dimanche dernier, c'était jour de régate à Ramena !
la voile du vainqueur se profile à l'horizon, c'est celle de Papajean !
8 participants ont rivalisé de prouesse
Franck Cammas a bien fait de ne pas venir, il aurait été battu !
sprint final
on attend encore 6 skippers
dès la ligne franchie, la voile est affalée, la barque est envahie par les admirateurs
le Roi de la mer arrive juste après Papajean
puis Portebonheur
Portebonheur est ovationné
le ravitaillement arrive
la machine même qu'utilisait ma maman pour coudre les fringues de toute la famille et le linge
de maison
j'étais à ses pieds, il y avait une pédale pour doser la puissance, mais le démarrage se faisait avec le volant latéral, à la main
à Tana aujourd'hui, la Singer a gardé son image prestigieuse
c'est une douceur
une douceur qui ne doit pas faire oublier qu'une couturière à la chaîne (jupes, pantalons) travaille de 7h à 16h30 avec une pause d'une heure à midi, du lundi au samedi, soit 51heures
pour gagner 120 000 ariarys par mois (48 euros)
avec un réglement intérieur qui n'accorde aucun droit
ces tampons sont uniques, faits à la main : caméléons, requins, makis, baobabs, zébus, margouillats, ravenales, tortues, dauphins, baleines, taxis-brousse, il y en a pour tous les goûts
ils se vendent dans les rues proches de l'avenue de l'Indépendance
Aretha, la maîtresse du CP de Ramena, apprenant que j'allais à Tana, m'a envoyé un SMS pour me demander de lui en rapporter
aronde, versailles, dauphine, 203, 202, traction, on en trouve à Tana
les toilettes de la gare de Tana : le grand chic
les faubourgs de Tana
des rizières en pleine ville
le séchage du linge
la douceur de Tana, c'est encore plus le soir (mais vasaha seul, vas-y en taxi!)
ici, le restaurant du Sakamanga, récemment refaite, avec ses photos artistiques
à ceux qui se posent la question, oui je demande systématiquement l'autorisation avant de prendre une photo
surtout quand c'est une photo de photo
la sculpture sur bois peut être phallique et féminine
un tour au Pub pour finir
Le port de Diego n'est plus ce qu'il a été certes. Mais il vit et fait rêver encore. Peu de photos, peu d'infos encore à vous livrer mais il faut un début à tout. En attendant d'avoir le droit de visiter PFOI, Pêche Froid Océan Indien, je vous en présente l'entrée car il est très possible que sur des boîtes de conserve de thon, vous reconnaissiez le logo Pompon rouge au-dessus de l'escalier.
Construite à partir de 1988 par les Pêcheries Delpierre de Boulogne sur Mer, PFOI accueille le contenu des cales des thoniers de l'océan indien (environ 40 000 tonnes /an) et emploie 1400 salariés. Au naturel ou à l'huile, en boîtes métalliques ou en poches souples, le thon c'est bon.
Diego exporte aussi du café, du cacao, des noix de cajou, du poivre, du coton, du bois. Importations : ciment (ce vraquier m'a tout l'air d'être venu en apporter), riz, véhicules, containers de particuliers.
Certes, ce n'est plus l'intense trafic des navires de la Compagnie des Messageries Maritimes venus chaque mois du Havre, de Marseille, de La Réunion, de Maurice. Mais, avec 420 mètres de quais linéaires, il y a toujours 4 ou 5 gros navires à l'ancre dans le port de Diego : thoniers, cargos, pétroliers, paquebots de croisière, navires militaires etc.
la capitainerie
le pilote
Le port de Diego, c'est aussi une importante activité de réparation et de construction navales avec la SECREN.
un catamaran bien caché
un petit voilier entre dans la crique de la Dordogne
la Dordogne et ses barques de pêche
Enfin, Diego c'est la nostalgie et la léthargie d'un port militaire. En 1900, dans la base militaire édifiée 15 ans plus tôt, Joffre dispose de 5000 hommes.
En 1942, l'administration coloniale est sous le contrôle de Vichy. La Royal Navy et les Forces Françaises Libres prennent possession de la base navale à l'issue de violents combats. "Quatre braves marins de sous-marins de poche" nippons y ont laissé leur vie.
cachettes pour les poissons mais danger pour la navigation, les nombreuses épaves qui jonchent le port de Diego n'en finissent pas de témoigner
Un jour, Euphrasie-Framboise m'a dit que l'employée qui vendait des timbres au guichet de la poste à Tana avait humidifié avec sa langue un par un les nombreux timbres nécessaires à l'affranchissement de ses lettres : "qu'est-ce qu'elle doit avoir soif à la fin de la journée !" avait-elle ajouté. Cette 2è série de timbres malgaches est dédiée à cette employée.
les efforts philatéliques des pays déshérités pour apporter un peu de culture sont indéniables, pendant que Laposte nous propose des "bonne fête" ou des "c'est un garçon" sans aucune originalité graphique
c'était hier midi
le pain de sucre de la rade de Diego-Suarez apparaît dans le hublot
hier soir, de mon appartement, la lune s'est levée vers l'est, vers Ramena
le nouveau décor continue de se mettre en place
le soleil s'est levé là ce matin
Antsirabé, capitale des pousse-pousse mais aussi très grande ville, avec gare et thermes. Ville très animée où j'ai failli travailler et où j'ai rencontré un grand nombre de personnes chaleureuses et courageuses : à l'Essva, à la prison, au centre culturel st-paul, à l'école primaire publique etc. Cet article tout en photos (prises le 16 mars dernier) sur un aspect artisanal sera donc suivi d'autres : patience, mora mora. Antsirabé c'est vraiment la ville où j'ai eu le plus froid (en-dessous de zéro). C'est aussi là que j'ai vu des automobiles Karenjy fabriquées à Madagascar ( à Fianarantsoa) : logo = un zébu.
photo : Le Monde
http://madagascar.blog.lemonde.fr/ (blog très intéressant)
Le problème entre Fianarantsoa et Tana depuis quelques années, c'est celui des dahalo (bandits). J'ai déjà plusieurs amies qui se sont fait cambrioler ou dont le taxi-brousse a été attaqué, à la
hache ou à la kalashnikoff (chauffeur tué il y a 15 jours). Les taxi-brousse roulent en convoi (à 10 voire 50) mais il suffit que l'un d'eux s'attarde ou prenne de l'avance. En aucun cas je ne
prendrai un taxi-brousse la nuit sur cette route.
Si le cuivre s'éveille clairon, il n'y a rien de sa faute. Mais si la corne de zébu s'éveille oiseau ou bijou, c'est bien grâce au talent des 6 frères de l'atelier d'Antsirabé.
En 20 minutes, une corne de zébu subit des opérations de chauffage, frappe, sciage, taille, meulage, ponçage et polissage avec dextérité, art et goût. Prestidigitation.
tiens, à propos, bon anniversaire Claudine (demain)
BONUS
marchands de cordages
la fabrication des bonbons Marcel
découpage des fûts de 200 litres
soudure
vente de sacs
petite quincaillerie
allez, un peu de nostalgie
la pêche et l'agriculture étaient à l'honneur
mon arrière-grand père était charpentier naval à Rochefort sur mer
peut-être est-ce la raison pour laquelle j'aime le travail du bois
du moins je suis sûr de proposer la sculpture sur bois dans mes cours prochainement
cette barque photographiée à Ramena il y a 3 jours est faite de mangrove (bois clair) et d'antaloch (rouge)
elle recevra sa voile triangulaire dans quelques jours (les pirogues à balancier ne sont pas forcément voilées)
le moyen de transport malgache dominant reste la marche à pied
et les petits babas en profitent tellement, que maman a souvent une scoliose à l'âge adulte
ce type de chariot est courant à Mada : suspension sur l'essieu arrière, roues avant directionnelles
comme j'ai récemment fait remplacer les roulements à billes usagés de ma Ford Focus, j'ai apporté il y a 3 jours avec moi à Mada les roulements usés et ils ont aussitôt équipé un chariot qui n'attendait que cela
mon loto
à Diego-Suarez, 9 voitures sur 10 sont des 4L
j'ai possédé une 4L de 1977 à 1987 : boucle, retour aux sources, der Mythos der ewigen Wiederkehr
(Also sprach Zaratustra)
Diego (Antsiranana) - Tana, c'est 1100 kms par la route : 24h au mieux, lorsque le taxi-brousse ne tombe pas en panne et que la piste est sèche, sinon ça peut prendre 3 ou 4 jours, et, surtout entre Tana et Tulear, une attaque par des bandits est possible, même en roulant en convoi
alors, dans ces conditions, l'ATR 42 c'est cher, mais sûr et rapide
reconnaissons qu'un retard d'une heure ou deux, c'est pratiquement la règle
encore que le 13 août, entre Diego et Tana, j'ai eu droit à un décollage en avance d'un quart d'heure !