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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 14:10

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Antananarivo, 14 octobre 2012

 

Soleil couchant

Notre-Dame
Que c'est beau !
Victor HUGO

En passant sur le pont de la Tournelle, un soir,
Je me suis arrêté quelques instants pour voir
Le soleil se coucher derrière Notre-Dame.
Un nuage splendide à l'horizon de flamme,
Tel qu'un oiseau géant qui va prendre l'essor,
D'un bout du ciel à l'autre ouvrait ses ailes d'or,
- Et c'était des clartés à baisser la paupière.
Les tours au front orné de dentelles de pierre,
Le drapeau que le vent fouette, les minarets
Qui s'élèvent pareils aux sapins des forêts,
Les pignons tailladés que surmontent des anges
Aux corps roides et longs, aux figures étranges,
D'un fond clair ressortaient en noir ; l'Archevêché,
Comme au pied de sa mère un jeune enfant couché,
Se dessinait au pied de l'église, dont l'ombre
S'allongeait à l'entour mystérieuse et sombre.
- Plus loin, un rayon rouge allumait les carreaux
D'une maison du quai ; - l'air était doux ; les eaux
Se plaignaient contre l'arche à doux bruit, et la vague
De la vieille cité berçait l'image vague ;
Et moi, je regardais toujours, ne songeant pas
Que la nuit étoilée arrivait à grands pas.

Théophile Gautier

 

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Ramena, 12 septembre 2012

 

Le coucher du soleil romantique

Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !
- Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !

Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite...
- Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !

Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;
L'irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

Baudelaire, Les Fleurs du mal


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L'heure du berger

La lune est rouge au brumeux horizon ;
Dans un brouillard qui danse, la prairie
S'endort fumeuse, et la grenouille crie
Par les joncs verts où circule un frisson ;

Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;
Des peupliers profilent aux lointains,
Droits et serrés, leur spectres incertains ;
Vers les buissons errent les lucioles ;

Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit
Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,
Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes.
Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit.

Verlaine

P1070017 (Large)L'Ermitage (La Réunion) mars 2012

 

Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon coeur qui s'oublie
Aux soleils couchants.
Et d'étranges rêves
Comme des soleils
Couchants sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
À des grands soleils
Couchants sur les grèves.

 Paul Verlaine (Poèmes saturniens)

 

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Antananarivo, 14 octobre 2012

 

Soleils couchants
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !

Victor Hugo, Les Feuilles d'Automne

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Ramena, 12 septembre 2012

 


Soir sur la plaine

Vers l’occident, là-bas, le ciel est tout en or ;
Le long des prés déserts où le sentier dévale
La pénétrante odeur des foins coupés s’exhale,
Et c’est l’heure émouvante où la terre s’endort.

Las d’avoir, tout un jour, penché mon front qui brûle,
Comme on pose un fardeau, j’ai quitté la maison.
J’ai soif de grande ligne et de vaste horizon,
Et devant moi s’étend la plaine au crépuscule.

Une solennité douce flotte dans l’air,
Ma poitrine se gonfle au vent rude qui passe ;
Et mon coeur, on dirait, grandit avec l’espace,
Car la plaine infinie est pareille à la mer.

La faux des moissonneurs a passé sur les terres,
Et le repos succède aux travaux des longs jours ;
Parfois une charrue, oubliée aux labours,
Sort, comme un bras levé, des sillons solitaires.

L’angélus au loin sonne, et, simple en son devoir,
La glèbe écoute au ciel tinter la cloche pure,
Et comme une humble vieille en sa robe de bure
Semble dire tout bas sa prière du soir.

La nuit à l’orient verse sa cendre fine ;
Seule au couchant s’attarde une barre de feu ;
Et dans l’obscurité qui s’accroît peu à peu
La blancheur de la route à peine se devine.

Puis tout sombre et s’enfonce en la grande unité.
Le ciel enténébré rejoint la plaine immense...
Écoute ! ... un grand soupir traverse le silence...
Et voici que le coeur du jour s’est arrêté !

Et mon âme a frémi de se sentir trop seule,
Et tout à coup s’allège à retrouver là-bas,
Énorme et toute rose en son halo lilas,
La lune qui se lève au-dessus d’une meule.

Albert Samain

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 08:11

petit prince mp3 pochette

"J'ai appris à piloter des avions. J'ai volé un peu partout dans le monde. [...] J'ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu'à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s'était cassé dans mon moteur, Et comme je n'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours.
Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étais bien plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan."
Vous avez reconnu le début du Petit Prince de Saint-Exupéry.
En choisissant d'enregistrer ce récit en .mp3 pour www.audiocite.net Lydia ne s'est pas trompée sur sa force symbolique et poétique.
Christian et Yves, vos départs anticipés fin août et début septembre m'ont d'abord été inadmissibles.
Pourquoi faire partir Christian à 32 ans d'une maladie de coeur ? Pourquoi faire partir Yves Claer à 58 ans d'un neuropalu cette saloperie ?
Christian, toi le mécanicien préféré de ma 4L, dont j'ai déjà parlé ici le 18 décembre dernier dans l'article "4L", tu n'aspireras plus l'essence pour amorcer le carbu (je t'ai souvent tendu une bouteille d'eau pour te rincer la bouche).
Yves, j'ai souhaité qu'Agir me propose un poste à Accra pour te rejoindre (je n'ai eu qu'Abidjan que j'ai refiusé). On était voisins et collègues au lycée français. On aimait s'échanger des bouquins d'économie. J'ai encore dans les oreilles le hululement gai de ta 2cv chaque nuit (voir ici article "2cv (1)" du 24 décembre 2011). Lorsque mon chauffeur de taxi m'a tout volé le 8 octobre 2010 et que je m'apprêtais à rentrer en France, tu m'as raconté que toi aussi tu avais tout perdu dans un cambriolage peu après ton arrivée et cela m'a aidé à choisir de ne pas abandonner les élèves du lycée et les enfants de Ramena.
Comme dans l'histoire du Petit Prince, vous étiez dans un pays chaud, où poussent des baobabs.
Comme dans l'histoire du Petit Prince, mon avion est tombé en panne 24h vendredi dernier.
Comme dans l'histoire du Petit Prince, j'ai croisé un serpent devant l'école il y a une semaine (idem dans L'Enfant noir de Camara Laye).
Alors, j'ai compris pourquoi Lydia et moi, nous sommes allés sur la tombe de Dadapierre mercredi dernier (sur une bouteille remplie de cailloux, on lisait "de la part des enfants de Ramena")
j'ai compris que comme Philippe M., comme Dadapierre, Yves et Christian, vous avez un peu d'avance, vous nous aidez à ne pas oublier que notre départ à nous est juste un peu retardé, il est pour bientôt, vous nous aidez à vieillir, à mourir, donc à vivre.

 

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  Christian

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  la 2cv de Yves

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  la tombe de Dadapierrre au Tampon (19 sept 2012)

al St Exupery11 Asteroide B612

 

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  Ce Boeing 737, en retard d'une 1h, en provenance de Dzaoudzi, va m'emmener à Saint-Denis (17 sept 2012), mais 4 jours plus tard, il est en panne. Retour à Diego reporté de 24h.

 

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baie de Sakalava (1er septembre 2012)

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  serpent devant l'école des lionceaux (14 septembre 2012)

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 17:07

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Le duc de Saint-Simon dirait mieux que moi ce que je dois préférer : assister au coucher ou au lever du roi-soleil. Les 7 premières photos ci-dessous ont été prises le 26 février vers 18h, veille de mon départ définitif de la Réunion, du balcon de la maison bleue. Les 7 suivantes l'ont été le 7 mars vers 5h30, de mon balcon de Diego, et rééditent la première photo que j'ai faite dans cet appartement le 22 septembre 2010, 1er jour où j'ai fait cours à Madagascar. Equinoxe.

Mais le duc, je le sens, va chipoter : petit ou grand coucher ? après que l'aumônier a dit la prière du soir, en présence d'une assistance nombreuse le roi est déshabillé par le maître de la garde-robe et les valets de chambre. Lui tiendrai-je le bougeoir ? Ensuite vient le petit coucher : seuls les familiers y assistent. En serai-je ? C'est trop, majesté, c'est trop pour un homme. Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement (La Rochefoucault non?). Il me suffit, Sire, d'espérer me relever demain.

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 13:41

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20 août 2010

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24 août 2010

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25 août 

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27 août 2010

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27 août 

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29 août 2010

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9 septembre 

 

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12 septembre

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ce soir

 

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20 septembre 18h14

 

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20 septembre 18h24

 

toutes les photos ont été prises de mon jardin; les deux dernières ont été ajoutées le 20 septembre

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 16:13
24 août
24 août
26 août
27 août
27 août
27 août
31 août (photo : Bénédicte)
31 août (photo : Bénédicte)
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7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 15:55
depuis 10 mois, j'avais fini par me faire une raison
1200 euros à économiser
un jour je l'aurais : le nikon reflex qui me permettrait de prendre un rayon vert
comme mon voisin qui a un D90 et qui en a pris une bonne dizaine sous mon nez
et puis ce soir, j'avais réglé au 400è de s comme d'habitude
statistiquement, mes chances étaient proches de zéro
et je l'ai eu
avec un simple olympus SP 570
yes
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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 18:54
21 mai  18:06:18
21 mai  18:06:30
21 mai  18:06:44
21 mai  18:06:54

Les Épiceries 

Le soleil meurt : son sang ruisselle aux devantures
Et la boutique immense est comme un reposoir
Où sont, par le patron, rangés sur le comptoir
Comme des cœurs de feu, les bols de confitures.

Et, pour mieux célébrer la chute du soleil,
L'épicier triomphal qui descend de son trône,
Porte dans ses bras lourds un bocal d'huile jaune
Comme un calice d'or colossal et vermeil.

L'astre est mort ; ses derniers rayons crevant les nues
Illuminent de fièvre et d'ardeurs inconnues
La timide praline et les bonbons anglais.

Heureux celui qui peut dans nos cités flétries
Contempler un seul soir pour n'oublier jamais
La gloire des couchants sur les épiceries.

Les Masques 1957, Vincent MUSELLI

 

21 mai  18:07:08

21 mai  18:07:28

21 mai  18:08:06

21 mai  18:08:46

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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 18:25






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24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 16:41
le coucher de soleil ce soir



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27 septembre 2008 6 27 /09 /septembre /2008 12:34

Soleils couchants

Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon cœur qui s’oublie
Aux soleils couchants.
Et d’étranges rêves,
Comme des soleils
Couchants sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
À des grands soleils
Couchants sur les grèves.

            Verlaine










et celui de ce soir, à l'instant :


Soleil couchant

Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l'âpre sommet que le couchant allume;
Au loin, brillante encor par sa barre d'écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.

A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nid
Se tait, l'homme est rentré sous le chaume qui fume;
Seul, l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l'Ocean s'unit.

Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.

L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d'or de son rouge éventail.

José-María de Heredia

 


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