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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 19:43

Vous remontez des rues encombrées et grouillantes de monde, bordées de boutiques remplies de produits orientaux, de restos rouge et or, de vendeurs à la sauvette, de vendeurs de pacotille, de vendeurs de fins de séries, et forcément vous tombez sur le Grand Bazar et le Grand marché. Ils accueillent dit-on, 30 000 personnes par jour. Au temps de la Bourdonnais, les marins des navires de la route des épices y faisaient halte.

A profusion : vêtements, tissus, soiries, saris, chaussures, produits artisanaux, vannerie, cédés, épices, ourites séchées, fleurs, légumes et fruits secs et frais, tisanes, pâtisseries, friandises créoles ou indiennes, sucreries, élixirs, potions aphrodisiaques, remèdes miracles, lotions capillaires etc. Les paniers en vacoas aux couleurs naturelles viennent de Rodrigues

Dans le marché couvert, le rez-de-chaussée vend principalement les fruits et légumes tropicaux, le 1er étage les souvenirs et étoffes. Explosion de couleurs, de senteurs, de goûts, de textures, d'éclats de voix dans toutes les langues.

 

 

à gauche : des ourites

songe

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 18:41

Je colle à la fin de ce billet le programme du colloque Entre mots et images dont je vous ai parlé et qui a lieu de jeudi 25 à dimanche 28 à Tamarin, Rose-Hill, Moka, Réduit et Port-Louis

http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/colloque2009maurice.html

 

Port-Louis tire son nom du roi Louis XV, au nom duquel le capitaine Dufresne d'Arsel prit possession de l'île début XVIIIè. Port important pour la Compagnie des Indes, pour les corsaires, pour les militaires, pour l'économie de l'île.

Port-Louis est composite : plusieurs vagues d'immigration, plusieurs civilisations y ont déposé leurs visages, leurs traces. De là, la cohabitation décomplexée de belles villas créoles en bois, de cases délabrées, de bâtiments coloniaux, d'un front de mer ultra-moderne et d'un quartier chinois, d'églises catholiques et anglicanes, de temples hindous, de pagodes et de mosquées, de marchands ambulants et de banquiers impeccables, de bistrots proches du boui-boui et d'hôtels-restaurants 5 étoiles.

Au XVIIIè siècle et jusqu'en 1869, Port-Louis est un port important de la route des Indes. Mais l'ouverture du canal de Suez a causé le déclin irrémédiable du port. Il reste cependant actif aujourd'hui grâce au port franc qui draine le fret le plus important de l'océan indien.

 

 

 

 

Le Théâtre municipal 

C'est le plus ancien théâtre de l'océan indien : il date de 1822. Il fut construit par les Anglais, nouveaux maîtres de l'île, afin d'amadouer les Mauriciens. Mais voyez comme le colon est ingrat ou plutôt lucide, ce théâtre fut l'un des premiers lieux de résistance culturelle antibritannique ! C'est là que furent projetés les premiers films en noir et blanc en 1909.

 

 

La cathédrale Saint-Louis

Elle abrite les restes de Mme Mahé de la Bourdonnais. Le bâtiment actuel fut édifié en 1933, sur un site qui accueillit plusieurs églises successives depuis 1752. L'Assemblée révolutionnaire de l'île s'y tint en 1790. Devant l'église, est dressée une croix au pied de laquelle les corps des esclaves noirs recevaient l'absolution car ils n'avaient pas droit à la cathédrale.

 

statue de Saint-Louis devant l'église du même nom

 

La Citadelle

Etablie sur les hauteurs, La Citadelle domine toute la ville et la rade. Construite entre 1834 et 1840 par les Anglais, cette forteresse massive en pierre volcanique, appelée aussi Fort Adélaïde, n'a jamais rempli de fonction militaire. Elle servait à dissuader toute velléité de révolte parmi la population lors de l'abolition de l'esclavage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Culture de l'île Maurice : entre mots et images

Colloque international

Tamarin, Rose-Hill, Moka, Réduit et Port-Louis

Île Maurice

25-28 juin 2009

conférence organisée par Françoise Lionnet (UCLA) et Thomas C. Spear (CUNY)
avec l'aide précieuse de Robert Furlong,
de Kumari Issur (U. of Mauritius) et avec la participation de nombreux créateurs mauriciens

bleu

programme

Veuillez noter que la salle de cinéma de l'hôtel Tamarin où auront lieu les sessions de jeudi et de dimanche ne peut accommoder qu'une trentaine de personnes. Nous avons mis en place une liste pour réserver la dizaine de places qui seront disponibles pour les personnes qui ne sont pas sur le programme des intervenants, puisqu'il nous faut donner cette liste pour la sécurité à la réception de l'hôtel.
La salle réservée de 13h à 18h à l'University of Mauritius vendredi pourra siéger une quarantaine de personnes.
À Port-Louis, samedi, la salle du Conseil à la Mairie de Port-Louis est plus grande et le public y est invité.
Le programme ci-dessous est plus ou moins définitif, sujet à quelques dernières modifications.

** informations pour les personnes résidant à l'hôtel et/ou faisant partie de la navette organisée pour les transports)

mercredi 24 juin 2009
soirée - cocktail informel de bienvenue

bleu

jeudi 25 juin 2009
matinée à l'hôtel Tamarin, salle de cinéma

9h00-10h15
1. Écriture, genre et nouvelles générations

modératrice : Françoise Lionnet

« L'expérience de la violence dans les romans francophones mauriciens de la nouvelle génération »
Bruno JEAN-FRANÇOIS, University of Mauritius

« Discours et représentation des groupes diasporiques dans quelques romans mauriciens post-1968 »
Rishy BUKOREE

« Représentations du féminin dans les récits de Shenaz Patel »
Guillemette de GRISSAC, IUFM la Réunion

10h15-10h30 Pause café

10h30-12h15
2. Littérature et cinéma

modératrice : Françoise Lionnet

« Bénarès de Barlen Pyamootoo, du roman mauricien vers un cinéma universel ? »
Srilata RAVI, University of Western Australia

« Des mots en images: La Cathédrale de Harrikrisna Anenden »
Maya BOUTAGHOU, University of California, Los Angeles (UCLA)

« Le silence des Chagos de Shenaz Patel et le film documentaire Diego l'interdite »
Anjanita MAHADOO, Rutgers University

Répondant : Harrikrisna ANENDEN, réalisateur de La Cathédrale, en train de tourner (juin 2009) Ève de ses décombres à Maurice

12h15-13h45 Déjeuner

13h45-15h00
3. Entre mots et images : de Malcolm de Chazal au contemporain

modérateur : Thomas Spear

« Malcolm de Chazal et Jean Paulhan : recevoir et décevoir »
Adelaide RUSSO, Louisiana State University (LSU)

« Générations Chazal »
Robert FURLONG, chercheur indépendant, Maurice

« Faire de la bande dessinée à Maurice, une profession qui se cherche »
Christophe CASSIAU-HAURIE, Centre Culturel Français de l'Île Maurice

(pause)

soirée à Rose-Hill (** départ de l'hôtel, 16h30)

17h30 : Lancement du premier numéro de la revue L'Atelier d'écriture au Centre Charles Baudelaire (Rose-Hill), avec l'écrivain Barlen PYAMOOTOO, directeur du numéro, avec des auteurs qui y ont participé, dont Bruno JEAN-FRANÇOIS, Yusuf KADEL, Umar TIMOL et Jean-André VIALA (directeur du Centre Charles Baudelaire), et d'autres personnes de l'Atelier d'écriture.

20h-22h30 : dîner à Beau-Bassin ? à Tamarin ?

bleu

vendredi 26 juin 2009

** départ de l'hôtel : 8h30

10h00-12h00  The Centre for Mauritian Studies of the Mahatma Gandhi Institute à Moka

Creation in 21st Century Mauritius: Opportunities and Prospects
Roundtable chaired by Amenah JAHANGEER-CHOJOO (Head of the Centre for Mauritian Studies). Confirmed writers/artists: Abhimanyu ANNUTH, Sedley ASSONNE, Mala CHUMMUN-RAMYEAD (sculptor and Head of School of Fine Arts, MGI), Lindsay COLLEN and Shenaz PATEL.

déjeuner à Eurêka ?

après-midi : Salle G2, University of Mauritius (Réduit)

14h00-15h45
4. Les études mauriciennes et leurs contextes : édition, critique journalistique et enseignement

modératrice : Françoise Lionnet

« Lettres mauriciennes aux Éditions de l'Olivier »
Thomas C. SPEAR, Lehman College & The Graduate Center, City University of New York (CUNY)

« La page culturelle dans la presse mauricienne de 2000 à nos jours »
Shakuntala BOOLELL, University of Mauritius

« La littérature mauricienne et la critique : enjeux et limites »
Evelyn KEE MEW, University of Mauritius

« So you must be Mauritian : L'enseignement universitaire des études mauriciennes au Canada »
Rohini BANNERJEE, Saint Mary's University

15h45-16h00 pause café

16h-16h45 : séance plénière / table ronde : ressources et archives mauriciennes
modératrice : Kumari Issur

Yves CHAN KAM LON (Directeur de la Bibliothèque Nationale de Maurice), Evelyn KEE MEW (doctorante, U. Mauritius) et Belinda RAMNAUTH (directrice, Bibliothèque Carnegie)

soirée libre (dîner à l'hôtel)

bleu

samedi 27 juin 2009

journée à Port-Louis
événements ouverts au public

** depart de l'hôtel : 9h00

matinée ;
10h00 - projection de films dans la salle du Conseil à la Mairie de Port-Louis :
     Extraits de films documentaires de Robert Furlong sur Malcolm de Chazal (15 minutes).
     Sensitive : « une expérience de littérature à l'école » (enfants de l'école primaire qui s'approprient la lecture de Sensitive de Shenaz Patel) du CALE (centre d'aide à la lecture et à l'écriture) de Saint Leu, la Réunion (avec la participation de Nikola Raghoonauth). Réalisation : Guillemette de Grissac, Christian Leunens (14 minutes).
     Le film Bénarès de Barlen Pyamootoo (75 minutes).

après-midi
salle du Conseil à la Mairie de Port-Louis

13h30-14h45
lectures de textes par des auteurs mauriciens : Daniella BASTIEN, Richard BEAUGENDRE, Christophe CASSIAU-HAURIE (qui dira un texte de Raymond Chasle), Michel DUCASSE, Alex JACQUIN-NG, Yusuf KADEL, Barlen PYAMOOTOO, Vinod RUGHOONUNDEN, Umar TIMOL

pause

15h00-16h30
Dernie Vol, pièce courte (30 min.) de Dev VIRAHSAWMY, lecture de Rajoo RAMANA et Anon PYNEEANDEE, suivie par une discussion avec l'auteur

** dîner prévu à l'hôtel au retour

bleu

dimanche 28 juin 2009
matinée à l'hôtel Tamarin, salle de cinéma

9h00-10h45
5. Images de la fiction contemporaine

modérateur : Thomas Spear

« Écriture et Coolitude dans Cale d'étoiles Coolitude et Chair corail fragments coolies de Khal Torabully »
Manisha GOODARY, chercheuse indépendante (Maurice)

« Poetics of the Belly: Images of Food and (Not)-eating in Ananda Devi's Works »
Njeri GITHIRE, University of Minnesota, Twin Cities

« Paradise, Parody or Paradox? - The Beach in Contemporary Mauritian Fiction »
Namrata PODDAR, University of Pennsylvania

« Narrations de l'altérité dans la littérature mauricienne »
Julie PEGHINI, Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et Université de Paris-8

10h45-11h00 Pause café

11h00-12h15
6. Creole Cosmopolitics

modérateur : Thomas Spear

« Matière à photographie : Marie-Thérèse Humbert, Nathacha Appanah et Yves Pitchen »
Françoise LIONNET, University of California, Los Angeles (UCLA)

« Mauritius and UNESCO's 2003 Convention »
Lee HARING, Brooklyn College, City University of New York (CUNY)

« Écrivains mauriciens, ou la volonté de dire le monde »
Kumari ISSUR, University of Mauritius

12h30   Déjeuner

(pause dans le programme)

18h00-19h30
Table ronde d'écrivains
Édouard J. MAUNICK, Shenaz PATEL, Barlen PYAMOOTOO et Carl de SOUZA et d'autres auteurs mauriciens.

table ronde/cocktail/clôture/dîner

à Tamarin ?? (au Cabanon créole?)

 

bleu

 

Intervenants

  • Rohini BANNERJEE
  • Shakuntala BOOLELL
  • Maya BOUTAGHOU
  • Rishy BUKOREE
  • Christophe CASSIAU-HAURIE
  • Robert FURLONG
  • Njeri GITHIRE
  • Manisha GOODARY
  • Guillemette de GRISSAC
  • Lee HARING
  • Kumari ISSUR
  • Bruno JEAN-FRANÇOIS
  • Evelyn KEE MEW
  • Françoise LIONNET
  • Anjanita MAHADOO
  • Julie PEGHINI
  • Namrata PODDAR
  • Srilata RAVI
  • Adelaide RUSSO
  • Thomas C. SPEAR

Lectures / présence d'auteurs

  • Daniella BASTIEN
  • Richard BEAUGENDRE
  • Rishy BUKOREE
  • Michel DUCASSE
  • Alex JACQUIN-NG
  • Yusuf KADEL
  • Édouard J. MAUNICK
  • Shenaz PATEL
  • Barlen PYAMOOTOO
  • Vinod RUGHOONUNDUN
  • Carl de SOUZA
  • Umar TIMOL
  • Dev VIRAHSAWMY

cinéaste

  • Harrikrisna ANENDEN

diseurs

  • Anon PYNEEANDEE
  • Rajoo RAMANA

 

The Centre for Mauritian Studies

  • Abhimanyu ANNUTH
  • Sedley ASSONNE
  • Mala CHUMMUN-RAMYEAD
  • Lindsay COLLEN
  • Amenah JAHANGEER-CHOJOO

autres participants

  • Yves CHAN KAM LON
  • Belinda RAMNAUTH
  • Jean-Yves VIOLETTE
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21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 07:48
Le dodo de Maurice, la baie et les montagnes du Vieux Grand Port à l'arrière-plan. Image de Savery Musée d'Histoire nationale de Mahébourg

Histoires d'îles (d'ils) : hier soir, à la soirée donnée par René pour sa brillante entrée dans le club des 60, Euphrasie-Framboise me parlait de l'atelier d'écriture qu'elle a animé 10 ans dans les années 90 à Belle-Isle en mer, atelier auquel j'ai participé et qu'elle recommence à animer en juillet prochain.
Elle part aujourd'hui à Maurice, pour rejoindre le colloque dont j'ai parlé dans le billet du 26 mai (Maurice 6) : "la culture de l'Ile Maurice, entre mots et images" du 25 au 28 juin
Le hasard veut qu'au printemps 1974, j'ai rencontré Jacques Henric à Belle-Isle (il venait de publier Archées et on parlait surtout de Révolution culturelle chinoise avec Guy Scarpetta) et qu'Euphrasie-Framboise va pouvoir le rencontrer, ainsi que sa compagne, Catherine Millet :
http://bibliobs.nouvelobs.com/20090619/13382/le-prix-du-roman-damour-pour-catherine-millet

C'est du ladi-lafé, mais ce Prix du Roman d'Amour-Prince Maurice permet de rappeler que Maurice est une île littéraire : « les nominés, accompagnés du jury, donnent des conférences dans des écoles, ainsi qu'au Centre culturel français Charles Baudelaire, situé à Rose-Hill. Cette 7ème édition a aussi inauguré son premier festival du livre, en regroupant écrivains français et mauriciens. Outre les trois nominés, on comptait la présence de treize auteurs mauriciens parmi lesquelles se trouvaient Natacha Appanah (dans le rôle de l'invitée d'honneur), d'Issa Isgarally (docteur en linguistique, éditeur de la revue littéraire «Italiques» et animateur du magazine littéraire télévisé «Passerelles»), et bien sûr des membres du jury: les écrivains Carl de Souza, Alain Gordon-Gentil, l'universitaire Kumari Issur, Paule Constant, Marc Lambron, Alain Mabanckou et Daniel Picouly, le président du jury francophone. Sans oublier Tim Lott, le président du jury anglophone, qui parce qu'il était là, en vacances, a lui aussi participé à la remise du prix.
Comme tous les ans, l'hôtel récompense également un étudiant mauricien de condition modeste par une bourse d'études : Dorian Boncoeur, 20 ans, partira donc passer une année à l'université de Bordeaux, pour effectuer une maîtrise de Sciences humaines. Comme l'a remarqué Alain Mabanckou, il est un des fidèles des débats et rencontres des années précédentes... Quant à Catherine Millet, elle «gagne» quinze jours de résidence d'écriture au Prince Maurice, avec son compagnon. Ce sera donc pour lui aussi un retour en territoire connu, puisque Jacques Henric était là, cette semaine, avec elle ».
Rappelons les visiteurs célèbres de l'île : Bernardin de Saint-Pierre, La Pérouse, Charles Darwin, Baudelaire, Joseph Conrad, Mark Twain, Mahatma Gandhi. Et ses écrivains francophones les plus connus : Malcolm de Chazal, Loys Masson, JMG Le Clézio, Jean-Paul Toulet, Alexandre Dumas, Shenaz Patel, Natacha Appanah, Ananda Devi. Sans oublier George Sand qui n'est jamais venue à Maurice, mais qui n'aurait pas pu écrire Indiana (1832) sans les confidences de son amant mauricien Félicien Mallefille.

 

l'île de la Passe à 6 kms (vagues énormes)

 

Je poursuis la relation de mon passage à Maurice du 8 au 15 mai avec quelques photos sur la ville historique et attachante de Mahébourg, le bourg de Mahé de La Bourdonnais fondé en 1804 par Decaen le gouverneur qui lui succéda. Lorsqu'on descend du bus, on aperçoit un chapelet d'îlots sauvages à 6 ou 7 kms. Battus par les vagues, ils ferment le lagon et rappellent la bataille navale glorieuse de Vieux Grand Port en 1810 entre français et anglais : île de la Passe, île aux Fouquets, île Vacoas, île au Phare.

 

 

Le Musée d'histoire nationale, nommé château Robillard, est une vaste demeure coloniale construite en 1771 et dont la charpente, les parquets et les murs en bois sont magnifiques. Estampes, lithos (sur la Traite), meubles anciens, photos anciennes, porcelaines, tableaux de batailles et de dodos, portulans, pistolets (celui de Surcouf) et la célèbre cloche du Saint-Géran récupérée récemment. On y trouve une déclaration en créole de l'abolition de l'esclavage. Prendre des photos est interdit mais j'ai obtenu le droit de scanner les cartes postales déposées ici.

 

le parc à l'entrée du musée

 

le petit propriétaire et la femme du petit propriétaire A Richard 1850 Musée d'Histoire nationale de Mahébourg

 

le cardinal (foudia madagascariensis) et l'oiseau jaune de Rodrigues (foudiz flavicans) Musée d'Histoire nationale de Mahébourg

 

La légendaire mobylette mauricienne : suréquipée, méconnaissable, elle peut transporter trois personnes ou un chargement de plusieurs m3.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un bon petit restau : Chez Patrick. Les serveurs Yannick, Vick's et Marine Joseph sont adorables. Route royale, tel (230) 631 9298 patrickresto@servihoo.com. Cuisine mauricienne typique et bon marché : fruits de mer, poissons (au gingembre), salade cono cono, et bien sûr un rhum arrangé offert.

 


 

Pour la nuit, je vous conseille Le Saladier de madame Gill et de Younoos, rue de La Chaux. Très bon marché, très sympa, tranquille et le 4X4 peut aller vous chercher à l'aéroport ou vous y emmener. Tel (230) 631 9758 mob 754 98 31 lesaladier@hotmail.com

Ce soir ou demain, une promenade photographique dans Port-Louis.

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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 16:18
attaque d'un galion espagnol par des pirates au XVIIè siècle; peinture de Howard Pyle
in Pirates et corsaires à l'île Maurice, Denis Piat, ed Christian Le Comte, 2007

Je n'avais pas tout à fait fini de raconter mon escapade mauricienne du 8 au 15 mai.

On parle beaucoup des actes de piraterie dans l'océan indien aujourd'hui, mais en réalité, il y en a toujours eu, les Jolly Roger sont une vieille tradition. Quelques noms célèbres : Henry Avery, Christopher Condent, Edward England, Ned Low et le célèbre Olivier Le Vasseur dit La Buse avec son trésor resté introuvable (sa tombe est à St-Paul).

 

page 4 de couverture Pirates et corsaires à l'île Maurice, Denis Piat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pirates et corsaires à l'île Maurice, DenisPiat,p29

 

Autant les rényonés ont toujours dédaigné l'océan, autant les mauriciens l'aiment : plages immenses, eaux poissonneuses, traditions de chantiers navals, lagons avec passes, la géographie physique s'y prêtait mieux il est vrai.

 

astrolabe datant de 1568 (musée national de Mahébourg)

 

Le fleuron de l'artisanat mauricien : les maquettes de bateaux. Des centaines d'ateliers et d'artistes mauriciens, utilisent les bois les plus rares (palissandre, teck, ébène) pour fabriquer des modèles réduits de bricks, frégates, galions, goélettes célèbres comme le Saint-Géran, l'Astrolabe, le Superbe, la Belle Poule, le Bounty, le Coureur, le Marie-Jeanne et même le Belem. L'île Maurice est le premier pays constructeur de modèles réduits du monde.

C'est à la fin des années 1960 que l'ambassadeur de France, Raphaël Touze, proposa à un ébéniste de Curepipe, José Ramar, de réaliser pour l'ambassade la maquette d'un bateau dont il possédait les plans. Encouragé par le résultat, José continua et fut imité. Le travail minutieux et méticuleux est remarquable : batteries, sabords, ponts, gaillards, dunette, château arrière, mats, canons, haubans, poulies, voiles teintées dans du thé, tout est à l'échelle et fidèle dans le moindre détail. C'est très beau, mais attention aux droits de douane et aux précautions pendant le voyage en avion !

 

 

 

caravelle Mayflower 1492







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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 21:01
le dodo, animal mauricien emblématique (et disparu)

Malcolm de Chazal (1902-1981), est né à Vacoas, à l'île Maurice. Ingénieur sucrier de formation, il se tourne assez vite vers l'écriture et la peinture. Admiré par André Breton, les surréalistes, Jean Paulhan, Leopold Sedar Senghor et Georges Bataille, il a été influencé par Jules Hermann (l'inventeur de la Lémurie) et a influencé JMG Le Clézio. Pétrusmok raconte la recherche des traces laissées par les Lémuriens. Son écriture est d'inspiration panthéiste et son œuvre essaie de combiner traditions ésotériques et symbolistes. Célibataire, sans famille, sans maison, anticonformiste, il passait dit-on des journées entières enfermé dans un hôtel de Port-Louis pour se vouer tout entier à l'art. A la fin de sa vie, il se considérait spirituellement très proche de l'hindouisme. Il repose au cimetière de Phoenix.

Artiste atypique, génial, incompris de ses compatriotes, il a cherché une communion totale entre l'homme et la nature et l'humanisation de tout ce qui compose l'univers. Sa peinture est explosion de couleurs, exaltation poétique, expressionniste, sensuelle avant d'être référentielle. Le Blue Penny Museum de Port-Louis lui a rendu hommage en septembre/novembre 2002 par l'exposition « Chazal ou l'innocence ». Les reproductions viennent du n°33 de ISLANDER (novembre 2002-janv 2003), la revue de Air Mauritius.

 

 

 

 

 

 

Il commence tout juste à être reconnu. On parle de lui consacrer un musée, mais pour l'instant, il a une rue à Port-Louis : la rue Malcolm de Chazal, où chaque lampadaire porte un aphorisme de l'artiste :

La femme nous rend poète ; l'enfant nous rend philosophe.

Le véritable poète est celui dont le cerveau est une lyre entre les mains du cervelet.

L'œil est la plus belle salle de rendez-vous.

Dormir à deux rend la nuit moins opaque.

Le soleil c'est le communisme intégral, sauf dans les villes où le soleil est propriété privée.

La graine est le sac à main des plantes.

 

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie :

Sens plastique (1948)

Sens magique (1957)

Petrusmok (1958)

Poèmes (1968)

Sens unique (1974)

 

Lecteur, quand tu dépasseras le « pont en fer » à Phoenix, sur la route asphaltée, murée de cannes à sucre, qui mène à Port-Louis, de Curepipe-l'ensevelie-sous les brumes, - regarde à gauche intensément, puis détache ton regard comme pour vouloir mystifier le monde - regarde en visionnaire, et tu verras ceci.

Sous l'œil impressionniste, un majestueux visage se détache en profil sur la pierre coupante, du côté aigu de la grande tranche du Corps-de-Garde qui donne vers l'Ouest. L'autre versant abrupt est muet. Seul un temple hindou fleurit sur ses pentes.

Ce visage est plat et large, malgré l'aigu du profil dominateur. Le front mange le ciel. Le menton accroche comme une épée. Et seul le buste paraît. Tu peux le voir à mi-poitrine.

Ce matin, je regardais ce visage, et voilà tout d'un coup que je ne fus plus. L'illumination m'avait saisi, et je passais au-delà de moi-même. Je suis maintenant dans le sarcophage du Corps-de-Garde, tombeau abritant le dieu Tot.

Et je vécus le sommeil de pierre.

Ce côté ouest de nos montagnes, - la Chaîne des Trois-mamelles, le Piton du Rempart, le Corps-de-Garde - fait le saint des saints de la Chrétienté Occidentale Prophétique.

Si j'ai vu Moïse ici, les « autres » doivent être là, les Très-Saints. Car Moïse préfigure.

 

Petrusmok, Malcolm de Chazal

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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 18:43

LANGUE

C'est pendant la période française, de 1721 à 1810, que le français et le créole mauricien s'imposent à l'Isle-de-France. Les quelques centaines d'esclaves ouest-africains et malgaches qui arrivent pendant tout le XVIIIè siècle doivent, pour communiquer entre eux et avec les francophones, utiliser un pidgin dont on trouve des traces dans Voyage à l'Isle de France de Bernardin de Saint-Pierre (1769). A partir de 1834, arrivent les premiers engagés, en provenance de plusieurs régions de l'Inde. En 1871, il y a à Maurice 100 000 habitants originaires d'Afrique, et 216 000 habitants originaires de l'Inde. Un bhojpuri unifié va se dégager peu à peu pour assurer la communication entre les différents groupes indiens (bengali, penjabi, tamoul, hindi, télégu, urdu, marathi, sanscrit etc.). Enfin, les chinois apportent 3 langues : le mandarin, le cantonais et le hakka parlés par 10 000 chinois environ aujourd'hui.

La langue parlée par toutes les communautés ethniques et sociales, c'est le créole mauricien, langue orale peu écrite et proche du français (mais pas autant que le créole rodriguais). Tout ce qui est administratif s'écrit en anglais : une des langues les moins parlées est la langue officielle. La presse est essentiellement en français (avec parfois des tournures anglaises et des phrases créoles).

Un peu de créole mauricien :

zardin = jardin

manzé = manger

sapé = avoir de la chance

gazet = journal

plim = stylo

si ou plé = s'il vous plaît

ki manière ? = comment ça va ?

Missié = monsieur

kot sa ? = où est-ce ?

li ser = c'est cher

li bon = c'est bon

li mari bon = c'est très bon

li mauvais bon = c'est top

péna problèm = pas de problème

ki lère là ? = quelle heure est-il ?

fer so = il fait chaud

kot nou été ? = où sommes-nous ?

mo content toi = je t'aime

salam = au revoir

mo pé alé = je m'en vais

azordi = aujourd'hui

dimin = demain

ene coki = un coquillage

bazar = le marché

doctère = médecin

korek : d'accord

o plésir : à bientôt

disel : sel

dité : thé

diri : riz

disik : sucre

dizef : oeuf

 

LITTERATURE

J'ai parlé de Paul et Virginie le 17 mai (maurice 2), mais bien évidemment, je reparlerai de Bernardin de Saint-Pierre. Je visiterai les salles qui lui sont dédiées au rez-de-chaussée du Blue Penny Museum à Port-Louis, dès que possible. Je lirai Une île où séduire Virginie de Jean-François Samlong (décembre 2007, L'Harmattan) et Bernardin de Saint-Pierre, Voyages à l'île Maurice et la Réunion, textes rassemblés et présentés par Elisabeth Audoin, Magellan et Cie 2004. Surtout un colloque est consacré à Bernardin de Saint-Pierre à Saint-Denis et à Saint-Pierre fin 2009 :

http://calenda.revues.org/nouvelle10082.html

Voici un commentaire qu'Euphrasie-Framboise, qui connaît bien la littérature mauricienne et qui sera d'ailleurs présente à un colloque consacré à cette littérature le mois prochain, n'a pas pu déposer dans le blog pour des raisons mystérieuses. Le titre de ce colloque est "la culture de l'Ile Maurice, entre mots et images" 25-28 juin, il y a 2 communications sur Chazal, dont une de la Louisiana State university :

« site très utile pour tous ceux qui s'intéressent à la socio-linguistico-géo-politique etc de Maurice, celui de l'université de Laval à Québec : www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/maurice.htm Personne ne vous renseignera mieux, et ça change des sites pour touristes ... La littérature mauricienne francophone est très vivante mais trouve peu d'éditeurs, d'où la nécessité de passer par Paris et d'être finalement mieux lus ailleurs que dans son pays. En tous cas il y a des auteurs et des gens qui s'efforcent de faire vivre des revues et des éditions. Je joins une biblio et la recommandation express pour mieux comprendre ce que tu signales, la fracture sociale et les conflits larvés entre religions de lire : Blue Bay Palace de Natacha Appanah, Gallimard, 2004. En lisant les auteurs comme Ananda Devi, Shenaz Patel, Natacha Appanah, on ressentira la violence des relations humaines qui couvent sous la fameuse douceur paradisiaque, mais comme on le devine dès qu'on fait un pas hors du ghetto-pied-dans l'eau, le paradis n'est pas pour tout le monde !

Ile Maurice

Oeuvres littéraires contemporaines :

APPANAH Natacha Le dernier frère, Editions de l'Olivier, 2007

APPANAH Natacha, Blue Bay Palace, Gallimard, coll. Continents noirs, 2004

APPANAH Natacha, Les rochers de poudre d'or, Gallimard, Folio n°4338, 2003

DE SOUZA Carl, Le sang de l'Anglais, Seuil/ L'olivier, 1993

DE SOUZA Carl, Ceux qu'on jette à la mer, Seuil/ L'olivier, 2001

DEVI Ananda, Eve, de ses décombres, Gallimard, 2006

DEVI Ananda, La vie de Josephin le fou, Gallimard, 2003

DEVI Ananda, Indian tango, Gallimard, 2007

PATEL Shenaz, Portrait Chamarel, Grand Océan, 2001 (réédité récemment à Maurice)

PATEL Shenaz Sensitive éditions de l'Olivier/Seuil, 2003

PATEL Shenaz, Le silence des Chagos, éditions de l'Olivier/Seuil, 2005

PATEL Shenaz, Vinod RUGHOONUNDUM, Ananda DEVI, Sailesh RAMCHURN, Bertrand de ROBILLARD, Nouvelles de l'île Maurice, Miniatures, Magellan & cie, 2007

PYAOOTOO, Barlen, Bénarès, éditions de l'Olivier, 1999

PYAOOTOO, Barlen, Le tour de Babylone, éditions de l'Olivier/Seuil, 2002

Ajoutons JMG Le CLEZIO :

Le CLEZIO JMG La quarantaine

Le CLEZIO JMG Le chercheur d'or

Le CLEZIO JMG Le voyage à Rodrigues

 

ESSAI : BAGGIONI, Daniel et Didier de ROBILLARD. Île Maurice, une francophonie paradoxale, Paris, L'Harmattan, Espace Francophone, 1990.

http://www.forinterieur.com/ : voir dans « Océan Indien » : analyse des trois romans de Shenaz Patel.

Enfin, n'oublions pas les écrivains qui sont passés par Maurice et que Maurice n'oublie pas : Baudelaire, Alexandre Dumas (un timbre à son effigie est actuellement en vente), Joseph Conrad (Fortune, Entre terre et mer), Paul-Jean Toulet. Sans oublier JMG Le Clézio et Malcolm de Chazal, mais eux ont droit, comme Bernardin, à des articles spécifiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Douce plage où naquit mon âme

Et toi, savane en fleurs

Que l'océan trempe de pleurs

Et le soleil de flammes ;

 

Douce aux ramiers, douce aux amants

Toi de qui la ramure

Nous charmait d'ombre et de murmure,

Et de roucoulements ;

 

Où j'écoute frémir encore

Un aveu tendre et fier

Tandis qu'au loin riait la mer

Sur le corail sonore

 

Contrerimes, 1921, Paul Jean Toulet

 

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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 06:30

Le bassin des nympheas, celui des nénuphars géants de l'Amazone et le Grand bassin avec ses ilots et ses petits kiosques, c'est Giverny en encore mieux. Ce ne sont pas ces nénuphars-là qui ont pu faire mourir Chloé (L'écume des jours).





ci-dessus, peinture réalisée par ma voisine Gaëlle D
lorsqu'on regarde ci-dessous le travail d'imitation de l'oeuvre de Gaëlle par la nature, bon  d'accord c'est pas mal, mais c'est loin de valoir l'oeuvre originale


ce peintre a parfaitement su trouver la couleur juste de l'arbre au fond de son oeil




Des nymphéas aux fleurs blanches, bleues et roses, mais surtout, dans ce bassin : des nénuphars géants d'Amazonie (Victoria amazonica). Leurs feuilles flottantes peuvent atteindre 1,90 m de diamètre. Deux jours de suite, les fleurs s'ouvrent tard dans l'après-midi et et restent ouvertes jusqu'à fort tard le lendemain matin. Le 1er après-midi, les fleurs sont presque blanches, ont une odeur pénétrante. Le second jour, elles deviennent roses puis se fanent.


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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 19:55
Le mot poivre vient du latin piper (qui vient du grec peperi). Sourions : le botaniste le plus féru d'épices, le plus passionné pour développer la culture des muscadiers, girofliers, canneliers et poivriers s'appela Pierre Poivre (1719-1786). C'est lui qui a créé l'un des plus beaux jardins botaniques qui soient au monde, le "Parc des Pamplemousses", "sorte de vivant poème à la gloire des épices, des fleurs et des fruits tropicaux". Intendant de l'Ile de France à partir de 1767, ce naturaliste manchot (à cause d'un boulet de canon anglais) introduisit un grand nombre de plantes nouvelles dans les Mascareignes et en France. « A l'Isle de France, le botaniste avait introduit le laurier des Antilles, le cannelier, le cocotier, le manguier, le sagoutier, le chou caraïbe, l'arbre à pain et la canne à sucre de Java. Dans le numéro 4 des Cahiers de la Compagnie des Indes, Sonia Ribes précise même que Poivre introduit à Bourbon "le letchi, l'anis étoilé et le longani de Chine, le mangoustan et l'arbre à pain des Philippines, l'avocatier du Brésil, l'évi ou fruit de Cythère de Tahiti ou encore le ravensara de Madagascar".
www.clicanoo.com/index.php?page=article&id_article=97581


Le Jardin de Pamplemousses se trouve à 11 kms au nord-est de Port-Louis. Dans Paul et Virginie, c'est le « Quartier de Pamplemousses ». A l'origine, c'était une demeure nommée « Mon Plaisir » et un potager créé par Mahé de la Bourdonnais, qui étaient devenus la résidence officielle des Gouverneurs. Poivre lui donna encore plus d'ampleur. Ce Jardin s'étend sur 26ha et c'est un vrai conservatoire des plantes tropicales, même des plus rares. On y trouve 80 variétés de palmiers par exemple : le palmier-bambou ou palmier-multipliant, le palmier-bouteille (qui tire son nom de la forme de son tronc), le palmier patte d'éléphant (idem), le palmier-crocodile (appelé palmier-lacoste à Maurice), le palmier-oursin, le palmier-latanier (toujours un mâle et une femelle face à face!), le palmier-splendide, le palmier-salade de millionnaire, l'arbre du voyageur, les talipots, les palmiers royaux.

 

 

ficus

 

 

 

Baudelaire l'a visité en 1841, Conrad en 1888, JMG Le Clezio et un grand nombre de chefs d'Etat, de reines ou de Premiers ministres : la Duchesse de Cornouailles (1901), Queen Elizabeth (1927), Princess Margaret, Indira Gandhi, Mitterrand (1990), Nelson Mandela (1998), Ravalomanana (2005) etc. Chacun d'eux est associé à un arbre.

 

 

 

 

 

ce fruit, le citrus grandis, ressemble beaucoup au pamplemousse que nous connaissons, mais il est amer et sa peau est épaisse ; introduit de Java par les Hollandais, il a donné son nom au Jardin

ancien moulin à sucre

les cylindres étaient actionnés par deux boeufs

 

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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 19:10
j'ai eu la chance de plonger 1h le 10 mai et 1h le 12 mai. J'avais acheté un FUJI finepix WPZ33 à l'aéroport de Mahébourg (237 euros) et l'appareil a bien fonctionné. J'avais des palmes, et le 12 mai, je me suis débarrassé du tuba, ai vidé mes poumons et suis descendu à 4 ou 5 mètres. C'est le pied intégral. On est au milieu des poissons chauve-souris, des poissons clowns, des chirurgiens bagnards, des sergents majors à tache ovale, des demoiselles à trois bandes noires etc. J'ai suivi un poisson ballon à taches noires mais il allait plus vite que moi : pas de photo :-(  Il faut juste éviter de heurter les gorgones et les coraux.


















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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 09:59
Paul et Virginie (1787), gouache de Guinet, musée d'Histoire nationale de Mahébourg (publication autorisée par le musée)

Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814), qui aura les honneurs d'un colloque à Saint-Denis fin novembre, n'était pas seulement écrivain et ingénieur des Ponts et Chaussées, il était aussi botaniste et fut Intendant du Jardin des Plantes de Paris en remplacement de Buffon. http://www.fabula.org/actualites/article22967.php
Son roman Paul et Virginie et ses Etudes de la Nature (1784) sont très lus à l'île Maurice.


photo prise au Jardin des Pamplemousses

buste de Bernardin de Saint-Pierre au Jardin des Pamplemousses

L'avenue Paul-et-Virginie au Jardin des Pamplemousses, bordée de genèvriers, de noyers de l'Inde et de palmiers-bambous, se termine par deux grands sièges en roche copiés par Pierre Poivre d'un modèle indien et un piédestal pour une statue de Flora. C'est là, dit la légende, que sont enterrés les tourtereaux imaginés par Bernardin de Saint-Pierre.

l'église de Pamplemousses
pourtant, le roman dit bien que " On l'enterra près de l'église des Pamplemousses, sur son côté occidental, au pied d'une touffe de bambous, où, en venant à la messe avec sa mère et Marguerite, elle aimait à se reposer assise à côté de celui qu'elle appelait alors son frère." (page 248 livre de poche 4166)


le monument qui leur est dédié sur le côté occidental de l'église

Autre personnage du roman, bien réel celui-là, Mahé de la Bourdonnais, arrivé à l'île de France en juin 1735 en a été le gouverneur jusqu'en 1746. Il a donné son nom à la première capitale de l'île : Mahébourg.

la cloche du Saint-Géran, bien réelle elle aussi, au musée d'Histoire nationale de Mahébourg (reproduction autorisée par le musée)
Le Saint-Géran, vaisseau de la Compagnie des Indes de 600 tonneaux et de 28 canons, avait été lancé à Lorient en 1736. Il arrive sous voile en vue de l'île de France, à 16 h 00, le 17 août 1744. A cause d'une erreur de navigation, après trois heures du matin, il talonne au niveau des brisants la barrière de corail. La coque est crevée et la cale se remplit d'eau. Le capitaine demande à l'équipage de mettre la chaloupe à l'eau avec des hommes à bord mais celle-ci se fracasse sur le pont. Le vaisseau prend alors de la gîte avec le vent, le capitaine donne l'ordre d'abattre le grand mat qui dans sa chute rompt le mat d'artimon. Le vaisseau se brisant de plus en plus, le capitaine voyant qu'il n'est plus possible de sauver le navire, appelle l'aumônier pour que ce dernier donne l'absolution générale et dit à tout le monde de faire son possible pour se sauver. Bien que le naufrage ait eu lieu près des côtes, il n'y eut que neuf rescapés. En effet, l'équipage était en bien mauvaise santé, plus de 100 personnes étaient couchées et ceux qui ne l'étaient pas, ne devaient pas être en très bonne condition physique. http://www.histoire-genealogie.com/article.php3?id_article=384

Incipit du roman :
Tous les toponymes se repèrent facilement sur une carte d'aujourd'hui et sur le terrain

Sur le côté oriental de la montagne qui s'élève derrière le Port-Louis de l'île de France, on voit, dans un terrain jadis cultivé, les ruines de deux petites cabanes. Elles sont situées presque au milieu d'un bassin formé par de grands rochers, qui n'a qu'une seule ouverture tournée au Nord. On aperçoit à gauche la montagne appelée le morne de la Découverte, d'où l'on signale les vaisseaux qui abordent dans l'île, et au bas de cette montagne la ville nommée le Port-Louis ; à droite, le chemin qui mène du Port-Louis au quartier des Pamplemousses ; ensuite l'église de ce nom, qui s'élève avec ses avenues de bambous au milieu d'une grande plaine ; et plus loin une forêt qui s'étend jusqu'aux extrémités de l'île. On distingue devant soi, sur les bords de la mer, la baie du Tombeau ; un peu sur la droite, le cap Malheureux ; et au-delà, la pleine mer, où paraissent à fleur d'eau quelques îlots inhabités, entre autres le coin de Mire, qui ressemble à un bastion au milieu des flots.

À l'entrée de ce bassin, d'où l'on découvre tant d'objets, les échos de la montagne répètent sans cesse le bruit des vents qui agitent les forêts voisines, et le fracas des vagues qui bisent au loin sur les récifs; mais au pied même des cabanes on n'entend plus aucun bruit, et on ne voit autour de soi que de grands rochers escarpés comme des murailles. Des bouquets d'arbres croissent à leurs bases, dans leurs fentes, et jusque sur leurs cimes, où s'arrêtent les nuages. Les pluies que leurs pitons attirent peignent souvent les couleurs de l'arc-en-ciel sur leurs flancs verts et bruns, et entretiennent à leurs pieds les sources dont se forme la petite rivière des Lataniers. Un grand silence règne dans leur enceinte, où tout est paisible, l'air, les eaux et la lumière. À peine l'écho y répète le murmure des palmistes qui croissent sur leurs plateaux élevés, et dont on voit les longues flèches toujours balancées par les vents. Un jour doux éclaire le fond de ce bassin, où le soleil ne luit qu'à midi ; mais dès l'aurore ses rayons en frappent le couronnement, dont les pics s'élevant au-dessus des ombres de la montagne paraissent d'or et de pourpre sur l'azur des cieux.

J'aimais à me rendre dans ce lieu où l'on jouit à la fois d'une vue immense et d'une solitude profonde. Un jour que j'étais assis au pied de ces cabanes, et que j'en considérais les ruines, un homme déjà sur l'âge vint à passer aux environs. Il était, suivant la coutume des anciens habitants, en petite veste et en long caleçon. Il marchait nu-pieds, et s'appuyait sur un bâton de bois d'ébène. Ses cheveux étaient tout blancs, et sa physionomie noble et simple. Je le saluai avec respect. Il me rendit mon salut, et m'ayant considéré un moment, il s'approcha de moi, et vint se reposer sur le tertre où j'étais assis. Excité par cette marque de confiance, je lui adressai la parole : " Mon père, lui dis-je, pourriez-vous m'apprendre à qui ont appartenu ces deux cabanes ?" Il me répondit: " Mon fils, ces masures et ce terrain inculte étaient habités, il y a environ vingt ans, par deux familles qui y avaient trouvé le bonheur.

Leur histoire est touchante : mais dans cette île, située sur la route des Indes, quel Européen peut s'intéresser au sort de quelques particuliers obscurs? Qui voudrait même y vivre heureux, mais pauvre et ignoré? Les hommes ne veulent connaître que l'histoire des grands et des rois, qui ne sert à personne. "

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