2 fois 8
J'ai retrouvé les CP seulement mercredi matin car la courroie d'alternateur de la 4L a lâché mardi entre l'aéroport et mon domicile. Ce matin j'étais dans le cambouis à nouveau : le flexible de
frein frottait sur l'arbre de transmission : vase de lookheed vide ! J'ai mis de l'adhésif avec du fil de fer autour du flexible et la pédale de frein est restée à peu près dure jusqu'au magasin
de pièces détachées. C'est comme ça toutes les semaines depuis que j'ai acheté la voiture le 1er juillet 2010.
En sortant de Diego mercredi matin, vers 6h45, je monte une gamine et son grand frère assis sur le bord de la route. Arrivés à l'école de Dadapierre, je les laisse descendre. Je m'aperçois que la
gamine ne peut pas marcher, jambe raide, sans doute cassée. J'arrête la voiture, je recule et je leur demande où ils vont : "hôpital". Je les emmène 1 km plus loin là où se trouve le dispensaire
de Ramena. Si je n'avais pas vu la démarche douloureuse de la fillette, ils ne m'auraient rien dit. ça aussi c'est une scène de tous les jours. A 10h, j'ai fait le trajet retour avec une dame qui
attendait un bébé et visiblement elle avait mal. J'ai conduit très doucement. Puis j'ai rejoint les 6èA. Le coeur encore serré, j'apprends que des bandits viennent de tuer, pour le voler, un
industriel chinois qui rentrait chez lui et qui était très estimé à Diego. Le lendemain, Nathalie m'a dit que sa grand-mère était mourante à Ambilobé, à une centaine de kilomètres. Je l'ai
ramenée à Diego à 10h et lundi-mardi prochains, Zina et moi, on se partagera les CP. Je ne suis pas rassuré car la peste (bubonique et pulmonaire) est à Ambilobé, déjà 16 morts et elle peut très
bien venir à Diego. J'arrête de faire peur mais il faut bien de temps en temps suggérer le climat quotidien de ma planète.
Nathalie et Zina ont fait un travail remarquable pendant mon absence. Les enfants sont heureux, actifs, disciplinés, ils apprennent. Des affichages nouveaux. Tout le matériel rangé et classé. A
chacun de mes voyages, j'apporte du matos et ce sera vrai encore lundi matin aux aurores : dominos, mikados, dés, lotos, éponges, pinceaux, gommes, craies, taille-crayons, papier d'emballage (100
cm X 65), vrilles (il n'y en a pas à Mada), pitons, cordelette, adhésif, agrafeuse, livres de contes, cahiers, seau, savon, ballons, cartable pour Augustin (qui vient avec une poche en plastique
depuis le début de l'année), la liste est à chaque fois interminable. La nouveauté depuis l'année dernière, c'est le carnet. Un tout petit carnet sur lequel les maîtresses ont écrit début février
les dates de vacances pour informer les parents. 22 fois. Avant le carnet de correspondance, on faisait appel au sifflet. Le sifflet, c'était un oisif qu'on payait 5000 ariarys (moins de 2 euros)
et qui, tous les 50 mètres, donnait un coup de sifflet et criait les infos du jour, et ainsi de rue en rue, dans tout le village. Le sifflet, aujourd'hui, après m'avoir aidé à faire le son [f]
est utilisé par les maîtresses pour signifier qu'on doit se mettre en rang.
J'ai trop de photos, je divise en 2. D'abord les quelques photos que j'ai prises mercredi et jeudi derniers suivies des dessins faits à la craie grasse sur des feuilles A4 avant les vacances fin
février. L'article Naissance d'un CP 14 contiendra les gouaches sur feuilles 100 X 65.
10 plus 10
10 plus 10
Tina fait la leçon de calcul. C'était jeudi dernier.
Nirina
Félicien
Sandrine
Monja
Chloé
Guylène
Volamary
Wazira
Aïssa (5 ans)
Tous les enfants ont dessiné la silhouette de l'île de Madagascar, situé Diego et Ramena, placé les 4 points cardinaux. La prochaine fois, ils ajouteront les grandes villes car j'ai trouvé des cartes de Mada en plastique percées à l'emplacement des grandes villes : Majunga, Morondava, Tulear, Tolañaro, Manakara, Toamasina, Fianarantsoa.