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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 05:12
Impossible, quand on vit et qu'on travaille à la Réunion, de ne pas saluer le choix judicieux du jury suédois qui vient de décerner le Prix Nobel de littérature à Le Clézio. Je l'ai cité dans le post filaos 2 du 24 septembre. Voilà un écrivain qui a, dès les années 70, su se détourner des sirènes du fric, de la bourse, des logiques du "moijesuilemeyeur dotan que je suis occidental".  Entre l'océan indien (d'où je vous parle) et les indiens d'amérique (que mon grand-père/parrain danois naturalisé américain et ma grand-mère née en argentine me le pardonnent), je ne choisis pas.
Quand on lit l' "hommage" du medef "au nom des entreprises françaises", on a un peu honte d'être français : "'il ne peut y avoir de prospérité économique sans richesse culturelle, c'est pourquoi, le Medef accueille avec une immense joie" le prix décerné à M. Le Clézio, "qui, comme personne, nous montre du doigt une parcelle du monde [...] il ne peut exister de véritable développement économique pour une société sans une vie culturelle foisonnante. Avoir de nombreux Prix Nobel devrait être une ambition collective clairement affichée" (dixit Laurence Parisot) © 2008 AFP

Nous ferons plus humble : merci pour tout Jean-Marie ! et simple copié-collé du Quotidien de la Réunion du samedi 11 octobre 2008. Dans l'isle de France, celle où Bernardin de Saint-Pierre situe l'histoire de Paul et Virginie, les journaux y sont trilingues : anglais-français-créole : l'avenir. Pendant que j'y suis : remercions remue.net de son engagement pour faire connaître la littérature contemporaine, en particulier malgache :
http://remue.net/spip.php?article2866
 
''L'île soeur fière de « son » Nobel de littérature « Maurice, je m'y sens chez moi » lance Le Clézio Le tout nouveau prix Nobel de littérature, Jean-Marie Le Clézio, n'a de cesse de répéter qu'il est certes français. Mais aussi mauricien. Quelques heures après s'être vu attribuer le prix Nobel de littérature, Jean-Marie Gustave Le Clézio, par la voix de son éditeur parisien -et également cousin- Philippe Rey, faisait passer ce message, au quotidien L'Express de Port-Louis : «  Je dédie ce prix Nobel à Maurice, pays qui m'a beaucoup nourri même si je n'y suis pas né. Mes parents, mes grands-parents m'en ont toujours parlé. C'est un des lieux que je préfère au monde, je m'y sens chez moi. Dans ce pays qui n'a pas beaucoup de ressources, on se démène pour la langue française qui est loin d'y être en déclin. C'est cette fidélité que je veux saluer aujourd'hui.
Selon Philippe Rey, l'île Maurice constitue un caractère « central » dans l'oeuvre de l'auteur. « Bien que Le Clézio soit venu à Maurice pour la première fois vers l'âge de 40 ans -il en a maintenant 68- son cousin raconte qu'il a été nourri par les histoires de famille de Maurice », précisait hier l'Express.
« Li enn gran gloir » ! D'après Philippe Rey, celles-ci sont à l'origine de sa « nostalgie d'un monde perdu », « il n'a cessé de le chercher dans d'autres civilisations, aztèque, maya, africaines... », reprend Philippe Rey.
« Après l'annonce du verdict du Nobel de littérature, la joie a gagné nos rives » lançait hier le quotidien port-louisien, cédant la parole à des écrivains mauriciens.
Tel Abhimanyu Unnuth, l'auteur de Sueur de Sang, enthousiaste : « Li enn gran gloir, Mo pe feel kouma dir se moi ki finn gagn sa » continue celui pour qui Jean Marie Gustave Le Clézio a préfacé son ouvrage Sueur de sang.
« Le plus important, ce n'est pas qu'il soit né ou pas à Maurice, ce qui compte, c'est ce qu'il a fait pour nous. Ena ekrivin ki impe orgeye ». Mais pas Le Clezio, selon Abhimanyu Unnuth. «  C'est lui qui m'a fait réfléchir sur les souffrances des immigrés indiens, parce qu'il a lui-même écrit sur la souffrance des gens. A la cérémonie de lancement, il a dit n'avoir pas lu de littérature aussi sincère aussi forte. Mo ti koir ant ekrivin, sertin kontan flat so kamarad, me apre monn kompran li ti sinser ».
Issa Agarally, co-ordonnateur du Prix Jean-Fanchette, -un prix littéraire mauricien dont le jury est présidé par JMG Le Clézio depuis quatre ans, -rappelle dans L'Express « que l'auteur a la double nationalité -française et mauricienne ». Et qu'il a tenu à avoir sa carte d'identité nationale mauricienne. Surtout, qu'il a beaucoup fait pour les écrivains mauriciens ». Notamment, en soutenant la romancière Ananda Devi, quand il figurait dans le jury du Prix Renaudot.''


Merci Jean-Marie d'avoir offert ton livre aux lycéens d'Evariste de Parny lors de ton passage. Il est lu.
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commentaires

L
Lu vendredi, - en cours d' allemand ! -, les premières pages du Chercheur d' or découvert en 85 (premier livre de littérature contemporaine que j' ai lu), où il est question de champs de canne à sucre et de filaos, à mes élèves de collège. Quelques mots sur la vie de LC, sa nationalité mauricienne. Il fallait le faire car les collègues de français ne s' en chargeaient pas. Grand plaisir à voir les enfants découvrir cet auteur avec intérêt et un peu de fierté.<br /> Merci de reproduire l' article local.<br /> A bientôt,<br /> LM
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