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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 22:58

Si vous êtes dans le centre de Rouen et que vous n'avez que très peu de temps, alors le choix est simple : vous devez voir le Gros-Horloge, la cathédrale et le Palais de Justice.
Le Gros-Horloge est une horloge astronomique du XIVè siècle, doté d'un cadran XVIè siècle. On y voit des moutons partout. Symbole profane de l'animal qui fournit en laine les tisserands rouennais et qu'on retrouve dans le blason de la ville ; symbole religieux de l'agneau pascal.

on trouve même un mouton sur l'aiguille
dans la fenêtre inférieure : Apollon sur son char

sur l'arche Renaissance, sont sculptés le Bon Pasteur et ses brebis

le Gros-Horloge est adossé à un beffroi gothique

au pied duquel est une fontaine qui a les honneurs d'Arethuse, Alphée et Cupidon

deuxième monument incontournable : la cathédrale

dans le tympan du portail nord, la célèbre scène de la décapitation de Jean-Baptiste et de la danse de Salomé. La restauration du tympan est pour très bientôt. En attendant, on peut voir le moulage du tympan tel qu'il était au XIXè siècle dans la salle des moulages de la Cité de l'architecture et du Patrimoine : http://www.citechaillot.fr/musee/les_galeries/galerie_des_moulages.php (merci Bénédicte pour l'info).

L'un des vitraux raconte la légende de Saint-Julien l'hospitalier (l'un des Trois Contes de Flaubert).

Enfin, difficile de ne pas admirer le Palais de Justice dont la restauration vient de se terminer.


Siège de l'Echiquier de Normandie, puis du Parlement de Normandie au XVIè, il combine le style gothique, le gothique flamboyant, le style Renaissance et le néo-gothique. Très abîmé pendant la Deuxième Guerre mondiale, il garde ses blessures apparentes, conformément au voeu des restaurateurs.



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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 21:56
A la Bouille, il n'y a pas que le souvenir d'Hector Malot, il y a une lumière spéciale qui a attiré des peintres.



Rien d'étonnant à ce que La Bouille fasse partie du 4è circuit impressionniste : "le fleuve à La Bouille, à Sahurs et à Saint-Nicolas de Bliquetuit". Au moment où Sisley tente de saisir les nuances changeantes du ciel, Monet réalise une deuxième série de cathédrales de Rouen.

La Seine à La Bouille, Edward William Cooke (1811-1880). Tableau de l'exposition "Normandie romantique" au Musée des Beaux-Arts de Rouen (du 16 mai au 16 août 2009)

Pour rentrer à Canteleu, Danielle et moi passons devant le château d'Hautot qui nous rappelle que l'auteur de Bel-ami hante lui aussi la région. Restaurants, hôtels, arrêts de bus, collèges et ponts s'appellent Bel-ami, Flaubert, Maupassant ou Bovary.

Et c'est justement dans l'église de Canteleu que furent célébrées les funérailles du "Vieux" en mai 1880. Y assistaient Goncourt, Maupassant, Daudet et Zola qui nous a laissé un compte rendu bouleversant de l'enterrement :
http://pagesperso-orange.fr/jb.guinot/pages/flauzola.html
En 2010, nous reviendrons dans ce qui reste du pavillon de Croisset, dans son gueuloir. En bas de Canteleu. Au bord de la Seine.



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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 11:02
Au centre de Rouen, à deux pas de l'emplacement du bûcher de Jeanne d'Arc (brulée vive en 1431), Place du Vieux Marché, se visite la maison natale de Pierre Corneille (né en 1606).

Dix ans plus tôt, le poète baroque Pierre de Marbeuf (1596-1645) est né à 7 ou 8 kms de Rouen, à Sahurs, dans cette maison. Le poème suivant est célébrissime :

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.





C'était samedi dernier. Mon amie D. G. venait de me faire découvrir la maison de Pierre de Marbeuf et me dit : "La Seine est tout près, prenons le bac pour aller sur la rive gauche, j'ai une surprise pour toi". La surprise, c'était la maison natale d'Hector Malot, l'enfant de La Bouille (1830-1907). On réduit son oeuvre à Sans Famille (Vitalis et Rémi !) et En famille alors qu'il a écrit une bonne soixantaine de romans. Trois viennent d'être réédités : Un curé de province, Complices et Baccara. Comme Vallès et Hugo, il a défendu toute sa vie les Droits des enfants. Un combat qu'il faut poursuivre dans les pays pauvres !
http://www.hector-malot.org/



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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 12:17
Dans un billet du 14 janvier consacré au musée Jules Verne de Nantes, j'avais annoncé que j'irais à Amiens, histoire d'associer les deux villes entre lesquelles s'est partagée la vie de l'écrivain. Contrairement à ce qu'on entend souvent, Jules Verne a beaucoup voyagé : Lisbonne, Alger, Ecosse, Norvège, Irlande, tour de la Méditerranée, Etats-Unis (1867) etc.
Le musée Jules Verne d'Amiens est "extraordinaire". Sa conception est remarquable d'intelligence car il est à la fois maison d'écrivain, musée et lieu de conservation (Fonds Hetzel par ex). Mais je croyais naïvement que je pourrais vous le faire découvrir grâce à quelques photos comme à Nantes : que nenni. Les trois hommes hilares qui perçoivent la taxe d'entrée (7€) m'ont fermement interdit de prendre quelque photo que ce soit. Leur connaissance de l'oeuvre de l'écrivain ne m'a pas semblé très approfondie et j'ai compris qu'il était inutile d'expliquer qu'un blog de prof de Lettres nantais pouvait au contraire inciter des touristes littérares à visiter le musée d'Amiens. J'ai proposé de scanner UNE photo du catalogue que je venais de leur acheter (15€) : refus catégorique.
A la place des photos de ce musée, je vous propose quelques vues d'Amiens : le beffroi, une horloge, et surtout la cathédrale dont l'élégance et la hardiesse m'ont fasciné. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1981 et est monument étape des Chemins de Compostelle.




l'horloge Dewailly, réalisée par Ricquier et Roze en 1896

les clés des voutes sont à 42,30 mètres, la flèche de la croisée du transept culmine à 112,70 mètres
Marcel Proust, qui a traduit en 1904 The Bible of Amiens de John Ruskin, écrit à propos de la Vierge dorée : "arrivant tout à fait au porche, chacun doit aimer la jolie petite madone française qui en occupe le milieu"


portail du Sauveur
les voussures des trois portails sont sculptées de multiples cortèges (rois de Juda, anges, prophètes, saintes femmes, réprouvés)

les médaillons quadrilobes des soubassements sont très nombreux, bien conservés, et constituent une vraie bande dessinée : épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testaments, signes du Zodiaque et travaux des champs correspondants etc.

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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 23:07
pays d'oiseaux, de plages, de belles demeures
brève promenade en pays proustien jeudi dernier


de 1907 à 1914, Marcel Proust est venu passer l'été dans le Grand Hôtel de Cabourg




en famille sur la Vivonne































                                                                               du temps perdu au temps retrouvé
                                                                          de la matérialisation d'une ligne imaginaire
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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 12:38

Je me trouvais avant-hier dans le 8è arrondissement de Paris et mon amie L P m'a offert un moment de ravissement : une promenade dans un parc faux, dans un lieu de trompe-l'oeil et d'illusions, le parc Monceau. www.parcmonceau.org
Aménagé par Jean-Charles Alphand dans les années 1860-70, il reste un havre de paix pour enfants et nourrices.

On trouve beaucoup de sculptures et de bustes d'artistes ou d'écrivains dans le parc : Gounod, Chopin, Musset... Celle de Maupassant est de Verlet (1857-1923). Une des raisons de cet hommage peut tenir à ces lignes de Fort comme la mort (1888) :

 "Prenons par le plus long, dit-elle.
    - Veux-tu rôder dans le parc Monceau ? c'est un endroit très gentil ; nous regarderons les mioches et les nourrices.
    - Mais oui, je veux bien. "
    Ils franchirent, par l'avenue Vélasquez, la grille dorée et monumentale qui sert d'enseigne et d'entrée à ce bijou de parc élégant, étalant en plein Paris sa grâce factice et verdoyante, au milieu d'une ceinture d'hôtels princiers.
    Le long des larges allées, qui déploient à travers les pelouses et les massifs leur courbe savante, une foule de femmes et d'hommes, assis sur des chaises de fer, regardent défiler les passants tandis que, par les petits chemins enfoncés sous les ombrages et serpentant comme des ruisseaux, un peuple d'enfants grouille dans le sable, court, saute à la corde sous l'oeil indolent des nourrices ou sous le regard inquiet des mères. Les arbres énormes, arrondis en dôme comme des monuments de feuilles, les marronniers géants dont la lourde verdure est éclaboussée de grappes rouges ou blanches, les sycomores distingués, les platanes décoratifs avec leur tronc savamment tourmenté, ornent en des perspectives séduisantes les grands gazons onduleux.
    Il fait chaud, les tourterelles roucoulent dans les feuillages et voisinent de cime en cime, tandis que les moineaux se baignent dans l'arc-en-ciel dont le soleil enlumine la poussière d'eau des arrosages égrenée sur l'herbe fine. Sur leurs socles, les statues blanches semblent heureuses dans cette fraîcheur verte. Un jeune garçon de marbre retire de son pied une épine introuvable, comme s'il s'était piqué tout à l'heure en courant après la Diane qui fuit là-bas vers le petit lac emprisonné dans les bosquets où s'abrite la ruine d'un temple.
    D'autres statues s'embrassent, amoureuses et froides, au bord des massifs, ou bien rêvent, un genou dans la main. Une cascade écume et roule sur de jolis rochers. Un arbre, tronqué comme une colonne, porte un lierre ; un tombeau porte une inscription. Les fûts de pierre dressés sur les gazons ne rappellent guère plus l'Acropole que cet élégant petit parc ne rappelle les forêts sauvages.
    C'est l'endroit artificiel et charmant où les gens de ville vont contempler des fleurs élevées en des serres, et admirer, comme on admire au théâtre le spectacle de la vie, cette aimable représentation que donne, en plein Paris, la belle nature.
    Olivier Bertin, depuis des années, venait presque chaque jour en ce lieu préféré, pour y regarder les Parisiennes se mouvoir en leur vrai cadre. "C'est un parc fait pour la toilette, disait-il ; les gens mal mis y font horreur." Et il y rôdait pendant des heures, en connaissait toutes les plantes et tous les promeneurs habituels.
    Il marchait à côté d'Annette, le long des allées, l'oeil distrait par la vie bariolée et remuante du jardin.
    "0h l'amour !" cria-t-elle.
    Elle contemplait un petit garçon à boucles blondes qui la regardait de ses yeux bleus, d'un air étonné et ravi.
    Puis, elle passa une revue de tous les enfants ; et le plaisir qu'elle avait à voir ces vivantes poupées enrubannées la rendait bavarde et communicative.
    Elle marchait à petits pas, disait à Bertin ses remarques, ses réflexions sur les petits, sur les nourrices, sur les mères. Les enfants gros lui arrachaient des exclamations de joie, et les enfants pâles l'apitoyaient.
    Il l'écoutait, amusé par elle plus que par les mioches, et sans oublier la peinture, murmurait : "C'est délicieux !" en songeant qu'il devrait faire un exquis tableau, avec un coin du parc et un bouquet de nourrices, de mères et d'enfants. Comment n'y avait-il pas songé ?
    "Tu aimes ces galopins-là ? dit-il.
    - Je les adore."
    À la voir les regarder, il sentait qu'elle avait envie de les prendre, de les embrasser, de les manier, une envie matérielle et tendre de mère future ; et il s'étonnait de cet instinct secret, caché en cette chair de femme.
    Comme elle était disposée à parler, il l'interrogea sur ses goûts. Elle avoua des espérances de succès et de gloire mondaine avec une naïveté gentille, désira de beaux chevaux, qu'elle connaissait presque en maquignon, car l'élevage occupait une partie des fermes de Roncières ; et elle ne s'inquiéta guère plus d'un fiancé que de l'appartement qu'on trouverait toujours dans la multitude des étages à louer.
    Ils approchaient du lac où deux cygnes et six canards flottaient doucement, aussi propres et calmes que des oiseaux de porcelaine et ils passèrent devant une jeune femme assise sur une chaise, un livre ouvert sur les genoux, les yeux levés devant elle, l'âme envolée dans une songerie.
    Elle ne bougeait pas plus qu'une figure de cire. Laide, humble, vêtue en fille modeste qui ne songe point à plaire, une institutrice peut-être, elle était partie pour le Rêve, emportée par une phrase ou par un mot qui avait ensorcelé son coeur. Elle continuait, sans doute, selon la poussée de ses espérances, l'aventure commencée dans le livre.
    Bertin s'arrêta, surpris :
    "C'est beau, dit-il, de s'en aller comme ça."
    Ils avaient passé devant elle. Ils retournèrent et revinrent encore sans qu'elle les aperçût, tant elle suivait de toute son attention le vol lointain de sa pensée.

 

 

Nuit de mai, Alfred de Musset

Ici le 22 octobre 1797, le français André-Jacques Garnerin réalisa à partir d'un ballon libre la première descente en parachute de l'histoire

 

 

fausse pyramide avec faux sphynx

 

et voilà. On court après une nymphette et on s'étonne de se blesser au pied

 

 

Le Parc Monceau, 1878, Monet, Metropolitan Museum of Art New York

source : kulturalna polska

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22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 11:17
Terre des hommes (Ka.Ty D)

Les acryliques de Lucille Piquenot-Frestin (21 ans) ont une force incroyable. Dans sa "Démarche de l'exposition", elle écrit :

« Dans la mondialisation des échanges et son brassage culturel, les identités s'hybrident, deviennent multiples. Tout au long de notre histoire, les peuples se sont découverts, cotoyés, mélangés et affrontés. L'art prend part à ce processus. Les images elles-mêmes donnent lieu à des chocs interculturels. Dans ces rencontres, celles de l'Europe avec des grands continents comme l'Amérique ou l'Afrique, l'art s'est inspiré des nouvelles formes qu'il y a trouvées. Des surréalistes aux expressionnistes et aux land artistes, le style artistique la mythologie et la philosophie de ces peuples ont été retraversés. Nos continents sont plus proches qu'ils ne l'ont jamais été. Mais cette évolution n'est pas toujours favorables aux deux parties. Un écart Nord-Sud se creuse de plus en plus. Où sont les richesses ? Où sont les ressources ? Dans un même temps, toutes les cultures ne nous sont pas parvenues, et beaucoup s'éteignent encore. Aujourd'hui, elles sont à découvrir et à préserver ».

 

Dans la lettre que j'ai adressée à l'Inspection des Lettres de Nantes au printemps 2008, j'ai écrit : « Lorsque je me retourne sur mon parcours, je vois bien que les questions sur la cohabitation des cultures, les choix de traduction, le déracinement ne m'ont jamais quitté. C'est le métissage, la créolisation, la mondialité (comme dirait Edouard Glissant) qui m'ont conduit à demander La Réunion [...] Comme le monde va continuer de se décloisonner, les questions sur les médiations et transferts culturels vont se multiplier ». C'est dire à quel point je suis d'accord avec ce qu'écrit Lucille.

 

Quant à Ka.Ty Deslandes, pour présenter son expo Noir ou l'origine du monde de décembre 1998 à l'Hôtel de Région à Saint-Denis, à l'occasion du 150è anniversaire de l'abolition de l'esclavage, elle écrivait : « Hommage aux cultures noires, mon expression s'inspire des hommes et des terres que je rencontre : la Mélanésie, l'Australie aborigène, l'Afrique, les îles de l'Océan indien. Auprès d'eux mon expression se forge et se nuance. Message par ses thèmes, mon travail tente d'affirmer que de tels peuples, maîtres de vie, de savoir-vivre ancestral, d'harmonie primordiale, aussi à l'origine du monde, n'auraient jamais dû être maltraités, décimés, déportés ».

 

Voilà pourquoi ces deux artistes exposent ensemble sous le même titre : « Escale aux confins du monde ».

 

 

 

Davina (Ka.Ty D)

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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 22:38
clarté océane (Nlle Calédonie)

Lorsqu'on lit la bio de Ka.Ty Deslandes, on est impressionné par l'étendue de l'oeuvre, le nombre d'expos individuelles et collectives, de collectionneurs privés, de pays et de continents inspirateurs, de Prix. L'australie, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie, les îles Vanuatu, l'île Maurice, Mayotte, les Comores, Madagascar, l'Allemagne, les Etats-unis, la Polynésie, la Suisse, le Maroc, l'Inde, la Réunion sont parmi ses pays privilégiés. La préfecture et le Rectorat de Mayotte, le FRAC et le Conseil Régional de la Réunion ont acquis des oeuvres de Ka.Ty Deslandes.

Mais c'est surtout l'émotion ressentie lors de la rencontre avec ses toiles, l'une après l'autre, que l'on retient. A force d'entrer en elles, on sent monter au fond de soi un besoin de créer à son tour, de prolonger la toile.

C'est sans doute que la thématique des rives et rivages est celle des lèvres, de la sensualité de celles-ci, des échanges incessants qu'elles permettent, du contact, des baisers interminables, volés, repris et rendus que terre et mer ne se lassent pas de se donner : grèves où la mer rend sous forme de sable les galets qu'elle a roulés, où elle dépose les coquilles de gastéropodes qui ont vécu en son sein, où pondent tant d'oiseaux et de tortues, où le va et vient des vagues rythme les millénaires, où les éléments se rejoignent

rives de la Loire et de la Mayenne

rivages des îles et des continents

marées, vagues, houle, courants

le thème est cosmique, peut-être eschatologique

« La vague est la régulation tranquille et continue de l'énergie. M'approcher du rivage, c'est retrouver un ami. Je m'y repose en toute confiance. Le prédateur en ce lieu ne peut être que l'humain : le sable ne me trompe jamais quant à sa constance à porter mon corps, l'hospitalité de son grain. Le lagon clair ne me déçoit pas quant à sa faculté de m'abreuver et de me détendre. » écrit Ka.Ty en 2004

Alors, en voyant avant-hier midi à Grez-Neuville, que la maison et la galerie de Ka.Ty étaient, comme à La Réunion, au bord de l'eau, tournées vers l'eau, je n'ai pas été étonné. Lorsqu'elle m'a dit qu'elle s'apprêtait à faire du canoë, je ne l'ai pas été non plus.

Les choses et les lieux ont une âme. Entre ce village, la Mayenne et Ka.Ty l'accord est profond.

Son expo Rives et rivages sera aussi présente à Grisy les plâtres (95) les 19 et 20 septembre.

 

nuit océane (Anjouan, Comores)

 

 

 

trébeurden

 

 

reflet de Mayenne (la rivière qui passe devant la galerie)

 

Loire d'enfance (Montjean/Loire)

 

détail de Loire d'enfance

 

chamane (australie)

 

femme (madagascar)

 

au pied des toiles : galets peints, coquillages, coraux, algue, sable de Loire et sable marin

 

 

 

plage océane (île Nagazidja, Comores)

 

profondeur océane (Nosy Be, Madagascar)

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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 17:02
très bien notre conversation de ce matin rouge-queue
@ demain
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21 juillet 2009 2 21 /07 /juillet /2009 15:18
j'aimerais tant avoir pris ces photos
mais non, ce n'est pas moi, c'est John Leunens, au fil des trois dernières années des travaux de la route des Tamarins, entre la Grande ravine et la ravine de la Fontaine
éventrement et blessures de la terre, crissements du métal, cris du roc, chocs de titans, concassages dans l'antre des cyclopes, forces telluriques, combats surhumains, brûlures du béton et du soleil, tortures de l'acier




















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