je te salue
île incandescente
où
grésillent
la chair
et
le bois
le vent élève vers nos faces
l'encens
d'une fumée pestilentielle
zanaar ô ! tu es ma douleur mon ivresse
la danse de la feuille en prélude à l'averse
la transe de la cible aux trilles de l'éclair
débassine engluée en le cri de ma race !
tu es mon sang ma sainte face
cœur de cime où pulse la séquence du feu
soleil qui processionne au cuivre des karlons
agile communion de sagaies et d'étoiles
zanaar ô ! tu es la riposte à l'impur
l'oméga absolu camouflé sur ma rampe
à l'aube tintera le doux nom de la reine
un oiseau flamboyant sur l'or des orchidées
marine où le couchant incinère ses ombres
mascarine du vent sur les croix délétères
longue route aux fumées de la nuit éclatée
Zanaar
induis en tentation
l'identité
fais que mon île
éclate
au monde
jusqu'à très loin
au fond de l'univers
et qu'au tableau
de la nuit étoilée
soit aux dieux
bonne note
portée
INFINI CALEBASSE (Zanaar parmi les coqs)
Ombline, ou le volcan à l'envers
Le récitant
Enfin, il nous est donné de pouvoir être Simangavole
Marron va cime vole – ne tirez pas sur la lune – Matouté
Une âme pulse à l'horizon – ma mémoire ouvre un Le Chœur ... La porte acérée de la nuit ! |
L'aiguille force les ondes courtes jusque dans leurs petits serrés. Elle nasille, fait la grosse mouche énervée (ou la mozarelle râpée) s'emberlificote dans des bouchons de hoquets, tronçonne d'hétéroclites collisions, tombe sur l'Imaginary Landscape n° 4 pour douze postes de radio de John Cage, trébuche, déraille, se reprend . . . Enfin comme un ange qui aurait délaissé la voile du Trisagion pour le parapente, elle descend apaisée et s'arrête subjuguée. Du fond de quelque Circassie, une voix s'élève:
. . . proschaï . . . poïmi . . . prosti . . .
(adieux . . . comprends . . . pardonne . . . )
Bien sûr!
L'étoile de la Sourate peuple les pentes de coqs d'anthologie.
Ne pars pas et que l'œuvre dans son meilleur trait se renouvelle.
............
oi oi
fond halluciné d'un quartier chaud
un rire
et
tout se brise
Stridence ondulante d'une vieille canalisation dans la salle de bains d'un lêve-tôt.
Au petit jour, la tondeuse du voisin . . .
Le ciel est clair et pourtant l'esprit glisse sur une pente savonneuse. Et l'aiguille n'a pas tout dit . . . fa sol la do ré fa . . .
le papillon dansant redevient chenillette . . . tali-tata . . . au théâtre des étoiles chante encore Nusrat Fateh Ali Khan