Nom d'un chien! Le Musée de la Chasse et de la Nature à Paris présente une étonnante galerie de portraits canins réalisée par Antoine Schneck. Jusqu’au 26 septembre.
Musée de la Chasse et de la Nature
Hôtel de Mongelas - 62, rue des Archives - 75003 Paris
Le photographe Antoine Schneck constitue une sorte de panorama de la France contemporaine avec sa galerie de portraits. Portraits très particuliers puisqu’il s’agit ici de chiens : ses
soixante chiens, dont un chat, appartiennent à des personnalités du monde de la politique, de la culture, de l’information ou des affaires qui ont accepté de laisser poser leur animal de
compagnie. Les portraits sont strictement exécutés sur le même modèle : cadrage réduit au « visage » de l’animal, modèle photographié de face et sur fond noir, tirage de 100 cm par
100 cm. Au lieu de représenter tout le corps du chien comme on le fait habituellement, Antoine Schneck se concentre sur sa tête et son regard. S’il choisit d’appliquer un mode de représentation
traditionnellement réservé aux portraits des humains, c’est pour mieux exprimer la « psychologie » de l’animal.
Au Musée de la Chasse et de la Nature, la série des portraits se prête à une installation d’un effet particulièrement efficace : disposés sur trois registres superposés, ces immenses photographies d’animaux saturent complètement les murs de la salle d’exposition temporaire. La dimension des tirages, leur extrême précision, donnent à l’ensemble un caractère spectaculaire et presque inquiétant : le visiteur se trouve en situation d’infériorité face à ces bêtes colossales, présentées dans l’attitude dominante habituellement réservés aux hommes de pouvoir. Sont-ils devenus les maîtres du monde? En tout cas, ils forment une meute potentiellement dangereuse.
Cette galerie de chiens d’illustres se prête toutefois à un jeu sans danger, puisque le visiteur peut à sa guise, ramener le chien à son maître. C'est-à-dire, tenter d’identifier le compagnon du modèle canin…
attention le petit oiseau va sortir, hein Caramel
jusqu'à une époque récente, La Réunion était parcourue de nombreuses hordes de bonchiens errants
les services municipaux ont sévèrement réduit leur nombre mais il en reste, la preuve ; ici, à Terre sainte (mars 2010)
ce petit moumoute, qui s'appelle Lulu, est en pension chez moi depuis 15 jours ; en principe je le mets dans l'avion pour Tana lundi prochain
mais sa vie est déjà un roman, arrivera-t-il vraiment chez lui à Manakara mardi prochain ? y retrouvera-t-il son frère Mimi (habitué aux vols entre l'Europe et l'océan indien) ?
Lulu aura droit à un petit Calmivet caché dans un vache qui rit lundi avant d'aller chez le vétérinaire : pas question de griffer alors qu'on délivrera seulement un Certificat de bonne santé pour ce petit moumoute.
Moumie, appelée aussi "La petite moumoute" en a marre d'attendre John et s'entraîne pour l'accueillir
Caresse, qui habite Amiens, sait ce que se faire caresser veut dire ; chez les moumoutes ; parce que chez les êtres humains, c'est rarement désintéressé
Fleur est un moumoute de Mona (elle en a un autre qui s'appelle Tikok)
elle en a un autre qui s'appelle Victor et qui mange de l'herbe (qu'on peut prendre au flash car il n'est pas blanc et n'a pas les yeux rouges)
Les 3 vivaient avec Alice (in wonderland) et ont décidé un jour de venir vivre avec Mona.
Le texte qui suit est une préface que m’avait demandée la directrice de la collection des Abrégés de l’Ecole des loisirs il y a 4 ou 5 ans. Comme elle n’a pas été publiée, j’ai été accusé de crime contre Balzac par des gens qui connaissent son œuvre moins bien que moi, mais peu importe.
L’opération sournoise d’effacement et d’escamotage à laquelle se livre celui qui abrège un classique se justifie pleinement pour les collégiens rebutés par l’œuvre intégrale mais non par sa version abrégée. Pour ceux-là, affirmer « Le Père Goriot en version intégrale sinon rien » c’est ériger devant eux une barrière infranchissable. L’abrégé est une solution d’attente qui laisse intacte la possibilité de lecture de l’œuvre intégrale en la différant. C’est une approche apéritive.
La pratique de l’abrégé a un autre intérêt dissimulé : celui de faire ressortir des réseaux de métaphores ou de comparaisons insistantes. Confronté à des deuils incessants, celui qui a choisi cette gageure de se priver de mots voire de phrases entières du Père Goriot se demande s’il peut toucher à ce qui fait par exemple de Jean-Joachim Goriot un chien. Cet animal, convoqué à propos de Rastignac, de Vautrin, de de Marsay traité de mauvais chien, de Poiret, des physiognomonistes, est le plus souvent employé à propos de Goriot :
« J'aime les chevaux qui les traînent, et je voudrais être le petit chien qu'elles ont sur leurs genoux. »
« Le père Goriot saisit cette parole au vol comme un chien saisit un mouvement de son maître. »
« - Vieil égoïste! s'écria madame Vauquer, va, je te souhaite de mourir comme un chien. »
L’intéressé assume complètement ce déclassement vers la servilité :
« Ah! tu t'es fait des rentes viagères, vieux scélérat, et tu avais des filles! Mais tu ne les aimes donc pas? Crève, crève comme un chien que tu es! Oui, je suis au-dessous d'un chien, un chien ne se conduirait pas ainsi! »
« Hé, Nasie! hé, Delphine! venez à votre père qui a été si bon pour vous et qui souffre! Rien, personne. Mourrai-je donc comme un chien? »
Du Goriorama du peintre aux déformations que la duchesse de Langeais lui inflige (Foriot, Loriot, Moriot, Doriot),
le patronyme du personnage est très plastique. Il est aussi un paronyme de corniaud, ce chien méprisé par excellence.
C’est cette saveur que l’« abrégeur », comme un jardinier qui taille ses arbres, apprend à conserver. C’est pour cette raison que la réduction peut devenir l’objet d’exercices et d’une réflexion en classe. La confrontation d’un extrait du roman intégral et du passage correspondant de l’abrégé permet d’expliciter et de classer les choix. Le travail d’écriture de Balzac s’en trouve d’autant mieux mis en valeur.
« Barlen Pyamootoo (Revue mauricienne L'Atelier d'écriture) disait quelque part que pour devenir un écrivain à succés, il a eu « une chance de chien ». Mme Lolo, elle, a eu une vie de chien errant »
Philippon avant
Philippon avec fraise Renaissance
Philippon aujourd'hui, mieux que Van Gogh : deux oreilles coupées
quelle classe, quel chic
Terminons (pour cette fois) avec l'ascenseur pour moumoute