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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 08:51

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la semaine du 15 au 22 mars fut réunionnaise
d'abord, ce panneau au bord de la piscine de Marielle à St-Gilles les bains : des requins vivent cachés dans cette piscine, ils sortent quand ils sentent le pipi (4 surfers croqués à St-Gilles en 2012)

 

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cardinal à L'Entre-deux

 

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Au Tampon, les enfants de Dadapierre ont ajouté un écriteau :
Debout camarade campeur
Le soleil est déjà haut à l'horizon
Sur les chemins toujours avec toi
Tes enfants et petits-enfants

 

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A quoi sert l'orthographe ?
A faire la différence entre : "L'Entre-deux a ses morts pour la France" (L'Entre-deux ne rougit pas, elle a ses morts comme les autres) et "L'Entre-deux à ses morts pour la France" (L'Entre-deux rend hommage à ses soldats morts pour la patrie"

 

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L'ascension du Dimitile est ponctuée de stèles

le vent
panse les blessures
de l'esprit et
comble de forêts par
milliers ses trous
de mémoire

 

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griserie
vigile marron
la lumière du désir
à jamais s'infiltre dans
le fénoir du poème

 

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une âme
cathédrale
accomplit le miracle
des lointains
confondus avec une
croix bleue

 

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cardinal dans la lumière de l'aube

 

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le cirque de Cilaos à 8h depuis le Belvédère
Dominique m'a accompagné
air pur
sons lointains
coqs
nous ne parlons pas
Lydia est là
dispersée

 

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le Piton des neiges
témoin au-dessus

 

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ronde des hélicos

 

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les nuages arrivent

 

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les dégâts du cyclone Dumile 2 mois plus tôt

 

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près du camp marron, dans le Valamena, Sarlave la reine, le capitaine Dimitile et La verdure sont toujours là

 

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la table d'orientation (1900 m)

 

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les 3 salazes

 

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Lydia, ce tec-tec chante pour toi

 

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 19:49

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L'église de Canteleu 

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C'est mon âge qui veut ça, je vois de plus en plus souvent mourir autour de moi. Et à Mada on meurt jeune. L'article Hadès (28 décembre 2008) a déjà deux ans, il faut donc remettre nos pas dans ceux d'Orphée, Thésée, Tantale, Heraklès, Ulysse, Dante, Virgile etc, méditer à nouveau devant la flamme d'une chandelle, mouiller le marbre et en revenir plus vivant que jamais.
Dimanche 19 décembre, j'étais au chevet du beau-père de mon amie Edwige, à l'hôpital Bé. Ses enfants et ses petits-enfants l'entourent. Mon âge. Si décharné, si épuisé par les dysfonctionnements digestifs que je me demande s'il ressortira vivant de l'hôpital.
A 23h, le soir même, mon téléphone a sonné. C'était fini. Revenu à l'hôpital bé, j'ai compris assez vite que personne n'avait d'argent pour appeler un taxi. Après la toilette au formol, vers 3h, ma 4L a donc servi de corbillard (8 vivants et 1 mort, banquette arrière repliée), à 15 km/h, jusqu'au domicile du défunt, à 8 kms, route d'Arrachart. Dignité, recueillement, émotion, tristesse. Je suis rentré chez moi sans être arrêté par la police et sans être agressé. Puis j'ai pris mon avion pour la France dans le petit matin ou plutôt granmatin puisque je faisais escale à la Réunion.
Je ne puis oublier le sang-froid et la patience de la majorité des malgaches dans les situations difficiles.
Aujourd'hui, la fille adoptive d'Edwige part à Tana pour enterrer son papa. Mais le taxi-brousse est en panne en raison des pluies diluviennes. Demain viendront d'autres morts.

 

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Mahé-bourg (Maurice) 14 mai 2009

 

Hier, les agrégatifs de Lettres Modernes devaient exploiter, en 7h, parmi d'autres textes, ce poème de François Coppée : La famille du menuisier, extrait de Les Humbles (1872)

Le marchand de cercueils vient de trousser ses manches
Et rabote en sifflant, les pieds dans les copeaux.
L’année est bonne ; il n’a pas le moindre repos
Et même il ne boit plus son gain tous les dimanches.

Tout en jouant parmi les longues bières blanches,
Ses enfants, deux blondins tout roses et dispos,
Quand passe un corbillard, lui tirent leurs chapeaux
Et bénissent la mort qui fait vendre des planches.

La mère, supputant de combien s’accroîtra
Son épargne, s’il vient un nouveau choléra,
Tricote, en souriant, au seuil de la boutique ;

Et ce groupe joyeux, dans l’or d’un soir d’été,
Offre un tableau de paix naïve et domestique,
De bien-être honorable et de bonne santé.


Ils ont échappé à des textes funèbres plus pénibles, par exemple celui qu'écrit Zola pour raconter l'enterrement du Vieux, l'érmite de Croisset : http://jb.guinot.pagesperso-orange.fr/pages/flauzola.html
Mais le désenchantement verlainien console aussi.

L’Enterrement

Je ne sais rien de gai comme un enterrement !
Le fossoyeur qui chante et sa pioche qui brille,
La cloche, au loin, dans l’air, lançant son svelte trille,
Le prêtre en blanc surplis, qui prie allègrement,

L’enfant de choeur avec sa voix fraîche de fille,
Et quand, au fond du trou, bien chaud, douillettement,
S’installe le cercueil, le mol éboulement
De la terre, édredon du défunt, heureux drille,

Tout cela me paraît charmant, en vérité !
Et puis tout rondelets, sous leur frac écourté,
Les croque-morts au nez rougi par les pourboires,

Et puis les beaux discours concis, mais pleins de sens,
Et puis, coeurs élargis, fronts où flotte une gloire,
Les héritiers resplendissants !

Paul Verlaine

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Pas autant certes que l'humour de Marcel Duchamp.

Je poste quelques tombes déjà présentes sous un autre angle dans Hadès 28 dec 08 : Balzac, JB Poquelin, Apollinaire, Vallès. J'y ajoute Delacroix, un poète trop oublié : Louis Bouilhet et surtout Proust pour qui j'ai eu besoin de 2 photos. J'ai pris tous les clichés au Père Lachaise, sauf Duchamp et Bouilhet (Rouen). Ceux qui voudraient faire une visite virtuelle du célèbre cimetière parisien : www.pere-lachaise.com

 

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Rotation of DSC00900Pour parfaire son travail de deuil, je conseille le petit livre du tourangeau Stéphane Audeguy : In Memoriam, Gallimard, 2009.
Ces petits textes racontent la mort d’un grand nombre de personnages, historiques ou pas.

Exemples :
Molière, auteur dramatique
Comme les acteurs n’avaient pas droit à une sépulture chrétienne et que la tradition voulait que la terre des cimetières fût consacrée sur une épaisseur de quatre pids, un haut dignitaire de l’Eglise, peut être un peu jésuite, suggéra qu’on creusa plus profond la fosse destinée à Molière.
Coligny, amiral.
Il fut la première victime de la Saint Barthélémy. Frappé de plusieurs coups d’épée, il est jeté dans la cour de son logis où le duc de Guise lui donne un coup de pied. Le peuple quant à lui coupe les mains de Coligny, sa tête, son sexe, puis jette le corps à la Seine. On le repêche ensuite pour le pendre au gibet de Montfaucon, par les pieds. Dans cette position, on tâche de le brûler. On y parvient partiellement.
Baoulé, ethnie africaine.
Chez les baoulé on ne meurt pas. Il existe un second univers, identique à celui-ci, où chacun comme ici possède une famille. Et l’on passe de l’un à l’autre.

ornans

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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 11:37
Zanahar et Niang ont fait le monde. O Zanahar ! nous ne t'adressons pas nos prières : à quoi servirait de prier un Dieu bon ? C'est Niang qu'il faut apaiser. (Chanson madécasse VIIè  Evariste Parny)
PC130001.resizedJ'ai eu la chance d'être invité à un ati-damba dimanche 13 décembre.
Se rendre à ce Ati-damba qui s'est déroulé au camp marron du Dimitile (2000 m), ça commence par l'ascension du Dimitile avec, comme récompense, le point de vue sur Cilaos.

 

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Les 3 salazes à 13 kms à vol d'oiseau

 

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l'équipe de télévision ZDF (Zwei Deusch Fernesehen) avec qui je suis monté

 

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Présenter un Ati-damba (fête des ancêtres) dans un blog n'est pas facile car le voyeurisme n'y est pas de mise. Cette cérémonie est si intime, si intérieure, si spirituelle que des images sont incapables de rendre compte de la charge émotionnelle que le ati-damba porte. Je suis d'autant plus gêné que j'ai ressenti un grand apaisement pendant ces moments fraternels, sincères, dignes, généreux. Il s'agit de célébrer les ancêtres marrons et esclaves de nombreux rényonés et que l'histoire officielle a tendance oublier, de leur permettre de s'approprier une part (sombre) de l'histoire de l'île. Certains sont malgaches, d'autres non. Pêle-mêle, quelques noms célèbres :  Cimandef (= qui ne se plie pas), Rahariane (soleil et prière), Anchaine et Heva, Pitsana, Dimitile, Simanandé (= sans direction précise) ...

 

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Miko aide les participants à se concentrer

 

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entrée dans le valamena

 

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la stèle dédiée à Dimitile le guetteur, Sarlave la reine et Laverdure le roy ; elle porte les restes du lamba (prononcer [lãb]) déposé en 2008

 

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la maîtresse des cérémonies appelle les participants à s'installer dans le valamena


 

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les représentants des 3 associations Miaro, Capitaine Dimitile et Tradition Salegy disent leur discours, ainsi que le maître de cérémonies et la maîtresse de cérémonies

C'est le Mamàky itàny (préparation de l'espace cérémoniel et cultuel)

 

 

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  le dépôt des offrandes commence (Manangana fototra)

 

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exemples de proverbes malgaches lus sur les lambas :

malagasy amperin'asa = les malgaches en plein effort

manao marina tahian' janahary = ceux qui font ce qui est juste sont bénis de Zanahar

 

 

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ici c'est du café qui est offert (la culture du café a été florissante avant d'être supplantée par la canne)

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Lorsqu'on a apporté du miel, il faut le remporter après en avoir versé un peu car il est béni. Mais il ne faut surtout pas remporter le rhum, ce rhum qui est ce pour quoi tant d'hommes ont été réduits en esclavage. Enfin les représentants des associations et des guerriers procèdent au remplacement de l'ancien lamba par le nouveau. La Charte du Dimitile est lue (Dina du Dimitile)

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 16:18


Cyclones, volcanisme, vagues géantes, érosion phénoménale, sites grandioses, parfums violents, forêts de tamarins aux troncs tourmentés, ravines d'une profondeur vertigineuse, La Réunion est l'île intense, l'île de tous les excès. Le Piton de la fournaise est le volcan le plus actif du globe et depuis 1950, les éruptions sont de plus en plus fréquentes. Cette proximité des forces du cosmos et de la puissance tellurique est peut-être à mettre en rapport avec la multiplicité des rites et des croyances sur l'île.

Hier, j'ai marché longtemps seul dans des champs de canne, en plein soleil, dans d'interminables déclivités, car je voulais prendre en photo des paille-en-queue à Petite Ile, la seule île de la Réunion, inhabitée. Ils étaient insaisissables, dans cette île inaccessible où personne ne s'aventure jamais, et ma solitude s'est creusée.








Je suis retourné à Saint-Pierre et, passant devant le cimetière marin, j'ai rendu visite à Sitarane.

J'ai déjà parlé (« tisserin et friandises ») le 20 septembre des padels, ces offrandes malbares posées aux carrefours, à même la route. On y trouve tout ce que le défunt aimait : nourriture, rhum, cigarettes, poule noire décapitée, bougie allumée etc. Du riz, des fruits et des légumes si ce sont des dieux (Ganesh ou Kali) à qui on fait l'offrande. Saint-Expédit a été évoqué le 31 août. J'ai dit aussi à la Toussaint ma gêne de voir des journalistes terroriser et se moquer de ceux qui veulent se concilier les âmes errantes (esclaves morts sans sépulture, suicidés, accidentés etc). Mais le culte voué à Sitarane est si célèbre, si déroutant, qu'il faut bien que j'en dise aussi un mot. Pourquoi un cambrioleur devenu meurtrier est-il devenu un mythe au point que de nombreux livres lui soient consacrés et que le Routard Réunion s'étende sur lui pendant une demi-page ?

Le caillou rényoné est un terrain propice à l'existence des movézams (fantômes), des bébèts (monstres), des spectres se mouvant dans la brume laiteuse des forêts, des trésors maudits, des rites interdits.

De son vrai nom Simicoundza Simicourba, Sitarane était un engagé mozambicain de 40 ans, qui avait rompu son contrat pour devenir journalier et gardien de nuit au Tampon. Sur sa tombe, figurent les noms de ses complices : Fontaine et Saint-Ange.

On lit dans la version d'Henri Négrel présentée dans sa conférence à Sciences et Arts (1964) (La Réunion Catherine Lavaux Ed Cormorans 1998 page 131) : « Au début du siècle, en 1907, une série de vols est commise dans la région de Saint-Pierre et du Tampon. Les voleurs s'introduisent toujours de la même manière dans les cours. Toutes les maisons sont fermées par des portes de bois, bloquées à l'intérieur par une grande barre appelée bascule. A l'aide d'un vilbrequin et d'une mèche anglaise, les malfaiteurs percent dans les portes des trous très rapprochés au dessous de la barre pour pouvoir découper un carré, introduire le bras et la faire pivoter. Les vols, d'abord effectués dans les lieux retirés, dans les « godons » au fond des cours, se rapprochent des habitations et agglomérations. Curieusement, les gens, pourtant aux aguets, n'entendent rien et les chiens n'aboient jamais ». La superstition aidant, les bandits sont crédités de pouvoirs surnaturels : chacun s'inquiète, se sentant menacé. Les vols se succèdent et, un matin de janvier 1909, deux habitantes de la Plaine des Cafres sont cambriolées et brûlées vives. Le 20 mars, un jeune homme estimé est assassiné la veille de son mariage, sa maison est cambriolée. Toute le sud de l'île panique. On renforce portes et volets avec « des pointes à bardeaux » et des plaques de fer. On dort dans la même chambre, on fait le guet à tour de rôle. Le 11 août 1909, un instituteur et son épouse sont sauvagement assasinés. La police est renforcée et on est de plus en plus certain des pouvoirs surnaturels des bandits.

Dans la nuit du 30 septembre, ceux-ci s'attaquent au magasin à café de M. Roussel au Tampon. La porte résiste. Des coups de feu sont échangés avec le gardien de nuit. Les 2 bertelles, les 2 gonis, et le chapeau retrouvés sur place vont permettre de retrouver les coupables. Les bertelles contenaient 1 pistolet, 2 couteaux de boucher, une barre de fer, des plombs de chasse, du poison (datura). Onze personnes sont arrêtées : 8 hommes, 2 femmes, un marmail de 14 ans.

Saint-Ange Calendrin était sorcier. Il fabriquait une poudre hypnotique qui était insufflée par le trou des serrures. Les chiens étaient expédiés avec des boulettes qui ne contenaient pas que de la viande fraîche. Grâce à Saint-Ange, Sitarane se croyait immortel (il n'avait peut-être pas tort). Il fit preuve d'une assurance extraordinaire pendant son procès.

Pendant 8 jours, une foule importante assiste aux débats de la Cour d'Assises de Saint-Pierre. On apprend que les criminels avaient égorgé leurs victimes pour boire leur sang. C'est aux Asises de St-Denis que le verdict final est prononcé : Sitarane, Fontaine et St-Ange sont condamnés à mort, 5 complices écopent des travaux forcés à perpétuité, les 2 femmes et le marmail font seulement un an de prison. St-Ange Calendrin est finalement grâcié car n'ayant jamais tué. Juste avant son exécution, Sitarane demande à être baptisé. Devant la tombe est une grande croix noire sous laquelle sont les crânes des coupables.




J'ai pu constater que la tombe est très fleurie et ce ne sont pas des fleurs en plastique. Une bouteille de rhum à peine entamée, un paquet de gauloises ouvert et plein, des bougies, plusieurs bouquets de fleurs fraîchement coupées. Pour m'approcher de la tombe, j'ai attendu un peu pour être seul et au moment de partir, tout un groupe s'approchait : jour et nuit, c'est le défilé ! Plusieurs livres et revues expliquent qu'on y vient volontiers pour prélever de la terre afin de jeter un sort à un ennemi. La conversion ultime de Sitarane au catholicisme en fait une sorte de saint. Pour d'autres, il vaut mieux rechercher ses bonnes grâces car il est un intercesseur puissant auprès des forces du Mal.

Alors, j'ai repensé aux silhouettes inaccessibles, aux ombres d'oiseaux de Petite Ile, où personne ne s'aventure jamais.






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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 13:43

Aujourd'hui, juste une série de petites infos en attendant des jours meilleurs.

1/ Hier matin, en allant au lycée, je monte un stoppeur parapentiste à la Chaloupe et j'apprends que la world cup series 2008 commence après-demain ! Pendant 5 jours, se succéderont donc sous nos yeux les exploits des meilleurs parapentistes mondiaux. La veille au soir, j'avais mis en ligne justement toute une série de photos prises de ma fenêtre sans changer l'ordre des clichés (post « air bourbon du 2 novembre »), le Grand Prix revenant à la dernière concurrente, vers 21h, avec sa lumière cendrée et sa voile à l'envers. Youtube vous permet de vous faire une idée des figures des rois de la voltige mais coupez le son. Orange-réunion est un des sponsors.

2/ Si vous faites les librairies les plus sérieuses de La Réunion à St-Denis, St-Paul, St-Louis, St-Pierre, vous ne trouverez aucun livre de Leconte de Lisle. Ni d'Evariste de Parny ou de Léon Dierx non plus d'ailleurs. Bien sûr il y a les bibliothèques. Mais quand on voit qu'il n'y a pratiquement pas de rayon poésie non plus (Rimbaud et Baudelaire sont dans le rayon scolaires-lycées), on se dit qu'il y a bien des efforts à réaliser de ce côté. Comme en plus j'enseigne dans la ville natale de Leconte de Lisle, à 2 pas de sa maison, de sa tombe, et des deux ravines auxquelles se réfèrent  2 de ses poèmes_barbares_, après l'article « bernica » posté avant-hier, je me considère en règle et passe volontiers le relais de l'acculturation du grand public à d'autres pour me retourner vers des écrivains rényonés ou mauriciens d'aujourd'hui, par exemple Natacha Appanah Les rochers_de_Poudre_d'or_ : patience, l'arrêt des notes du 1er trimestre est le 17 novembre.. A suivre (je vous koz kréol très bientôt)

3/ Je vous copie-colle un passage de la lettre que j'ai envoyée il y a 9 jours au maire de St-Leu (recommandé AR) pour l'instant sans réponse :

« Depuis le mois d'août, les 8 projecteurs de 2000 watts (environ) du stade de La Fontaine qui jouxte la maison que j'habite restent allumés, soit de jour, soit de nuit, soit jour et nuit, sans qu'il y ait pour autant un match ou quelque raison que ce soit de les laisser allumés. Au début, j'ai cru à un oubli. En parlant autour de moi, j'ai compris que vos services avaient reçu des coups de téléphone ou des lettres ce qui a augmenté ma perplexité. Le temps passe et le problème demeure. Outre que le coût pour la collectivité doit être élevé, que l'électricité est faite avec du pétrole, il y a un autre inconvénient sur lequel je veux attirer votre attention : le danger d'accélérer la disparition d'un oiseau endémique : le Pétrel de Barau

Chaque année depuis 1996, une grande opération de sauvetage des oiseaux marins est lancée par la SEOR (Société dfEtudes Ornithologiques de la Réunion). Cette campagne concerne essentiellement les 4 espèces de Pétrels qui vivent à La Réunion : le Pétrel de Barau, le Puffin de Baillon, le Puffin du Pacifique et le Pétrel Noir. Ces quatre espèces se reproduisent sur lfîle de la Réunion. Quand vient la période dfenvol des jeunes (Avril à début mai, pour le Pétrel de Barau) ceux-ci quittent leur terrier de nuit. Dans leur trajet pour rejoindre lfocéan pour la première fois de leur vie, ils sont attirés par les lumières artificielles qui forment une sorte de barrière tout autour de lfîle, et sféchouent souvent au sol. Ils sont alors incapables de reprendre leur envol tout seul, et risquent de mourir de faim ou dfêtre dévorés par des chiens ou des chats.

Cette opération est dune importance extrême, car, rappelons-le, le Pétrel de Barau ne se reproduit quà la Réunion, et les lumières constituent une cause de mortalité majeure : on estime que 40 à 60% des jeunes à lenvol séchouent à cause des éclairages. La DIREN (Direction Régionale de lEnvironnement), EDF (Electricité de France), la LPO (Ligue pour la Protection des oiseaux), le GISOM (Groupe dintérêt Scientifique pour les oiseaux Marins) et le Muséum dHistoire Naturelle de St Denis. La situation actuelle, vous le voyez, nous conduirait directement à une procédure si la commune ne faisait rien. En espérant, monsieur le maire etc »

Comme l'éclairage du stade vide se poursuit (depuis plus d'un an, me disent les voisins), j'ai écrit hier à la SEOR pour qu'on se prépare à une action juridique : à suivre

4/ De temps en temps, j'essaie d'ajouter une photo par-ci par-là ou de corriger a posteriori les coquilles et petites erreurs des articles parus depuis fin août, mais ce sont des modifications mineures, je n'en parle donc pas. Il en va ainsi des flamboyants par exemple. Fin août je voyais des poinsettias et non des flamboyants, lesquels commencent seulement à fleurir. J'irai faire la correction dès que j'aurai 5'. C'est souvent grâce à vos commentaires que je repère mes boulettes. Certains sont déposés bien après la publication de l'article (par exemple par les visiteurs qui découvrent le blog aujourd'hui) mais je suis averti par over-blog. Merci !

5/ Beaucoup de fleurs coupées, vendues, déposées dans les cimetières ; beaucoup d'oratoires et d'offrandes au bord des routes, le week-end dernier. Le Journal de la Réunion (Clicanoo) n'a rien trouvé de mieux que de titrer sa Une ainsi : « Toussaint : quand les esprits rôdent ». Titre de l'article sur 2 pages : « Les esprits errants rôdent surtout en période de la Toussaint ». Autrement dit, les morts-vivants sont avec nous 24/24, 7/7 et 365/365, c'est vrai puisque les journalistes le disent ! Une multitude d'exemples viennent à l'appui : « Dans le cimetière de Bras-Panon, les employés communaux ont découvert, l’année dernière, à pareille époque, la photo d’un jeune garçon transpercé d’aiguilles », « La nuit, les 4X4 et autres véhicules se croisent dans l'étroit chemin de terre, qui traverse les champs de cannes, et menant à ce cimetière », « on pactise avec les personnes mal décédées » « en cette période de la Toussaint, les esprits des mal-morts qu’on appelle encore des esprits errants ou les mauvaises âmes rôdent. Ces esprits perturbés émanent des personnes décédées de mort violente. Il s’agit des pendus, des suicidés, des accidentés de la route, des tués par balles ou à coups de couteaux ou de sabre. Et ces esprits, s’ils ne sont pas récupérés par des sorciers peu scrupuleux, traînent partout ». Le journaliste se délecte : « ne pas sortir très tard, la nuit, durant la période précédant la Toussaint. Et parfois même, de ne pas s’attarder devant la cour à la nuit tombée. De ne pas non plus se promener, la nuit, avec de la viande (bols de carri) ou des boissons ». Et de conclure : « Âmes sensibles, Barricadez-vous et laissez passer la Toussaint. Les revenants sont parmi nous ! »

On peut certes, comme Flaubert et Maupassant, trouver sympathique la métempsycose ; à la Réunion, il est très facile d'acheter un livre de magie blanche en librairie, mais de là à présenter en Une du quotidien le plus lu de la Réunion le danger des esprits errants et adopter un ton aussi comminatoire... Enfin, on a sans doute les journalistes qu'on mérite. Pour ma part, je compte sur Skype pour bavarder à nouveau avec Mamie le 22 ou le 29 novembre : 83 ans et presque toutes ses dents !

6/ Lili la batailleuse gagne la mer (31 octobre)

Kélonia a donné rendez-vous hier matin à une classe de CM 2 pour un moment plein d’émotion. Ils sont ainsi venus assister au grand départ de Lili, une tortue verte Chélonia mydas, né il y a vingt ans sur la plage de Tromelin.

7/ Saint-Pierre va s’équiper en drumlines contre les requins. Un drumline, c’est une ancre à laquelle on relie une grosse bouée de 50 litres. Puis, on attache à cette grosse bouée une ligne de capture avec un hameçon et un leurre au bout pour prendre le requin qui chasse dans les parages. La ligne est suffisamment longue pour permettre au squale de survivre jusqu’à sa capture. Il est prévu dans le projet que deux bateaux par jour passent relever la ligne pour décrocher le requin, le tagger puis le relâcher. Le système de drumlines protège les usagers du littoral parce qu’il dissuade le requin de revenir dans un endroit où il a passé un mauvais moment, attaché à une ligne qui l’empêchait de sonder. En Afrique du Sud, les scientifiques ont constaté que les squales ne retournaient plus sur le lieu où ils avaient été pris.

Quatre attaques au Pic du Diable :

 20 août 2006, à 11 heures, attaque mortelle sur un surfeur.
 6 octobre 2004, à 16h15, un bodyboarder a la jambe sectionnée à Ti’Paris (juste à côté du Pic du Diable).
 8 septembre 2000, à 18h05, un surfeur est blessé au bras.
 14 mars 1988, à 18h30, un surfeur est mordu à la main.

8/ Je me suis laissé dire qu'en Europe, vous êtes très mouillés et que vous devez prendre des mitaines pour taper sur vos claviers. Alors, pendant que vous rechargez les nappes phréatiques,  apprenez qu'ici, le thermomètre monte monte comme la bêbête de semaine en semaine. Alors je vous envoie volontiers un rayon de soleil à tous. Le week-end du 15-16 nov, ascension du Dimitile : 1400 mètres de dénivellé ; le Routard dit : « déconseillé aux personnes sujettes aux vertiges » donc c'est pour moi. Et le 21 décembre : le Piton des neiges (3071 m). Si.

 

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31 août 2008 7 31 /08 /août /2008 13:46

Souvent, dans les virages de l'île Bourbon, le voyageur aperçoit un petit autel de tôle rouge sang et le coeur lui bat : qu'est-ce ? Le souvenir entretenu pieusement d'automobilistes ayant perdu la vie parce que la fatalité les avait expédiés dans le précipice ? Que nenni.
Saint-Expédit est au contraire un ti dieu qu'il faut prier avec ferveur tant on peut avoir besoin de lui : il cumule 4 fonctions précieuses : - patron de la jeunesse - protecteur des voyageurs - secours des causes pressantes (kat onoma) - médiateur des procès. Le petit livre que j'ai acquis hier explique qu'Expedit était un martyr arménien. Il fut martyrisé à Mélitène, près du confluent de l'Euphrate et du Mélas le 19 avril 303 (date de sa fête). Engagé au service des romains dans un corps indigène, il commanda la XIIè légion (7000 hommes). Pris en haine par Galère et Dioclétien en tant que chrétien, il fut flagellé jusqu'au sang, puis eut la tête tranchée, ce qui représente une mesure de clémence par rapport aux tortures de l'époque.
Expédit était l'ennemi de la procrastination. Lorsqu'on regarde les statuettes qui le représentent dans les vitrines et dans les autels du bord des routes, on voit qu'il tient une croix où on lit « hodie » (aujourd'hui) et qu'il écrase un corbeau croassant (« cras » = demain). En effet, alors qu'il était sur le point de se convertir au christianisme, le diable, prenant la forme d’un corbeau arriva en criant : Cras ! Cras ! Cras !. Ne voulant pas retarder sa conversion, Expédit l’écrasa en criant à son tour : Hodie ! Depuis Saint-Expédit est efficace pour le succès d'un examen, la guérison d'un malade, le règlement d'un différend, etc
Une autre légende prétend que les soeurs d'un couvent de Saint-Denis reçurent un jour un colis de cierges en provenance de la métropole et qu'à l'emplacement de la mention de l'expéditeur, était écrit « expédit ». Les soeurs, averties par des signes divins, réparèrent l'injure que les dockers avait infligée à l'emballage en rétablissant le préfixe « saint ».
Je vous laisse choisir vous-mêmes la bonne version.























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