MADA
Fil info mada 8 mars intéressant bien que confus :
16H55 situation confuse pour le moment faute d'informations verifiables sur la scission entre militaires. Dès que nous aurons des infos sûres, nous les diffuserons ci après. 16H35 Réunion de militaires (sous officiers) confirmée. Ils refusent d'obéir aux ordres du colonel Faly ( gouvernement ) . Ils font scission avec l'Etat Major officiel et rejoignent le camp Tgv.
15H Pas de confirmation de la réunion militaire annoncée par Radio Antsiva. La radio est brouillée actuellement
12H Les militaires ont été conviés a une réunion générale de l'Etat Major ( Source Radio Antsiva )
19H30 ( H.Madagascar ) la situation actuelle à Antananarivo est très confuse d'un point de vue militaire. Nous recevons des informations jugées sûre mais contradictoires de part et d'autre ! Plutot que de les diffuser, nous patientons jusqu'à ce qu'une situation claire apparaisse. Merci pour votre compréhension
Dimanche 8 Mars :
19H16 : Confirmé : mutinerie au camp militaire du Capsat Tana. Des militaires ont décidé de ne plus obéir aux ordres de l'Emmonat.17H Alain Andriamamora général de brigade dit sur Radio Mada qu'il n'y aura pas d'attaque de camp
16H55 situation confuse pour le moment faute d'informations verifiables sur la scission entre militaires. Dès que nous aurons des infos sûres, nous les diffuserons ci après.
REUNION
"Il est temps d'instaurer une vraie égalité entre la métropole et les DOM"
LEMONDE.FR | 06.03.09 | 15h25 •
Témoins du mouvement social à la Réunion, des internautes du Monde.fr relèvent des similitudes avec le conflit guadeloupéen. Mais ils prennent soin de souligner les spécificités de la situation à la Réunion.
- La vie est trop chère par Fabrice Clain
J'habite depuis dix ans à la Réunion et ici il n'y aucune concurence commerciale réelle , la vie est de 25 à 30 % plus chère qu'en métropole avec des salaires à peine équivalents voire inférieurs. Les prestations sociales sont souvent plus faibles, le taux de chômage très élevé, et le prix des billets d'avion n'en parlons pas ! Tous les ingrédients sont présents pour une explosion sociale et une aggravation de la délinquance. Il est temps d'instaurer une vraie égalité entre la métropole et les DOM. Paris doit nous écouter et surtout nous comprendre et ne pas nous laisser tomber !
- Menaces sur les entreprises par Michel Gérard
Je suis entrepreneur, cassé par la crise depuis octobre 2008. J'ai dû licencier trois personnes entre le 5 janvier et le 5 mars 2009. J'ai perdu 50 % de mon chiffre d'affaires. Si la grève du Cospar [collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de la Réunion] prend de l'ampleur et nous assène le coup fatal, je me séparerai de mes trois derniers employés. La vie chère est pour tout le monde, et certainement moins pour les fonctionnaires qui touchent 53 % de prime par rapport à la métropole, ce qui tire les prix vers le haut. Un autre problème vient des banques qui prêtaient avec des taux bien supérieurs qu'en métropole, alors qu'il s'agit des mêmes billets. Enfin la loi de défiscalisation a amplifié et accéléré la situation d'aujourd'hui.
Une catharsis révolutionnaire par Frédéric Arhan-Hoarau
J'habite le chef lieu (Saint-Denis), et hier, 5 mars, je participais à la manifestation par solidarité. Les Réunionnais avaient pris d'assaut les grandes surfaces dès mercredi, craignant
apparemment un durcissement du mouvement de grève, comme on peut désormais le craindre avec les opérations coups de poing annoncées par les meneurs de la grève. Certaines stations-service étaient
hier soir déjà à sec, sans que l'on puisse être sûr de leur approvisionnement aujourd'hui.
Le nouvel appel à une grève générale à compter de mardi prochain risque de rencontrer une forte adhésion des Réunionnais. Il y a une envie de faire 'aussi bien' que leurs collègues guadeloupéens
chez nombre de jeunes Réunionnais, hors de tout discours politique ou syndical. L'envie de se prouver quelque chose, une forme de catharsis générale... Parmi les principaux représentants du
Cospa, Ratenon présente un profil comparable au leader guadeloupéen Domota : une forte envie de médiatisation et un ego surdimensionné, gêné jusqu'à présent par une absence d'envergure et d'écho
médiatique de son association (Agir pour nou tout).
- Une autre solution politique ? par Evariste Tiepolo
Le gouvernement promet des réponses proches de celles des Antilles et connaît depuis déjà trois semaines les espérances des Réunionnais. Ne serait-il pas raisonnable d'éviter toute exaspération en donnant tout de suite une réponse positive inévitable : les responsables patronaux et gouvernementaux ne sont-ils pas déjà rodés par les événements des Antilles ? Cela éviterait toute dégénérescence de la situation. Malheureusement, le préfet semble peu réaliste et est déjà en train d'essayer en valet zélé de leurrer le Cospar.
"Il est temps d'instaurer une vraie égalité entre la métropole et les DOM"
- La Réunion ce n'est pas les Antilles par Guillaume Hoareau
Certes les préoccupations sur la vie chère insulaire sont réelles, mais les négociations et le caractère "ethnique ou racial" faisant objet de rancunes et de non-dit en Guadeloupe ne sont pas présents ici du fait du métissage et du brassage important des populations d'origine diverses. Les ravages de l'esclavage, et la mémoire collective des Reunionnais sur cet événement ne sont pas vécus ni structurés de la même manière. Du coup le collectif, contrairement au LKP, n'a pas une légitimité acquise dans toutes les couches de la population. Le collectif est composé d'organisations syndicales représentant des fonctionnaires, qui pour la grande majorité viennent de métropole...
- Le "jeu" politique s'empare du mouvement à tous les étages par Yvan Techer
Ce mouvement s'inscrit comme une copie du mouvement antillais, cependant, il faut y ajouter deux grandes particularités : une forte implication des politiques locaux, UMP, PS et surtout Parti
communiste réunionnais, qui paradoxalement fait perdre de la crédibilité au mouvement.
Les étudiants se sont impliqués. Le mouvement demande une valorisation immédiate des bourses étudiantes de 200 euros. Le président de l'UNEF a été choisi pour le premier discours officiel du
Cospar devant la préfecture. Tout un symbole. Mais là encore son implication politique (PCR) joue contre le mouvement et ses détracteurs sont nombreux, notamment sur le campus de Saint-Denis, où
après trois semaines de grève les tensions sont palpables entre étudiants.
Le Cospar a trop attendu et s'est trop étendu. Le gouvernement à fait le plus gros du travail sur la Guadeloupe et les mesures seront appliqués aux autres DOM. Yves Jégo le dit lui-même : "il
y a une réponse aux 62 revendications du mouvement". Au final, le mouvement ne pourra durer qu'avec une adhésion massive de la population dans le temps. Mais c'est bien connu : le
Réunionnais n'est pas l'Antillais...
Opérations coup de poing à gogo
Première opération dans l'Est
La première opération coup de poing du Cospar s'est déroulée hier matin à Saint-André. Devant l'ancien Leader Price devenu Leclerc Express, il y avait beaucoup de monde hier matin dès 8 h. C'était l'heure H pour l'ouverture officielle du magasin, prévue initialement vendredi. Près de 150 personnes se trouvaient devant les rideaux métalliques, dont les manifestants regroupés sous leur drapeau respectif : FSU-Unatos, Agir pour nou tout, Lutte ouvrière, CGTR... Ils criaient : « Tous ensemble, tous ensemble ! » Le magasin flambant neuf a pu ouvrir en début d'après-midi seulement. Entre-temps, le Cospar a mené d'autres opérations coup de poing dans d'autres magasins de Saint-André, dont Jumbo Score qui a alors baissé momentanément ses rideaux. Chez Super U, inauguré en centre-ville de Saint-André il y a quelques semaines, la direction du magasin a préféré fermer ses portes avant même l'arrivée des manifestants. Quelques clients sont néanmoins restés bloqués pendant de longues minutes à l'intérieur du magasin avant d'être « libérés », quand le Cospar a levé le camp pour se diriger vers le Carrefour de Sainte-Suzanne. Le blocage a été organisé au rond-point du centre commercial du Grand Est. À bord de leurs véhicules, les clients pouvaient sortir mais pas entrer. Le barrage a été levé vers 13 h. Ce n'était pas fini pour autant. À Saint-Benoît, après avoir distribué des tracts, les militants de LO et de la CGTR ont « symboliquement fermé le magasin Leclerc de 11 h 30 à 12 h 30 » avant de rejoindre leurs camarades au Carrefour de Sainte-Suzanne pour une ultime démonstration de force.
Tournée des grands ducs du Cospar dans le Nord
À Saint-Denis, les drapeaux rouges de la CGTR étaient les premiers à flotter devant le magasin Leclerc du Butor hier matin, dès 9 h. Quelques dizaines de manifestants bien motivés vont contraindre la nouvelle grande surface qui ouvrait pour la première fois à fermer. Là aussi, les quelques clients déjà à l'intérieur sortent au compte-gouttes, parfois harangués par les manifestants. Certains ne se laissent pas intimider (lire ci-contre). Jacques Bhugon, secrétaire général de la CGTR Nord, mène l'opération. Il lance : « C'est soi-disant la chaîne alimentaire la moins chère... Mais, ce n'est qu'un effet d'annonce. Nous demandons que toutes les grandes surfaces baissent le prix de 500 produits de base de 20 % pour que nos 70 000 Rmistes puissent y avoir accès... » Finalement, le magasin restera fermé jusqu'au départ des manifestants. Rejoints par de nouvelles troupes, Unef et CFDT notamment, ils se dirigent vers le Jumbo Score du Chaudron. Là aussi, ils arrivent à faire baisser les rideaux. C'est ici que les représentants du Cospar à la table des négociations ont choisi de haranguer leurs troupes. Ivan Hoareau, secrétaire général, annonce la couleur : « Il nous faut rester mobilisés jusqu'à mardi ». Les opérations vont se poursuivre au Carrefour de Sainte-Clotilde, où les entrées sont bouclées pendant plusieurs heures, jusqu'à 14 h 30, par une cinquantaine de manifestants. Et le Cospar va faire fi de la menace des acteurs économiques de ne pas se rendre à la table des négociations si les opérations se poursuivent. La prochaine étape n'est autre que le Jumbo Score de Duparc. Les derniers manifestants quitteront les lieux peu après 17 h. Toutes les enseignes en ont pris pour leur grade, le Cospar a fait la tournée des grands ducs.