26 janvier 2014
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20:07
Le lendemain matin, je suis dans l'école de Bodiel, école qui s'appelle DAFFS. Echanges émus avec l’ensemble des instits et des parents d’élèves. Partage des cartons entre les 2 écoles publiques
et entre les niveaux (CI, CP, CE1, CE2, CM1, CM2). Ils ont listé leurs besoins : travaux de maçonnerie et toiture, fournitures scolaires (cahiers), des correspondants pour les élèves, des
partenaires, des manuels de calcul.
Le directeur cherche aussi le moyen d'éloigner les nombreux reptiles qui vivent dans l'école.
De 10h30 à 12h30, je fais la classe aux CM2 car leur instit-directeur doit se rendre à une réunion. Révision des tables de multiplication, beaucoup de calcul mental, géométrie (périmètre et aire
des principales figures), lecture.
Le directeur explique en wolof aux parents la raison de ma venue
Tout le monde pose pour saluer l'aide de St-Brevin les pins et l'espoir qu'elle suscite
les CM2
Bodiel et ses CM1
CM1
CE1-CE2
Raki, la maîtresse des 40 élèves de CE1-CE2
un serpent dans le toit de la classe, mort heureusement
Au revoir à l'école DAFFS
copié-collé du message de Bodiel du 20 décembre :
"L école s appelle DAFF elle a été créée en 2003. elle compte 5 classes dont 2 construites par l état 1 construite par des partenaires français. En fait c est un couple français. Ils viennent
chaque année au sénégal leur association s appelle grenadine bissap. La quatiéme classe a été elle aussi construite par des partenaires français c était des jeunes qui étaient venus pendant l été
2012 ils logeaient dans le village. Mais malheureusement la classe est pas terminée il manque une porte des fénétres et une toiture. Ils devaient venir l été passé pour finir la classe mais ils
ne sont pas venus et je ne sais pas pourquoi. La cinquiéme classe a été financé par l état je crois. Cette classe aussi n est pas terminnée. L école compte environ 100 éléves et tous sont
musulmans enseignants comme élèves. L école compte cinq enseignants. Quatre enseignants français et un enseignant arabes.
Pour les manuels si on pouvait avoir des manuels de conjugaison de grammaire et d orthographe pour que les éléves puissent faire des excercices chez eux.
Si aussi on peut avoir des cahiers ça serait bien parce que on commence l année scolaire tardivement peu d éléves achétent des cahiers en début d année. Chaque année on attend que la
communauté rurale donne des fournitures pour pouvoir démarrer les leçons. Les jouets seront les bienvenus pour les éléves de la classe de CI ( cours d initiation)"
Pourquoi ce rapace à cet endroit ? parce qu'en dessous de lui, il y a un âne mort
retour vers Dakar
26 janvier 2014
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18:43
Jeudi matin, départ à 5h. A la nuit glaciale succède la chaleur de la journée. Le sable s'infiltre partout. Jusqu’au Sénégal, au calvaire des postes de police, s’ajoutera celui des nids de
poule. Les mauritaniens, au volant de leurs Renault 21 Nevada ne ralentissent pas, ce qui expliquent le grand nombre de débris de pneus au bord des routes (pneus éclatés). Aucune signalisation
routière. Des animaux sur la route. Mais surtout, des ornières, des trous dans la chaussée qui menacent à tout moment les carters des véhicules chargés. Et toujours les interminables palabres aux
postes de police. A 50 kms de Rosso, un policier a exigé que je lui donne des cahiers et des livres pour ses enfants !
Rosso Mauritanie : je m’acquitte des 90 € de visa pour 2 entrées et en 2h30 j’ai terminé mes démarches.
Traversée du fleuve Sénégal et douanes sénégalaises : un agent intermédiaire chaperonne obligatoirement chaque voyageur français, et comme ce cicerone ne traduit jamais en français ses longs
entretiens en wolof, on est piégé. Toujours et encore il faut payer. Par exemple, 10 euros le passage en pirogue au lieu de 25 centimes. Pendant une heure mon guide va me faire croire qu’il
connaît des cyberboutiques pour ouvrir et imprimer mon pré-enrôlement (que j’ai dans une clé usb), mais à chaque fois, curieusement, soit il n’y a pas Adobe Reader, soit il n’y a pas d’internet
pour le télécharger. Tout ça pour me demander 30€ de backchich : 25 pour le chef des douaniers, 5 pour lui.
On n’en meurt pas, il y a des choses plus importantes, mais tout de même , quelle image du pays est donnée par ceux qui incarnent la loi ! Il est vrai que les touristes prennent l’avion
et ne voient pas tout ça.
Au Sénégal, les contrôles de police sont remplacés par des ralentisseurs. Fin du racket.
Arrivée jeudi soir à M’Borro (5600 kms). Accueil chaleureux dans la famille de Pape. Premières discussions avec Bodiel, instit de CM1.
Rosso Mauritanie : embarquement de la voiture
arrivée au Sénégal
Saint-Louis, la capitale coloniale
l'arrivée est proche
26 janvier 2014
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17:05
Mercredi 8, départ à 4h30. A Boujdour, impossible d’avoir un café (que j’ai demandé en espagnol, en anglais, en arabe et en français), pendant 25’ le serveur fait passer une multitude de clients
arrivés après moi, donc on se casse.
A l’approche de Dakhla, le soleil se lève sur le reg de notre route 66. D’innombrables pilônes radio-tv-téléphone, d’innombrables postes de police. Un policier marocain veut que je lui trouve une
épouse française sur Facebook. Les lignes droites de plusieurs dizaines de kilomètres s’enchaînent pied au plancher malgré bosses et secousses. De temps en temps je remplace Pape au volant. Sur
notre droite, régulièrement, on aperçoit les vagues de l’océan qui déferlent, un ourlet blanc festonné à perte de vue, coquetterie de l’immensité atlantique. Le vent balaie le reg et la route, la
lumière dorée du matin allonge des ombres surhumaines. Lydia, ces paysages qui ont tant fait rêver Mermoz et Saint-Ex sont pour toi. Bien tapies entre des touffes de doum, quelques huttes de
chameliers. De temps à autre, un oiseau passe. Mais c'est seulement en Mauritanie et au Sénégal que je retrouverai les hirondelles de Loire-Atlantique.
Dakhla
Un virage, la nuit, des gravillons, vitesse élevée, crevaison lente ou endormissement = tonneaux assurés. Ce burkinabé vient de sortir de la route avec son Toyota RAV4 près de Dakhla. Sa
galère commence.
A l'approche de Nouakchott, les paysages contiennent des formations érodées par le vent qui semblent des carcasses de dinosaures échouées là à la manière d'Enki Bilal
26 janvier 2014
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15:46
Mardi 7 midi : Agadir. Mohammed nous a préparés d’énormes poissons pêchés la nuit précédente. Accueil spécial « Grands de ce monde ».
Les villes défilent : Tiznit, Goulmin, Tan-Tan. Le trafic est très important, même la nuit.
Les contrôles de police sont incessants depuis Agadir : tout est vérifié et revérifié : feux de position, de croisement, de route, clignotants, 3 stops, permis, carte grise, assurance
marocaine, gilet fluo, triangle, extincteur, vaccinations, passeports, visas etc. Quand tout est en règle, alors on fait décharger tous les bagages en pleine nuit. Si les voyageurs n’ont toujours
pas compris qu’il faut payer un backchich, alors le policier zélé invente des infractions : non-port de la ceinture (qu’il a bien fallu détacher pour descendre de voiture), vitres teintées
et même défaut de trousse à pharmacie ! Les amendes pleuvent, impossible d’y échapper et pas de reçu.
Coucher de soleil au niveau de Tarfaya. Musée Saint-Exupéry : à bientôt en janvier 2015 !
Vers 22h, arrivée à El Aïoun où l’on passe la nuit.
26 janvier 2014
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14:33
Dimanche 5 janvier 2014, 9h : départ de Saint-Herblain avec Pape comme co-pilote. La C3 TDI emporte 154 kgs de matériel scolaire offert par les instituteurs, élèves et parents d'élèves de l'école
primaire Dallet de St-Brévin les pins (44).
A 13h, à Bordeaux, Valérie nous confie de gros colis (livres, couvertures, papeterie) pour des instits d'Agadir, mais aussi pour les écoles de M'Borro où je serai dans 5 jours (à 3h 30 de Dakar).
Elle y ajoute galette des rois et un Graves millésimé.
A 16h, on est Pamplona. Puis Zaragoza. Nuit à Valence.
Lundi 6 à 17h : Tanger. A 20h30 : Mohammedia, où on passe la 2è nuit. Déjà 2300 kms.
la Sierra Nevada
près de Gilbraltar
Tanger
1 janvier 2014
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21:27
les jeunes
les jeunes savent très bien qu'un jour ils seront vieux
mais c'est loin
que sera demain
ce qui est pris est pris
jouer avec les vieux
jouer à être vieux
prend du temps
aimer c'est toute une vie
d'abord se différencier voler de ses propres ailes
vivre c'est lâcher prise
ou s'accrocher
c'est selon
c'est chercher sans relâche et trouver à la fin
qu'il n'y avait rien à trouver, que le but était de chercher
de se chercher
les jeunes sont plus ou moins jeunes
ils poussent devant eux des vieux plus ou moins vieux
mais de plus jeunes encore poussent par derrière
quelquefois quelques-uns tombent
certains se relèvent
à 2 3 ou 4 pattes
déambulateurs béquilles et fauteuils roulants ne sont pas tous pour les vieux
les jeunes sont plus grands ou moins grands que les vieux
souvent ils vont plus vite, plus haut, plus loin que les vieux
que seraient les jeunes sans les vieux
que seraient les vieux sans les jeunes
les jeunes veulent être aidés par les vieux et ne pas l'être
les vieux veulent aider les jeunes ou pas
et ne peuvent ni ne savent comment faire
les jeunes veulent rester jeunes et ne le peuvent pas
certains vieux ne reconnaissent plus les jeunes
certains vieux se souviennent qu'ils ont été jeunes afin d'oublier qu'ils sont vieux
d'autres ont oublié qu'ils ont été jeunes
les jeunes paient pour les vieux
les vieux paient pour les jeunes
les jeunes et les vieux portent leur âge et en paient le prix
les jeunes vieillissent
certains plus vite que les autres
aucun vieux ne rajeunit
il faut bien que jeunesse se passe
et que les vieux trépassent
certains vieux et certains jeunes mentent sur leur âge
mais ils ont l'âge de leurs artères
aucun jeune ne peut être sûr d'être vieux un jour
chaque jour des jeunes naissent
chaque jour des jeunes et des vieux disparaissent
on ne sait pas combien
on ne sait pas depuis combien de temps
on ne sait pas pour combien de temps
ça n'arrête pas
1 janvier 2014
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les vieux
les vieux sont tellement vieux qu'ils ont des trous noirs
qu'ils vont vers le trou noir
parfois ils disparaissent des écrans des carnets d'adresses
pourtant les jeunes ne savent plus quoi faire quand ils croient leur dernière heure arrivée
il leur faut des vieux
des vieux pour savoir qu'un jour ils seront vieux
que des vieux vont
que des vieux viennent
ouvrent un buffet
reviennent vieillis frotter l'armoire ou l'armurerie
ferment les yeux flottent dans la flanelle
faux départ et puis faux bond
veines rides cuir corne crâne
les vieux les vieilles parfois s'affaissent et s'effacent sous leur faix
leur souffle court long à s'affaiblir
les vieux venus ont vu ont été vaincus
se découvrent sans racines
les vieux ne reviennent pas
les vieux parfois disparaissent dans l'herbe entre les pierres
balayés par le vent
du bout de sa canne ce vieux
touille les feuilles mortes se ravise et repart
en fait depuis des siècles il sait où il va
mais trop rarement se l'avoue
trop souvent il ne veut pas le savoir
vieux honte bave
ne croit plus à l'amitié des arbres
vacille
chancelle
à petits pas dans les feuilles mortes il piétine patiemment
se dodeline doucement
s'affaisse silencieusement
et comme les autres vieux choie et s'échoue mollement
ma maman me disait souvent (j'avais 10 ans peur et pas de réponses) que le bonheur de vivre venait de nombreux bonheurs tout petits, c'est-à-dire qu'elle avait mesuré ce qui nous sépare de la
mort (et qui est à la fois infime et infini) où avait-elle appris ça ? à 14 ans pendant la guerre quand lui échurent les fonctions de maman de son petit frère nouveau-né sans doute
en tout cas elle m'a transmis ce savoir
ce vieux donc traîne de petits pas dans les feuilles mortes
il faut y aller
très tôt il a su qu'il devrait s'allonger une dernière fois
au début il n'y pense pas trop
il profite même souvent de belles plages d'oubli
et peu à peu impossible de le nier
l'abîme s'approche
il a beau ralentir
les pieds dans les feuilles mortes
il a beau avoir joué au loto
trépigné devant sa télé
engueulé des gosses
chié dans son froc
l'abîme s'approche
il a beau ralentir
il a beau se courber
impossible d'oublier
y a pas
i faut y aller
le lundi est tout gris
qu'a-t-il fait de sa vie
a-t-il même eu une vie
en est-il un plus pauvre en la machine ronde
où habite-t-il il ne sait plus c'est dans les oubliettes
s'est-il grisé souvent
comme il aimait rouler du gris
l'homme grisonnant mécaniquement se ment se manque
et rit
il va là où ses pieds le mènent
il va se fendillant
en se fossilisant
avec ses neurones gris à prix réduit
il tourne en rond petite marionnette
il cuit il fond il coule comme le plomb
16 décembre 2013
1 janvier 2014
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21:03
25 décembre 2013, plage de la Turballe
becasseaux variables
cormorans
28 décembre 2013
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/décembre
/2013
21:55
c'était mercredi dernier 25 décembre après-midi
plage de La Turballe
21 photos en 21 secondes, appareil fixe
LUMIX FZ 45 lentille Leica 1:2.8 - 5.2/4.5
respiration astronomique
réglages lumineux basse tension qualités de gris
ressac garantie à vie
23 décembre 2013
1
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/décembre
/2013
11:02
paille_en_queue, 2013, cap Miné, grande passe de Diego-Suarez