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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 22:03
Les paysages de notre enfance sont ineffaçables. Je suis passé lundi dernier à la Devinière, près de Chinon. L’émotion était intacte : ciel gris, incroyable ramure effeuillée des noyers au bord de la route dans cette plaine bosselée et moelleuse au fond de laquelle on aperçoit le château de Coudray-Montpensier (où vivait sûrement un géant), corbeaux, neige qui s’apprêtait à tomber, vigne de Pinot blanc, toponymes picrocholins (bile amère) : Le Grand Carroi (lieu de l’affront), La Roche-Clermault, le clos de Seuilly où Frère Jean des Entommeures a égorgeté 13622 soldats sans compter les femmes et les enfants, le gué de Vède (où la jument de Gargantua se soulage), Lerné, enfin et surtout, la maison familiale en tuffeau, propriété de son grand-père Guillaume, intacte depuis un bon demi-millénaire. Âgé d’une douzaine d’années, j’y suis venu à bicyclette avec mon frère, depuis Tours. Le docteur Jack Vivier, qui a créé le musée actuel avec l’aide de son père et de M. Dontenwille et qui est encore le Président des Amis de la Devinière à l’heure actuelle, a soigné mes parents, mes frères et sœurs et moi pendant des années. Peut-être les élèves de 3è (collège de Savenay) qui ont passé une semaine en classe de patrimoine dans l’abbaye de Seuilly en 1997 avec moi se souviennent-ils des fouaces qu’ils y ont fabriquées ?

On sait peu de choses sur Rabelais (impossible de savoir s’il est né en 1483 ou 1494). Mais ce qu’il a écrit, imaginé, pensé, nous reste indéfiniment indispensable. C’est comme si le paysage autour de Seuilly en restait imprégné pour toujours : n’est-ce pas de lui que Alcofribas Nasier s’est inspiré ? La visite de la Devinière donne soif, une soif de connaissances impossible à étancher.


La fuye, percée de 288 cases pour accueillir les pigeons




Le lit avec sa garniture de droguet gris brodé de croix de Malte


le rez de chaussée



Dans son "Guide à l'usage des pélerins de la Devinière", p.13, le Docteur Vivier écrit : "Le Pantagruelion ne fait pas partie, hélas, des plantes cultivées dans le jardin de la Devinière". La tendinite de mon genou gauche m'empêche malheureusement d'aller prendre une photo de pantagruelion, sinon je l'aurais prise pour vous très volontiers ;-) :


Une expo d'art contemporain (plasticiens italiens) a lieu actuellement dans les caves de La Devinière : Voyage à l'intérieur d'un géant.







Dans un petit bâtiment tout proche, on découvre le livre géant de Bernard Noël : _Chronique de la Gruélie_


Bernard Noël, qui a écrit le livre, a eu l'honnêteté de reconnaître que le livre n'est pas de lui ;-) :

"Pantagruel perdit ce livre le jour où il trouva l'usage de son kalibistri. Nous l'avons découvert sous les feuilles mortes de la Devinière et restauré de notre mieux. Il n'existe qu'à un seul exemplaire sans doute commandé par Gargantua pour l'offrir à Pantagruel."

Bernard Noël


Près de l'entrée, un petit bâtiment réunit 11 planches qui font le point sur Rabelais médecin :













La neige tombe : ce tapis blanc eût sans doute ravi le romancier, moine et médecin François Rabelais. J'ai longuement frotté ce panneau sur le Grand Carrois dans le parking pour pouvoir vous le photographier.


Comment les fouaciers de Picrochole prirent une raclée des bergers de Grandgousier. 


http://www.musee-rabelais.fr/

http://www.monuments-touraine.fr/

http://www.artpointfrance.org/besse/page2-22.htm

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commentaires

F
même en si bref séjour, tu as réussi à voyager plus que nous en Touraine ! j'ai découvert la Devinière début des années 1990, livrées au "amis de Rabelais" avec costumes d'époques et gras dans la barbe, ces dernières années le lieu a bien remonté la pente, ouverture des caves, jardin au-dessus... l'an passé j'avais fait une lecture un soir à Seuilly...
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