autour de 1% des exportations enregistrées. Le reste s'évapore.
Par ailleurs, le ministère des Mines et de l'Energie, est toujours déficitaire et la police minière, qui n'a toujours pas de véhicule, emploient en tout et pour tout une dizaine d'agents...
La terre appartenant dans sa grande majorité à l'Etat (les paysans sont simplement tolérés), le ministère de l'Aménagement du territoire a distribué des concessions énormes (un dixième du territoire) à des entreprises étrangères.
C'est ce qui a mis le feux aux poudres: en brandissant la carte tamponnée du droit de prospection de la société coréenne Daewoo à sa propre télévision, le jeune maire d'Antananarivo (qui avait appuyé Ravalomanana dans sa conquête du pouvoir mais se sent exclu du gâteau de la prédation), mène aujourd'hui la dissidence à la tête de son propre parti dont le nom est un tout un programme: le TGV.
Car Madagascar vit dans le domaine de l'imagerie et de la mythologie du progrès. En attendant, ce pays qui est loin de manquer de ressources -ou à cause de cela?- subsiste dans une pauvreté absolue.